Coupe du monde de football : les Bleues calent encore, des matchs plus disputés... Ce qu'on a aimé et pas aimé du Mondial océanien
La Coupe du monde a rendu son verdict. Pour sa troisième participation, l'Espagne a remporté le Mondial, dimanche 20 août, en disposant de l'Angleterre grâce à sa génération dorée en finale. La fin d'un tournoi marquant en Océanie. Que ce soit par le format de la compétition, le niveau de jeu ou encore l'affluence dans les stades, le football féminin a semblé prendre un tournant important cet été, qu'il s'agira de confirmer à l'avenir. En guise de bilan, franceinfo: sport vous résume ce qu'on a aimé et pas aimé tout au long de ces quatre semaines.
Ce que l’on a aimé
Le resserrement du niveau entre les sélections
Il y a encore quatre ans, les Etats-Unis giflaient la Thaïlande sur le score de 13-0 dans une affiche presque indigne d’un Mondial. Si certains scores ont été corsés à l’image du 7-0 des Pays-Bas contre le Vietnam en poules, cette édition a toutefois été marquée par un resserrement évident du niveau. Avec une augmentation du nombre de pays engagés pour passer à 32, des nations se sont révélées comme la Jamaïque de Khadija Shaw, sortie du groupe des Bleues sans avoir encaissé de but. "L’équipe de France avait l’habitude de surpasser ses adversaires lors du premier match, c’est une habitude qui va changer", avait justement relevé Hervé Renard après le nul contre les Reggae Girlz.
Le Nigeria, vainqueur de l'Australie à domicile et ayant provoqué l'élimination précoce du Canada, avant de faire trembler l'Angleterre en huitièmes, l'Afrique du Sud et le Maroc ont également fait briller le continent africain en passant le premier tour. "La qualité a progressé à une telle vitesse... Nous voulons rester au sommet, mais il faut le prouver de nouveau à chaque fois", soulignait d'ailleurs Alex Morgan après la qualification in extremis des Américaines pour la phase éliminatoire, mais surtout en préambule de leur sortie prématurée contre la Suède.
La passation de pouvoir entre deux générations
On attendait Megan Rapinoe, Christine Sinclair ou encore Marta pour leur dernière Coupe du monde. Mais force est de constater que rares ont été les stars du précédent Mondial à répondre complètement présent, comme s'il était venu le temps de passer la main à une nouvelle génération talentueuse. Elue meilleure jeune de la compétition, l'Espagnole Salma Paralluelo a été la révélation du tournoi mais derrière elle, la Colombienne Linda Caicedo, auteure d'un but spectaculaire contre l'Allemagne, ou encore la Française Vicki Becho, poussent fort.
"Marta en a fini ici, il n'y a plus de Coupe du monde pour Marta. Je suis très heureuse de tout ce qui s'est passé dans le football féminin et dans le monde. Continuez à les soutenir car pour elles, ce n'est que le début ! Pour moi, c'est la fin de la ligne, merci", avait d'ailleurs réagi la meilleure buteuse de l'histoire de la compétition avec 17 réalisations, appelant le peuple brésilien à suivre les futures membres de la Seleçao avec la même passion que celle qui lui a été témoignée.
La fougue japonaise incarnée par Hinata Miyazawa
C'est probablement l'équipe qui a fait la meilleure impression aux suiveurs cet été. Eliminé par une Suède expérimentée dès les quarts de finale, le Japon a pour autant marqué la compétition de son empreinte avec un jeu décomplexé et porté vers l'attaque. Avec 15 buts inscrits en cinq rencontres, dont une gifle infligée aux futures championnes du monde espagnoles en poules (4-0), le groupe de Futoshi Ikeda a réussi son pari de relancer le football féminin nippon.
Laissée de côté lors du Mondial 2019 et des Jeux olympiques à domicile, l'attaquante Hinata Miyazawa, qui a "utilisé cette frustration comme un tremplin", a marqué les stades néo-zélandais où son équipe a évolué, en se retrouvant par cinq fois à la conclusion d'actions japonaises de grande classe. Suffisant pour s'adjuger le Soulier d'or de cette Coupe du monde et donner rendez-vous au public pour Paris 2024.
Ce que l’on n’a pas aimé
Le plafond de verre des quarts pour les Bleues
Le dernier carré continue d'échapper à l'équipe de France. Malgré l'objectif de demi-finales affiché par la Fédération française de football et son président Philippe Diallo, et l'envie d'Hervé Renard de faire mieux qu'il y a quatre ans à la maison, les Bleues ont encore une fois échoué au stade des quarts de finale. Comme à la Coupe du monde 2019, comme à l'Euro 2017, comme à la Coupe du monde 2015, les Françaises s'arrêtent aux portes du top 4 mondial, sorties aux tirs au but par l'Australie.
Dans le clan tricolore, on a voulu relativiser la déception et parler de coup du sort. "Si on gagne ce soir, on est les rois du monde, mais on rate à cause de quelques millimètres", commentait ainsi le sélectionneur Hervé Renard après la fin de la terrible séance de tirs au but contre l'Australie, lui qui n'a pas voulu entendre parler d'échec. "Il y a beaucoup de signes positifs, qui font que lorsque le sort voudra bien être avec nous, nous devrions être sur le chemin du succès", a abondé Philippe Diallo à l'AFP quelques jours plus tard.
La programmation inégale
S’il y a bien un plan sur lequel ce Mondial a manqué de lisibilité, c’est la programmation des rencontres. Si lors de la dernière Coupe du monde masculine au Qatar, les mêmes horaires de coup d’envoi se répétaient jour après jour, le planning du Mondial océanien a donné plus de nœuds au cerveau. Il faut dire que la tâche n’était pas aisée, puisqu’elle englobait neuf villes réparties sur deux pays (Australie et Nouvelle-Zélande) et quatre fuseaux horaires (dont certains avec des demi-heures de décalage).
Cette organisation a donné lieu à quelques situations spéciales. Les Bleues ont ainsi attendu six jours entre leurs deux premières rencontres, mais n’ont eu que trois jours complets pour se préparer à affronter le Panama ensuite. Plus inégal, les Néerlandaises ont par exemple disputé leur deuxième match de poules le même jour que l’Australie, le 27 juillet, alors qu’elles sont entrées en lice trois jours après les Matildas. Certaines nations basées en Nouvelle-Zélande ont également dû faire un crochet par l’Australie pour les huitièmes de finale, avec plus de contraintes et moins de récupération.
La confusion autour des annonces des arbitres
C’était l’une des nouveautés annoncées en grande pompe par la Fifa avant le début de la compétition. Munies de micro, les arbitres des 64 rencontres de la Coupe du monde pourraient désormais expliquer en direct leurs décisions aux supporters dans le stade et aux téléspectateurs après consultation de la Var. L’idée était d’apporter de la transparence et de la pédagogie dans le processus d’arbitrage vidéo, souvent critiqué.
Mais dans les faits, l’innovation est un peu tombée à plat. Les explications des femmes en noir n’ont souvent servi qu’à nommer les fautes et les sanctions conséquentes, sans forcément d’explication sur le comment ou le pourquoi. Certaines d’entre elles se sont retrouvées à s’exprimer devant des dizaines de milliers de personnes dans un anglais approximatif. Surtout, depuis les tribunes de presse des différents stades sur place, impossible d’entendre les échanges, et on en est même venu à oublier l’existence du dispositif.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.