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Tour de France 2021 : Matej Mohoric, vainqueur magistral d'une 7e étape folle au Creusot, Mathieu van der Poel prolonge son bail en jaune

Issu d’une échappée de 29 coureurs, Matej Mohoric s’est imposé au Creusot, vendredi, tandis que Mathieu van der Poel a conforté son maillot jaune de leader.

Article rédigé par Xavier Richard, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le coureur slovène de l'équipe Bahrain Victorious, Matej Mohoric, vainqueur de la 7e étape du Tour de France lors de l'arrivée au Creusot, le 2 juillet 2021. (TIM DE WAELE / AFP)

Coup de maître pour Matej Mohoric (Bahrain Victorious), vainqueur en solitaire au Creusot, vendredi 2 juillet, d’une 7e étape du Tour de France animée où une échappée royale de 29 coureurs a dynamité la course. La plus longue étape de l'édition 2021 a accouché d'une belle journée, pleine de suspense à tous niveaux. Le Slovène a devancé Jasper Stuyven au terme des 249 km de course.

Le Slovène a su se montrer plus solide et s'offre une victoire de prestige sur le Tour de France ! Le vainqueur du jour s'empare également du maillot à pois ! Jasper Stuyven et Magnus Cort Nielsen complètent le podium !
Matej Mohoric s'impose en solitaire au Creusot !!! Le Slovène a su se montrer plus solide et s'offre une victoire de prestige sur le Tour de France ! Le vainqueur du jour s'empare également du maillot à pois ! Jasper Stuyven et Magnus Cort Nielsen complètent le podium !

Présent à l'avant avec Wout Van Aert, Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) n’a, lui, pas encore fini d’écrire sa belle histoire avec le Tour de France. Le Néerlandais, qui découvre l’épreuve, poursuit son grand amour avec le maillot jaune qu’il a conforté.

Chez les leaders, le grand perdant du jour est un autre Slovène, Primoz Roglic (Jumbo-Visma), lâché par le peloton et qui a perdu près de quatre minutes sur cette journée. Le deuxième du Tour de France 2020 s'éloigne d'un premier succès sur la Grande Boucle.

Van der Poel et Van Aert dynamitent la course

Au cinéma du Creusot, on projetait "Le Tour infernal", un remake réussi du film catastrophe de 1974 avec Mathieu van der Poel et Wout Van Aert dans le rôle, non pas de pompiers de service, mais de pyromanes. On pensait que Tadej Pogacar avait asséché la concurrence après son contre-la-montre étourdissant de Laval. Dans le Morvan, sur un parcours hautement inflammable, il y a eu comme un retour de flamme. L’avenir dira si les UAE Team Emirates ont fourni le bidon et les allumettes ou si le manager Matxin Fernandez a eu le nez creux en laissant partir Mathieu van der Poel et Wout Van Aert.

Le maillot jaune n’avait pourtant pas caché ses fourmis dans les jambes au départ de Vierzon. Malgré les 249 km au programme, plus longue étape du Tour depuis l’an 2000, le terrain était propice à un grand coup du Néerlandais. Il n’était pas le seul, comme en témoigne la bagarre pour prendre la bonne échappée au cours d’une première heure avalée à 54 km/h de moyenne. Les UEA, qui découvraient la gestion de course en mode patron, ont mis fin à un premier raid du trio van der Poel-Van Aert-Alaphilippe. Les deux premiers ont fini par sortir au sein d’un groupe de 29 coureurs où figuraient des clients comme Nibali, Gilbert, Asgreen, Cort Nielsen, Mohoric, Van Baarle, Cavendish ou encore Laporte.

Des bonnes têtes de vainqueurs d’étape mais pas que… Laisser un Van Aert, un Nibali ou un van der Poel se détacher à près de sept minutes, c’est jouer dangereusement avec le feu. L’écart a régulièrement augmenté au fil des kilomètres face au tempo trop lent du peloton. Hormis quelques coups de pédales des TotalEnergies sur le plat, l’équipe de Pogacar s’est sentie très seule pour mener la chasse, presque écrasée sous le poids de la course. On est loin du rouleau-compresseur proposé par les Jumbo-Visma les deux dernières années.

Mohoric au paradis, Roglic en enfer

Devant, ça n’a pas amusé le terrain jusqu’aux premières côtes répertoriées au classement de la montagne. La belle unité des 29 a volé en éclat à Château-Chinon où Matej Mohoric a pris les points devant Brent Van Moer. Les deux hommes n'ont pas relâché leurs efforts et ont filé en duo. Seuls Victor Campenaerts et Jasper Stuyven sont parvenus à les rejoindre au prix d’une belle poursuite. A quatre devant, dont trois Belges, et plus d’une minute d’avance, le bon coup était parti.

Déjà folle, cette 7e étape est entrée dans une autre dimension alors que les Alpes se profilent à l’horizon samedi. Pendant que Mohoric, principalement connu jusqu’ici pour sa position de descente sur le cadre interdite depuis par l’UCI, s’est envolé seul vers la victoire dans les forts pourcentages du Signal d’Uchon (18 %), Pogacar a vu ses coéquipiers tomber comme des mouches. Son principal adversaire aussi. Encore à terre, Primoz Roglic a été coincé irrémédiablement en queue de peloton et a vu ses chances de remporter un premier Tour fondre considérablement. Pointé à 5’28’’ de son compatriote au général après la 7e étape, ce serait un exploit immense de le voir revenir dans le match.

Le deuxième du dernier Tour cède dans l'avant-dernière difficulté du jour pendant que Pierre Latour attaque en tête du peloton
Primoz Roglic lâché ! Le deuxième du dernier Tour cède dans l'avant-dernière difficulté du jour pendant que Pierre Latour attaque en tête du peloton

Carapaz teste Pogacar

Roglic dans la nasse et les UAE au bord du gouffre, il n’en fallait pas plus pour que Richard Carapaz (Ineos-Grenadiers) tente un coup dans le final. L’Equatorien comptait jusqu’à une trentaine de secondes d’avance mais, sous l’impulsion des Movistar, il a vu tous les favoris le reprendre sur la ligne d’arrivée. Un coup d’épée dans l’eau qui sonne toutefois comme un autre coup de semonce pour Pogacar.

En attendant, le maillot jaune est solidement posé sur les épaules de Mathieu van der Poel, resté vigilant quand Wout Van Aert a tenté son va-tout pour le distancer dans les dix derniers kilomètres. En dehors du Belge, 2e à 30 secondes et probable nouveau leader de la Jumbo-Visma, les autres favoris ont cédé du terrain. Pogacar navigue à 3’43’’, Uran à 5’04’’ et Carapaz à 5’19’’. Peut-il voir encore plus loin que le Grand-Bornand ? Au vu de sa fatigue à l’arrivée, cette journée va laisser des traces mais avec lui rien d’impossible.

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