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Infographies Tour de France 2022 : dans quelle mesure les coureurs français sont-ils passés à côté de leur Grande Boucle ?

Une victoire d'étape arrachée en fin de Grande Boucle, aucun maillot distinctif et quelques échappées seulement à se mettre sous la dent... Le Tour 2022 restera-t-il dans l'histoire comme un petit cru pour le cyclisme tricolore ? Réponse en chiffres.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un supporter français sur le bord de la route du Tour de France, lors de la 16e étape entre Carcassonne et Foix, le 19 juillet 2022. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

2022, année zéro pour le cyclisme français sur la Grande Boucle ? Certes, Christophe Laporte a sauvé l'honneur en remportant l'étape de Cahors à trois jours de l'arrivée, et David Gaudu en a terminé à une solide quatrième place au classement général. Le Varois de la Jumbo et le Breton de l'équipe Groupama-FDJ font figure d'arbres qui cachent la forêt.

Outre la moisson maigrelette sur les étapes, les Tricolores ont vite été éjectés des classements pour les maillots distinctifs (le jaune du leader du général, le blanc du meilleur jeune au général, le vert du meilleur sprinteur et le blanc à pois rouge du meilleur grimpeur). Franceinfo dresse le bilan comptable des Bleus après le passage des Champs-Elysées, dimanche 24 juillet.

Derrière l'unique victoire d'étape, une absence dans les bons coups

Il a fallu un équipier d'un cador, Christophe Laporte, qui a obtenu in extremis un bon de sortie de la Jumbo-Visma sur une étape de transition, pour qu'un coureur français lève les bras sur cette Grande Boucle. Les victoires d'étape, sans forcément viser une place au classement général, c'était pourtant l'ambition affichée des cadors tricolores (Thibaut Pinot, Romain Bardet, Warren Barguil...) avant le grand départ de Copenhague. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. La montagne, terrain de jeu habituel des Français, s'est refusée à eux. Et le double champion du monde Julian Alaphilippe, l'homme qui avait pris l'habitude de débloquer le compteur, fait cruellement défaut cette année.

A la décharge du cyclisme tricolore, on note que les meilleures chances au sprint, Arnaud Démare (trois victoires sur le Giro au printemps), Nacer Bouhanni (convalescent après une chute), voire Bryan Coquard (terrassé par le Covid-19 à la veille du départ), sans oublier le statut d'équipier du maillot jaune de Christophe Laporte, ne permettent pas de faire du chiffre en termes de podiums, contrairement à d'autres années. D'où le nombre faiblard de places dans le top 3 des étapes.

Zéro pointé aussi pour les maillots distinctifs

Plus inquiétant encore, aucun coureur français n'a porté le maillot jaune, blanc, vert ou à pois pendant les trois semaines. Une nouveauté, par rapport à un passé récent où la tunique du meilleur grimpeur devenait parfois un objectif de consolation pour les coureurs passés à côté au général, comme Romain Bardet, victorieux en 2019.

Ne parlons même pas des années fastes où Thomas Voeckler s'offrait des épopées en jaune et où Laurent Jalabert et Richard Virenque avaient fait des pois une chasse gardée tricolore. Record du genre en 2004, où Voeckler avait cumulé le jaune et le blanc pendant dix jours, quand Virenque avait régné sur les pois en deuxième partie de course (remportant ce classement pour la septième fois en dix ans). Bilan cette année-là : 35 maillots distinctifs portés par un Français sur les 21 étapes, à comparer à l'absence totale des Français pour les classements annexes cette année.

Même le prix de la combativité se refuse aux Français

Quand on a lâché le classement général, les classement annexes, les victoires d'étape, il reste la bonne vieille échappée "pour montrer le maillot" (et le sponsor), histoire de gratter le prix de la combativité. Un prix honorifique qui récompense le coureur le plus en vue de chaque étape, décerné par un jury dédié. A l'issue des trois semaines de course, un "super-combatif" est également élu, pour l'ensemble de son œuvre, notamment dans les échappées. Mais là encore, les Tricolores proposent un petit cru cette année.

Il faut dire que l'immense favori pour le trophée final reste l'ogre belge Wout Van Aert, omniprésent, voire omnipotent sur ce Tour et assuré de décrocher le maillot vert s'il franchit la ligne d'arrivée dimanche soir à Paris. Le coureur le plus polyvalent du peloton, à l'attaque quasiment tous les jours, a par ailleurs porté le maillot jaune en début d'épreuve et n'est pas passé loin d'endosser le maillot à pois au terme de la dernière étape de montagne, jeudi à Hautacam. 

Des places dans le top 10 du classement général final en guise de consolation

Pour voir le bidon à moitié plein, il faut se pencher sur le classement général. Car avec sa quatrième place provisoire, décrochée au courage, David Gaudu (Groupama-FDJ) a réalisé la meilleure performance d'un coureur tricolore depuis les podiums de Romain Bardet (2e en 2016, 3e en 2017) derrière l'intouchable Christopher Froome. Cette année, ce même Romain Bardet a réussi à l'accompagner dans le top 10 avec une belle 8e place.

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