"Ce dont j'ai le plus besoin, c'est d'un silence absolu" : le vacarme permanent sur leur bateau, l'autre défi des skippers de l'Arkéa Ultim Challenge

Les cinq skippeurs doivent faire face à un niveau sonore infernal en mer, entre sifflement provoqué par le vent et impact des vagues sur leur bateau.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le skippeur Thomas Coville, le 7 janvier 2024 au large de Brest (Finistère). (LOIC VENANCE / AFP)

Déjà plus de la moitié du tour du monde avalée pour le trio de tête de l'Arkéa Ultim Challenge, une course à la voile réservée aux grands trimarans de 32 mètres, partie de Brest le 7 janvier. C'est toujours Charles Caudrelier qui mène la flotte et qui devrait atteindre le cap Horn à la fin de la semaine.

Cinq marins sont toujours en mer, seuls sur leur bateau, seuls au monde, mais dans un environnement très bruyant : naviguer sur ces machines qui vont vite n'est jamais reposant. Le niveau sonore est souvent infernal et les skippers ont dû s'adapter pour le supporter, surtout sur une aussi longue période.

Le vent qui hurle dans les foils du bateau cause un sifflement strident, et plus le bateau va vite, plus le bruit devient insupportable. "On a mesuré, il y a des moments où on n’arrive pas loin de 100 décibels, c'est presque dangereux pour la santé", estime le skipper Thomas Coville. L'équivalent du passage d'un train et ce vacarme permanent, c'est son quotidien. Il faut y ajouter les vagues qui s'écrasent contre la coque, les craquements du bateau, ou encore un bruit d'alarme.

"L'impression d'être sur une piste d'aéroport"

Assourdissant à tel point qu'Armel Le Cléac'h, lui, porte un casque antibruit. "Quand on enlève le casque et qu'on retrouve le volume normal, on a l'impression d'être sur une piste d'aéroport." Le skipper breton confesse aussi avoir perdu de l'audition. "J'entends un peu moins bien d'une oreille à force de naviguer sur des bateaux bruyants."

Et pourtant, chaque bruit donne une indication, pour détecter par exemple un problème, mais Thomas Coville sait ce qu'il attend à la fin d'une course. "Ce qu'il me manque le plus quand je navigue sur un bateau, c'est le silence. Je n’ai pas de silence. Quand je rentre à terre, ce dont j'ai le plus besoin, c'est d'un silence absolu." Une perspective encore lointaine : il reste encore au moins trois semaines de course. 

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