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"Il ne pouvait que démissionner" : le milieu du patinage soulagé par le départ du président de la fédération Didier Gailhaguet

Certains acteurs du patinage français réclamaient cette démission depuis le début des révélations de violences sexuelles.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Didier Gailhaguet annonce sa démission de la présidence de la fédération des sports de glace, le 8 février 2020. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Vu la pression qu'il y avait au niveau de la fédération [Didier Gailhaguet] ne pouvait que démissionner", a réagi samedi 8 février sur franceinfo Didier Lucine, entraîneur de patinage à Annecy, après la démission de Didier Gailhaguet de son poste de président de la Fédération française des sports de glace. Didier Lucine avait déjà donné l'alerte il y a 20 ans sur les agissements de Gilles Beyer, accusé de viols et d'agressions sexuelles par l'ancienne championne Sarah Abitbol.

"[Didier Gailhaguet] a fait vraiment une grosse faute, c'est de remettre Gilles Beyer dans le circuit, ce qui a posé de gros problèmes aux victimes. On espère qu'il n'y a pas eu d'autres victimes depuis, mais je crains le pire quand même", a-t-il ajouté.

Il était un peu trop dictateur à tous les niveaux.

Didier Lucine, entraîneur

à franceinfo

"On connaît Didier (Gailhaguet), c'est jamais de sa faute", a affirmé l'entraîneur annécien. "Il était président, DTN, trésorier, secrétaire, coach... il faisait tout à la fois. Il faut bien remettre tout à plat maintenant." Didier Lucine est soulagé de la démission de Didier Gailhaguet. "Je pense que cette histoire a fait un bien extraordinaire à tout le sport. À part des vrais malades, je ne vois pas maintenant des adultes jouer avec le feu, ça va protéger des centaines de victimes", a-t-il estimé.

Une collaboration internationale

La démission de Didier Gailhaguet "va permettre de repartir sur des bases plus saines", a pour sa part estimé Alban Préaubert, ancien patineur artistique français. Il est l'un des quatre membres démissionnaires du bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace.

Cela va permettre de repartir sur des bases plus saines, espérons-le.

Alban Préaubert, ancien patineur artistique

à franceinfo

"En tout cas, il faut maintenant mettre des plans d'action pour que toutes ces nouvelles histoires appartiennent au passé", a réagi Alban Préaubert. Il salue la démission de Didier Gailhaguet, mais elle intervient un peu tard, selon lui : "Je regrette qu'elle arrive si tard, car je fais partie de ceux qui pensaient lors du bureau exécutif qu'il fallait qu'il démissionne au plus vite. Je ne pouvais pas cautionner son maintien en restant au bureau exécutif", a-t-il dit.

Alban Préaubert espère "faire l'union sacrée, ramener la sérénité, la bienveillance dans le milieu du patinage et les sports de glace plus globalement". Pour lui, "il faut agir vite". Déjà "au niveau de la Fédération française des sports de glace, mais également plus communément, il faut que ce soit un travail de toutes les fédérations, une collaboration également internationale, puisque c'est une problématique qui, visiblement, n'est pas que française", a-t-il expliqué.

Attendre la fin de l'enquête du ministère

Pour Olivier Schoenfelder, champion du monde de danse sur glace 2008, la démission de Didier Gailhaguet de son poste de président de la Fédération des sports de glace "était inévitable."

"C'est un grand pas en avant pour essayer de résoudre le problème à la fédération française", affirme l'ancien champion. "Il aurait pu se résoudre à laisser le poste plus rapidement, après on connaît un peu sa manière de fonctionner, je pense que s'il a démissionné c'est vraiment qu'il était obligé. Foncièrement, il est toujours sur la même ligne. Il se dédouane un peu de ses responsabilités", a-t-il estimé.

"Il va falloir attendre la fin de l'enquête du ministère. Cette démission c'est un début mais c'est loin de régler le problème. Il faudra mettre des choses en place pour faire en sorte que ça ne se reproduise pas", a ajouté l'ancien champion avant de conclure : "Je pense qu'il y aura encore des langues qui vont se délier mais c'est une bonne chose."

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