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Roland-Garros 2022 : 59e match entre les deux, course aux Grands Chelems, forme physique... Ce qu'il faut savoir sur le duel Djokovic-Nadal en carrière

Opposés en quarts de finale de Roland-Garros, les deux hommes se rencontrent pour la 59e fois de leur carrière mardi, leur dixième affrontement porte d'Auteuil.

Article rédigé par Louise Le Borgne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Novak Djokovic et Rafael Nadal à Roland-Garros en 2020. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Le match est lancé dans l'antre de la terre battue. L'un est droitier, numéro 1 mondial et tenant du titre ; l'autre est gaucher, numéro 5 mondial et roi incontesté du tournoi parisien. Le combat s'annonce dantesque entre Novak Djokovic et Rafael Nadal, mardi 31 mai, comme toujours entres les deux hommes.

Le hasard du tirage au sort les a placés dans la même partie de tableau et leur 59e confrontation a des allures de couperet. En jeu : un billet pour les demi-finales du tournoi et, peut être, l'opportunité de reprendre l'avantage au jeu des records de titres en Grands Chelems. Retour sur le duel Djokovic/Nadal depuis 2006, l'un des plus grands du tennis.

La rivalité la plus prolifique de l'histoire 

Jamais aucun duel n'a été autant disputé dans l'histoire. Entre Rafael Nadal et Novak Djokovic, l'histoire commune s'élève à 58 matchs. Dans le détail, le Serbe mène la danse avec 30 victoires contre 28. Les deux hommes, âgés tous deux de 35 ans, ont mené leur carrière en parallèle. Leur premier affrontement chez les pros remonte à 2006, et avait déjà Roland-Garros pour décor. En quarts de finale, Rafael Nadal, alors agé de 19 ans, avait à l'époque éliminé Novak Djokovic sur un abandon du Serbe après avoir conquis deux sets (6-4, 6-4). L'un des deux seuls matchs conclus par un abandon d'un des deux joueurs, sur les 58.

Depuis, le rapport de force est à l'équilibre. Si l'Espagnol règne sur la terre battue (19 victoires contre 8 pour Djokovic), le Serbe affiche sa supériorité sur surface dure (20 victoires contre 7). Depuis 2020, les deux hommes se sont joués à quatre reprises : deux victoires de l'Espagnol à Paris (2020) et Rome (2021), deux pour le Serbe à Melbourne (2020) et Roland-Garros (2021).

La course aux Grands Chelems

Un seul titre du Grand Chelem sépare le palmarès des deux joueurs. Avec 21 trophées dans les Majeurs (13 à Roland-Garros, 4 à l'US Open, 2 à l'Open d'Australie et à Wimbledon), Rafael Nadal devance les 20 tournois du Grand Chelem de Novak Djokovic (9 Open d'Australie, 6 Wimbledon, 3 US Open et 2 Roland-Garros). Roger Federer, le troisième larron, en possède également 20.

Si le Majorquin a fait de Paris son rendez-vous de prédilection et n'a jamais perdu en finale, le Serbe a atteint le dernier dimanche de la quinzaine à six reprises lors des dix dernières éditions. Depuis son élimination au troisième tour en 2009 face à Philipp Kohlschreiber, Novak Djokovic n'a jamais perdu avant les quarts de finale de Roland-Garros. 

Nadal plus invincible à Paris

A Paris, il n'y a pas match. Rafael Nadal domine de la tête et des épaules son face-à-face avec Novak Djokovic (7 victoires en 9 confrontations). Il était même devenu la bête noire du Serbe, en mettant fin à son parcours porte d'Auteuil de 2006 à 2014 (6 matchs et 6 victoires dont une fois en quart, trois fois en demie et deux fois en finale).

Mais en 2015, Novak Djokovic s'est défait de la malédiction. Un succès en quart de finale en trois sets secs, pour devenir le deuxième homme de l'histoire à éliminer Nadal à Paris (après Robin Soderling en 2009). L'année dernière, le Serbe a de nouveau trouvé le chemin de la victoire contre l'Espagnol, en demi-finale cette fois, au terme d'un match fleuve (3-6, 6-3, 7-6, 6-2). En étant couronné à deux reprises à Roland-Garros, le n°1 mondial a ouvert la voie du possible. Même s'il a été vaincu à 18 reprises en 26 matches par Nadal sur cette surface.

Une dynamique inverse depuis 2021

Opéré du pied pour son syndrome de Muller-Weiss en septembre dernier, Rafael Nadal a mis un terme à sa saison 2021 dès le mois d'août, après une défaite contre Lloyd Harris à Washington. Revenu sur le circuit pour la tournée australienne, celui qui était alors 6e mondial n'a pas perdu de temps. Une victoire à Melbourne, un 21e sacre record en Grand Chelem lors de l'Open d'Australie, un autre succès à Acapulco puis une finale perdue à Indian Wells, tout allait bien pour Nadal. Sauf qu'il s'est blessé aux côtes, pour ne revenir qu'à Madrid, début mai. Avec des résultats en berne : élimination en quarts de finale dans la capitale espagnole, une au 2e tour à Rome, avec une petit alerte de nouveau pour son pied en Italie. "Chaque match que je joue ici est peut-être, qui sait, mon dernier match à Roland Garros ou de ma carrière. Donc, j'en profite pleinement", a déclaré, lucide, l'Espagnol en conférence de presse au début du tournoi

A l'opposé, Novak Djokovic a très mal démarré la saison. Non-vacciné contre le Covid-19, il a d'abord vécu un long feuilleton judiciaire et médiatique, pour aboutir à son expulsion d'Australie, sans participer au premier Majeur de la saison. Idem aux Etats-Unis, où il n'a pas pu jouer la mini-tournée américaine en mars. Battu en quarts de finale à Dubaï, d'entrée à Monte-Carlo, il est ensuite peu à peu monté en régime. Finale à Belgrade, demi-finale à Madrid, victoire à Rome, le n°1 mondial a reconstruit sa confiance avant d'arriver à Paris.

Cette année, Djokovic plus expéditif que Nadal

Cette année, Rafael Nadal a passé plus de trois heures de plus sur le court que Novak Djokovic. L'Espagnol s'est fait une belle frayeur, dimanche, sur le court Philippe-Chatrier, en étant contraint d'aller au bout des cinq manches face au Canadien Félix Auger-Aliassime, en plus de quatre heures de jeu. Le Majorquin a parcouru déjà 4 kilomètres sur les courts parisiens où il a passé 10 heures et 43 minutes. Loin d'être anodin pour le joueur qui revient de blessure.

Novak Djokovic a été plus expéditif. Le 29 mai, Novak Djokovic a remporté son huitième de finale aux dépens de Diego Schwartzman en trois petits sets (6-1, 6-3, 6-3). A l'image de ses précédents matchs, le n°1 mondial n'a toujours pas concédé la moindre manche dans cette quinzaine, restant 7 heures et 13 minutes sur les courts. 

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