Tennis : titré à Stockholm, Gaël Monfils devient le vainqueur français le plus âgé d'un tournoi ATP sous l'ère Open

Gaël Monfils est éternel. 652 jours après son dernier sacre, acquis à Adelaïde (Australie), en janvier 2022, le Français a décroché le 12e titre de sa carrière, dimanche 22 octobre, à Stockholm. Le Tricolore a dominé Pavel Kotov en trois sets (4-6, 7-6, 6-3) en finale du tournoi ATP 250. À 37 ans et 51 jours, il est devenu le vainqueur français le plus âgé d'un tournoi depuis le début de l'ère Open (en 1968), détrônant Richard Gasquet, qui s'était attribué le record en début d'année à Auckland (36 ans et 7 mois).

Toutes nationalités confondues, ils ne sont que quatre dans l'histoire du circuit ATP (depuis 1990) à avoir garni leur palmarès après avoir fêté leurs 37 printemps. Les trois autres se nomment Roger Federer, Ivo Karlovic et Feliciano Lopez. "La Monf'" en est aussi à 19 saisons consécutives avec au moins une finale disputée (seul Federer fait mieux). "Ça prouve que même avec les blessures que j'ai eues, j'ai réussi à avoir cette longévité. Le mot qui me vient, c'est constance", a-t-il savouré après la demi-finale, samedi.

Pour s'imposer à Stockholm, Gaël Monfils a fait ce qu'il sait faire de mieux. En finale, il a été mené une manche à zéro et s'est retrouvé à deux points de la défaite face au surprenant russe Pavel Kotov. Le 109e mondial a été puni après n'avoir pas réussi à enfoncer le clou dans la deuxième manche. "Il m'a poussé jusqu'au bout, j'ai tellement couru aujourd'hui, a souri le Parisien. J'ai retrouvé de l'énergie. Quand il a eu trois balles de break, j'ai réussi à le pousser jusqu'au tie-break, j'ai continué à y croire, à me battre et ça a fonctionné."

394e joueur mondial en mai

Monfils, 140e au classement ATP, a empoché un tie-break particulièrement serré (8-6) pour égaliser à un set partout avant de breaker d'entrée dans une manche décisive. "Il renvoie tout", a fait remarquer Pavel Kotov, après la rencontre. Il lui a ensuite fallu deux balles de match pour mettre la main sur un trophée qu'il avait déjà soulevé en 2011. "C'est mon 12e titre, je regagne ici 12 ans plus tard. Je ne fais pas trop attention aux chiffres mais peut-être que le 12 est mon chiffre porte-bonheur", s'est amusé le Tricolore lors de la cérémonie d'après tournoi.

Le droitier n'avait plus gagné cinq matchs de rang depuis son doublé à Montpellier et Rotterdam (Pays-Bas), en février 2020. Comme s'il apercevait enfin la lumière au bout du tunnel après une année 2023 peu clémente avec lui. Les blessures au pied et au poignet ne lui ont jamais permis d'enchaîner les matchs. Au point de retomber à la 394e place mondiale à la fin du mois de mai, son pire classement depuis septembre 2004, lorsqu'il n'avait que 18 ans.

La collaboration avec Tillström porte ses fruits

Avant Roland-Garros, où il avait déclaré forfait après son succès contre Sebastian Baez au premier tour, Gaël Monfils a rappelé le Suédois Mikael Tillström, déjà à ses chevets entre 2015 et 2018. "Je l'ai appelé et je lui ai dit : 'Mikael, j'ai encore besoin de ton aide', a-t-il raconté, dimanche. Il m'a rappelé deux jours après pour me dire : 'Je t'ai vu jouer à Aix-en-Provence, c'était nul. On se voit demain à l'entraînement."

Ce travail a commencé à porter ses fruits au début de la tournée américaine sur dur, une surface qu'apprécie particulièrement "La Monf". Il a atteint les quarts au Masters 1000 de Toronto en éliminant Stefanos Tsitsipas, puis Cameron Norrie et Alex de Minaur la semaine suivante au Masters 1000 de Cincinnati.

Son 12e sacre va lui permettre de retrouver, lundi, le top 100 pour la première fois depuis janvier. Il sera alors 90e à l'ATP. Le moment idéal avant le Masters 1000 de Paris-Bercy, qui débute le 30 octobre, mais aussi en projection de l'année prochaine puisqu'un tel classement lui ouvrirait directement les portes du tableau principal de l'US Open.