Mondiaux de ski alpin : "Des chances, on en a !", assure Luc Alphand
• Pinturault, la valeur sûre
"Pinturault en géant est clairement la meilleure chance", assure Luc Alphand. "Sans l’objectif du général de la Coupe du monde qu’il a sur les autres courses, sur un format un jour une course, il va être redoutable. Non seulement il est en forme mais en plus il est en confiance. Pour lui tous les feux sont au vert. Pintu peut être l’homme des Championnats du monde. Il peut revenir des championnats avec trois médailles."
En Italie, le Savoyard va se présenter dans quatre épreuves : le combiné où il est champion du monde en titre, le géant, le slalom et le super-G. "En combiné c’est son jardin secret où il a des chances de titre et en géant il peut le faire quand on voit ce qu’il a fait à Adelboden. En slalom, c’est plus ouvert, mais il peut le faire aussi. En prenant des risques, il peut avoir du déchet mais en ce moment c’est un métronome. Il a un ski qui est tellement fiable, il ne fait pas d’erreur. Il n’est peut-être pas le plus rapide intrinsèquement en ce moment mais il ne fait aucune erreur en slalom", explique le vainqueur de la Coupe du monde en 1997.
Selon lui, "en super-G, c’est une nouvelle piste. Tout dépendra du tracé, parce que sur un super G typé vitesse, il va être moins fort. Si c’est plus technique ça peut vraiment être à son avantage". Les seuls super-G sur lesquels Pinturault a brillé ont été très techniques, lui permettant de faire parler son toucher de neige exceptionnel. Dans cette discipline, la médaille est "moins sûre" mais "s’il le fait, il est énorme !"
• Tessa Worley, l’unique chance chez les filles
La skieuse du Grand-Bornand vient de retrouver le goût de la victoire en géant, deux ans après son dernier succès en Coupe du monde, et vise un troisième titre historique dans la spécialité à Cortina. "Je pense que Tessa est dans une bonne période. La piste est pas mal, il y a des mouvements de terrain, c’est assez raide et elle n’a jamais été la plus grande des glisseuses donc si c’est trop plat elle n’est pas la plus forte. Dans les conditions difficiles, elle l’est. Elle a l’expérience et elle est reboostée. Quand tu viens de gagner, c’est plus que jouable", estime Luc Alphand.
"Est ce qu’elle a retrouvé retrouvé son ski de ses meilleures années ? Elle est peut-être un peu moins consistante que ces années où elle gagnait le globe et où elle était championne du monde mais c’est une skieuse qui skie à la hargne et elle va tout donner", affirme le médaillé de bronze en descente en 1996. La Française aura fort à faire face à l’ogresse Marta Bassino, victorieuse de quatre géants cette saison, Mikaela Shiffrin ou la tenante du titre Petra Vlhova. "Ça reste une course ouverte et largement possible", selon Luc Alphand.
• Clément Noël, un favori dans l'incertitude
Le skieur de Val-d’Isère réalise une saison en dents de scie en slalom. Entre deux sorties de piste, il a malgré tout remporté une septième victoire en carrière à Chamonix, un an après son dernier succès dans cette même station française. Luc Alphand croit au talent du slalomeur. "Clément Noël a des chances de titre, clairement parce qu’il a la fulgurance et la vitesse. À chaque fois que ça passe, ça va très vite. Dès qu’il passe une manche, bim ! Le slalom c’est toujours très aléatoire. Au niveau où ils sont, ça va très vite. Tu peux enfourcher et t’es tout de suite dehors mais les risques, il va les prendre."
"Il vient de gagner à Chamonix, il sait qu’il a la vitesse, il ne faut pas qu’il se focalise sur les erreurs mais sur le ski qu’il produit en ce moment. Il sait qu’il va vite, à lui de ne pas faire d’erreurs parce que le niveau est tellement dense que tu fais une erreur et c’est mort pour essayer de gagner. Il va falloir gérer un peu la fougue", souligne le natif de Briançon.
• Les descendeurs et Victor Muffat-Jeandet en mode outsider
Le groupe de vitesse homme ne compte qu'un seul podium cette saison après la deuxième place de Johan Clarey sur la mythique descente de Kitzbühel. Mais le vice-champion du monde de super-G (2019) n'est pas le seul à pouvoir s'illustrer. "On a vraiment une belle équipe de France en vitesse, avec de la densité, avec des jeunes qui vont vite. Il y a un groupe de huit ou neuf skieurs et la sélection n’a pas été évidente. On a un groupe derrière avec souvent des gars différents qui rentrent dans les dix premiers : Matthieu Bailet, Nils Allègre, Johan Clarey ou Nicolas Raffort."
“Sur une course d’un jour, ça peut le faire. Personne ne connaît la piste, seuls quelques italiens sont allés s'entraîner dessus avant la compétition. Johan Clarey en descente est la meilleure chance française et ensuite en super-G, Matthieu Bailet ou Nils Allègre peuvent aussi briller. Les chances de médailles sont réelles comparées aux filles", explique Luc Alphand en référence à l'équipe de vitesse féminine qui, privée de Romane Miradoli, aura énormément de mal à briller.
Victor Muffat-Jeandet va se présenter sur les disciplines techniques et pourrait également représenter une chance de médaille, plus particulièrement en combiné selon Luc Alphand. "En combiné, il peut le faire. Sur un format super-G qui l’avantage plutôt [super-G + slalom], c’est aussi une chance de médaille." Le skieur de Val-d’Isère qui compte sa seule victoire en carrière dans cette spécialité peut également espérer accrocher un podium en slalom après sa quatrième place à Chamonix, à la fin du mois de janvier.
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