"Le circuit est de plus en plus sérieux" : les adeptes de l'escalade sur glace visent les JO d'hiver 2030
Une paroi blanche glacée avec quelques reflets bleu clair, des cordes qui descendent du haut d’une falaise, un torrent en contrebas et des dizaines de grimpeurs crampons acérés aux pieds et piolets en main. Sébastien Foissac, guide de haute-montagne à L’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes), accompagne le groupe. "Ici, on est à Aiguilles, dans le Queyras, précise-t-il. C'est un site qui est prisé parce qu'il y a beaucoup de place. C'est facile d'accès. C'est en dehors de tout risque d'avalanches.
L'Argentière-la-Bessée accueille, du 25 au 28 janvier, la 34e édition de l’Ice Climbing Ecrins, le plus vieux rassemblement d'escalade sur glace. Née dans les années 70 dans les Alpes, la discipline est de nouveau en vogue. Ses adeptes sont à la recherche du rapport à une autre matière que la roche, d'un environnement éphémère, sensible à la météo.
Ces grimpeuses et grimpeurs recherchent aussi des mouvements très esthétiques. Mathieu Maynadier, un des glaciéristes les plus expérimentés, pratique ce sport depuis plus de 20 ans : "C'est un sport qui est très visuel. C'est super beau à voir, facile à comprendre pour les gens qui regardent".
"Il y a vraiment des gros sauts, des pieds qui partent, des grosses chutes. Les compétitions, le circuit est de plus en plus sérieux, cadré. Pour moi, ça a sa place aux JO".
Mathieu Maynadier, ancien glaciéristeà franceinfo
Un argument de poids alors que les Alpes françaises se préparent à accueillir les Jeux olympiques d'hiver 2030. Les organisateurs sont à la recherche de nouvelles disciplines. L'escalade de glace a sa place aux JO, assure Antoine Le Menestrel, pionnier de l’escalade libre dans les années 80 et aujourd’hui danseur avec sa compagnie des Lézards Bleus. À une condition : "Il ne va pas falloir se contenter de développer uniquement la gestuelle, mais développer le sport. Peut être développer aussi les règles. La compétition, c'est un spectacle, donc il faut le mettre en scène. Il faut des metteurs en scène pour créer de bonnes compétitions."
Une équipe de France est née
Le dossier sera déposé très vite, promet Luc Thibal, le directeur technique national de la Fédération française des clubs alpins et de montagne : "Ça peut avoir du sens, une discipline dérivée, très proche de l'alpinisme, qui rentre aux JO d'Hiver. L'alpinisme est effectivement né dans les Alpes. Et en plus, ça a généré quand même beaucoup d'autres activités qui sont d'ailleurs dans le programme des JO. Je trouve que ça serait un beau clin d'œil."
Preuve que l’escalade sur glace se structure : une équipe de France vient de voir le jour. Six hommes et une femme qui ont désormais le statut de sportifs de haut niveau.
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