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JO d'hiver 2030 dans les Alpes : "Une superbe nouvelle", s'enthousiasme Jean-Claude Killy

Pour Jean-Claude Killy, skieur alpin et triple médaillé d'or aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968, avoir les Jeux Olympiques en France en 2030, "c'est une forme d'espoir pour les jeunes qui ont quinze ans aujourd'hui, pour ceux qui ont investi en montagne".
Article rédigé par Fabrice Abgrall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Jean-Claude Killy, skieur alpin et triple médaillé d'or aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968, lors d'une interview en février 2018. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

"C'est vraiment une superbe nouvelle", s'est réjoui mercredi 29 novembre sur franceinfo Jean-Claude Killy, skieur alpin et triple médaillé d'or aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968, alors que le Comité international olympique a confirmé avoir uniquement retenu la candidature des Alpes françaises en vue de l'organisation des JO d'hiver en 2030.

L'ancien champion s'est également réjoui de la volonté de réutiliser des infrastructures créées pour les JO d'Albertville en 1992. La région "va bénéficier de l'acquis d'Albertville, de l'histoire d'Albertville, de l'héritage d'Albertville. Ce n’est quand même pas rien ! Parce que construire une piste de bobsleigh aujourd'hui ou des tremplins de saut, croyez-moi, ce n'est pas facile". "Il va falloir se remuer" si la France veut avoir des chances de médailles pour ces Jeux olympiques d'hiver, qui "sont une forme d'espoir pour les jeunes qui ont 15 ans aujourd'hui, pour ceux qui ont investi en montagne", a poursuivi Jean-Claude Killy.

franceinfo : Selon vous, le retour des Jeux olympiques d'hiver en France dès 2030, c'est une bonne nouvelle ?

On ne les attendait pas de sitôt : on n'a pas fini ceux de 2024 qu'on repart sur une aventure ! Et je dois dire que pour l'ancien d'Albertville, c'est une continuité formidable. Et les Jeux olympiques, c'est une forme d'espoir pour les jeunes qui ont quinze ans aujourd'hui, pour ceux qui ont investi en montagne, pour l'industrie du ski, pour la renommée de la France à l'étranger, pour le tourisme qui est crucial pour nous, pour tout ça, c'est vraiment une superbe nouvelle. Aucun doute là-dessus.

Est-ce que cela va aider à dynamiser la région?

Oui, elle va bénéficier de l'acquis d'Albertville, de l'histoire d'Albertville, de l'héritage d'Albertville. Ce n’est quand même pas rien ! Parce que construire une piste de bobsleigh aujourd'hui ou des tremplins de saut, croyez-moi, ce n'est pas facile ! Nous, on les a, donc, c'était bien vu. Il faut qu'on trouve un mode opératoire sur 650 kilomètres. Ça, ça ne s'est jamais fait. Entre Val d'Isère et Nice par exemple, mais il y a des solutions à tout, il y a des idées... C'est un dialogue, c'est une concertation aussi avec les experts du CIO qui ont certainement des idées pour affiner, pour muscler la proposition, pour la simplifier, pour s'assurer qu'elle ne coûte pas les yeux de la tête et puis ça ira très bien.

Ce projet de sites un peu éclatés était perçu comme un inconvénient, est-ce que ce n'est pas finalement devenu une force ?

C'est une force quand on s'assure que le dialogue est total, ouvert, franc entre ceux du Sud et ceux du Nord, et qu'on s'assure que chacun donne le meilleur de lui-même dans l'espoir de sortir les plus beaux Jeux pour la France. Si le dialogue est constant, permanent, intelligent, sans arrière-pensée, on fait des Jeux magnifiques, pas de doute.

Vous avez organisé les Jeux d'Albertville en 1992. Quel conseil vous pourriez donner aux futurs organisateurs des Jeux de 2030 ?

D'être créatif ! De garder les choses sobres, simples. Totalement. Parce qu'on le sait, même dans le sport, la simplicité, c'est ce qu'il y a de plus difficile à trouver. La sobriété aussi. La sobriété de l'idée, de l'exécution. Il faut simplement mener à bien un projet qui ne se fasse pas remarquer, qui ne cherche pas à tout prix à innover mais à simplifier. L'innovation peut se trouver dans la simplification. Ça, ce n’est pas facile à faire et c'est ce que je recommanderais.

Vous seriez prêt à vous engager, à vous investir dans cette candidature, dans ce projet de 2030 ?

Je crois deux choses : on ne peut pas être et avoir été. Et la deuxième, c'est quand on dit on laisse la place aux jeunes, on laisse la place aux jeunes.

Les sports d'hiver, ce ne sont pas les sports où on brille le plus. Qu'est-ce qu'il faut faire pendant six ans pour que, en 2030, les Français soient compétitifs ?

Il va falloir vraiment se remuer parce que si vous prenez les résultats des Jeux, vous avez des exceptions sensationnelles qui sauvent la baraque en France en profondeur mais il va falloir faire beaucoup mieux ! Donc il faudrait quasiment demain matin mettre le plan Orsec en route. Je vois ça presque comme un commando !

Il y a une forme de fierté encore aujourd'hui pour vous de voir votre région organiser les jeux.

Ah oui, très considérable ! Par exemple, le département de la Savoie qui a largement contribué à maintenir vivante la piste de bobsleigh. Ça, c'est un héritage incroyable. Vous savez ce que coûte une piste de bob aujourd'hui ? Et les tremplins de saut à Courchevel, par exemple ? C'est un fusil à deux coups incroyable qu'on n'aurait jamais pensé possible. Et donc les économies sont considérables et les perspectives financières sont excellentes, si on respecte l'état d'esprit de la sobriété et de la simplicité.

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