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Biathlon : nocif pour l'environnement et pour la santé, le fluor désormais interdit dans la préparation des skis

La saison de biathlon démarre samedi et pour la première fois, les biathlètes ont l'interdiction d'utiliser du fluor pour le fartage de leurs skis. Un produit autrefois encensé et désormais dénoncé pour son impact néfaste sur l'environnement et sur la santé.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le fluor était utilisé dans le fartage des skis dans le biathlon. (Photo d'illustration) (HENDRIK SCHMIDT / DPA)

C'était l'arlésienne du ski : le fluor allait-il disparaître des camions de fartage ? Maintes fois repoussée, la mesure est enfin appliquée. Pendant 40 ans, ces perfluorés ont été utilisés sans limite pour faire glisser les spatules. Un produit miracle, pensait-on, mais avec des conséquences nocives pour l'environnement et dangereuses pour la santé des athlètes et des techniciens. Une nouveauté très commentée alors que la saison de biathlon redémarre samedi 25 novembre avec la Coupe du Monde à Ostersund en Suède.

Les conséquences de cette mesure ne sont pas négligeables. Le fluor banni, les courses seront plus lentes, explique le quintuple médaillé olympique français Quentin Fillon-Maillet. "Ces huit dernières années, on avait plus de 90-95% des compétitions avec du fluor. C'est le test qui marchait le mieux, dit-il. Sans fluor, il faudra que l'on se fasse à l'idée que les courses seront plus lentes. On parle d'une différence de presque une minute par tour sur un 10 km. Ça va être un nouveau référentiel pour nous", anticipe le professionnel.

Pour le Jurassien, sur le circuit professionnel depuis dix ans, il faut s'attendre à plus d'écarts. "Plus le temps de course est long, plus les écarts vont grandir, proportionnellement au niveau du ski. Faisant partie des bons skieurs depuis ces dernières années, c'est sûr que ça va être plutôt à mon avantage", juge Quentin Fillon-Maillet.

La Norvège a déjà une longueur d'avance

Début novembre, 22 techniciens français ont testé une alternative au fluor. Même si, dans ce domaine, les Norvégiens semblent encore une fois avoir une longueur d'avance : les premières courses d'avant-saison ont montré leur écrasante domination. Cela fait craindre le pire à certains, comme la Norvégienne Tiril Eckhoff, médaillée huit fois aux Jeux Olympiques et nouvelle retraitée. Voilà ce qu'elle disait, il y a quelques jours, à la chaîne norvégienne TV2 : "Il y a une énorme différence entre les Norvégiens et les étrangers. C'est une situation inquiétante et pas agréable à regarder. Nous voulons que le fartage sans fluor soit le plus équitable possible. Je n'aime pas qu'il y ait de si grandes différences", déplore la sportive.

Quentin Fillon-Maillet ne dit pas autre chose. "Les Norvégiens ont toujours eu plus de budget, plus de techniciens, des moyens financiers qui permettent d'être plus performants. On le vit depuis de nombreuses années et c'est sûr que les résultats sur la Coupe de Norvège nous inquiétaient un peu. Cela va être un levier pour ce début de saison", assure-t-il.

Pour éviter toute triche, les skis seront analysés juste avant et après les courses et si le test vire au rouge, le biathlète sera disqualifié.

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