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Coupe du monde de biathlon : au Grand-Bornand, le recours à de la neige artificielle fait polémique... mais pas chez les athlètes

Face aux critiques pour cette pratique jugée choquante pour beaucoup, les biathlètes tentent de justifier la pérennité de leur sport.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le biathlète français Antonin Guigonnat participe à l'épreuve de sprint de 10 km pour hommes de la Coupe du monde de biathlon au Grand Bornand, le 15 décembre 2022. (HASLIN / MAXPPP)

Pendant que les footballeurs préparent leur finale, les biathlètes tricolores vont tenter de briller jusqu'au dimanche 18 décembre pour l'unique manche française de la Coupe du monde au Grand-Bornand en Haute-Savoie. Le Grand-Bornand est l'un des fiefs historiques du biathlon en France, sur une piste qui a fait polémique ces derniers jours : une dizaine de gros camions transportant de la neige de culture, faute d'enneigement naturel à cette période de la saison.

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Quelque 24 000 m3 de neige sont nécessaires pour fabriquer une piste, alors que pas un seul flocon n'était tombé sur la station haut-savoyarde. Les défenseurs de l'environnement ont dénoncé "une hérésie" il y a deux semaines, à l'arrivée des camions.


Cette neige, en grande partie fabriquée grâce à des canons, permet de compenser un enneigement naturel insuffisant ce qui avec le changement climatique, est de plus en plus régulier. "Il y aurait de toute façon un stock de neige obligatoire pour être sûr d'organiser la course, reconnaît Antonin Guigonnat, l'un des biathlètes de l'équipe de France. Et ce n'est pas qu'en France, c'est valable en Italie, à 1 600 m d'altitude."

"À Ostersund où on se rapproche du cercle arctique, il y a de toute façon un stock de neige pour assurer et garantir la bonne tenue de l'événement."

Antonin Guigonnat, biathlète

à franceinfo

Ce genre d'événements sportifs, dans une station à 1 000 m d'altitude seulement, a-t-il encore un sens ? La question est délicate et pas facile à trancher, reconnaît l'entraîneur des Bleus Vincent Vittoz : "Ça fait 20 ans qu'on assure tous les événements sportifs de l'ensemble des sports d'hiver sur de la neige artificielle. Sur un événement, ça permet aussi derrière de profiter des enneigements pour toute la saison." La mairie du Grand-Bornand précise que cette piste représente moins d'1% de l'empreinte carbone de l'événement, le plus gros étant dû à la venue des 65 000 spectateurs attendus jusqu'à dimanche.

Les biathlètes français défendent l'utilisation de la neige artificielle au Grand-Bornand - Jérôme Val

  

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