Coupe du monde de biathlon : la neige artificielle du Grand-Bornand vivement critiquée par des associations de défense de l'environnement
Le défilé de camions remplis de neige sous les fenêtres des habitants n'est pas passé inaperçu. La couverture artificielle de la piste de l'étape de Coupe du monde de biathlon prévue du 15 au 18 décembre au Grand-Bornand (Haute-Savoie), en l'absence de manteau blanc naturel, soulève de vives critiques.
"On a tiré à boulets rouges sur [les JO d'hiver à] Pékin. Ou plus récemment sur les Jeux asiatiques d'hiver attribués à l'Arabie Saoudite. On s'est beaucoup moqué de ça, en France. Mais là, on se rend compte qu'on est aussi dans les mêmes logiques absurdes", déplore Corentin Mele, de France Nature Environnement Haute-Savoie. La FNE et plusieurs associations de défense de l'environnement se sont ainsi élevées contre le "ballet de camions".
"Moins de 1% du bilan carbone"
Les images sont assez saisissantes, alors que la neige est encore peu tombée cette année dans la station des Aravis. La fabrication de la neige de culture, le stockage, le transport et la mise en forme pour la piste "représentent moins de 1% du bilan carbone général" de l'organisation de l'épreuve, assure le maire André Perrillat-Amédé, également président du Comité d'organisation Annecy Le Grand-Bornand Biathlon.
Environ 60 000 à 65 000 personnes sont attendues pour les compétitions prévues sur quatre jours à quelques 1000 mètres d'altitude. La majorité des émissions sont liées au transport de personnes. "Une journée de déplacements de neige, on en a fait trois. C'est moins impactant qu'une journée de déneigement quand il y a une chute de neige de 30 à 40 cm sur notre commune", avance l'élu.
"S'adapter à la réalité"
À l'issue de la compétition de biathlon, la neige sera utilisée pour les activités à venir de la station. "Il y a un modèle du ski dans sa globalité qui est perpétué", regrette Valérie Paumier, de Résilience Montagne. Dans les Alpes comme ailleurs, le réchauffement climatique interroge sur l'avenir de l'industrie du ski. André Perrillat-Amédé tient à rappeler que "le ski n'est pas la cause du réchauffement climatique" mais "la victime".
Du côté de la mairie, on note que même si l'épreuve avait lieu plus tard dans l'année, quand le taux d'enneigement est plus sûr, le cahier des charges de l'Union internationale de biathlon (IBU) reste drastique quant à la qualité de la neige compacte, régulière. "Les calendriers et les sites doivent s'adapter à la réalité", plaide Kilian Jornet le champion d'ultra-trail. Lui-même prône une transition durable à mener avec les fédérations sportives d'hiver.
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