France-Argentine : public retrouvé, Jaminet distingué, manque de maîtrise... Ce que l'on a aimé et moins aimé de la victoire des Bleus face aux Pumas
Le XV de France a parfois été brouillon, indiscipliné, mais les motifs d'espérer demeurent après le succès des Bleus contre l'Argentine, samedi, au Stade de France.
On a beau s'y attendre, un France-Argentine est toujours une souffrance. C'est haché, tendu, indécis et imprécis. Mais, au final, samedi 6 novembre, les Bleus ont fini par mettre en cage ces Pumas (29-20), qui ont levé le pied à la fin de cette rencontre où la fraîcheur physique des remplaçants français a fait la différence.
ON A AIMÉ
Le retour du public
Le bruit des chocs et les invectives entre joueurs dans un stade vide, cela avait son charme mais, honnêtement, une Marseillaise reprise à pleins poumons par un Stade de France vrombissant, c'est quand même autre chose. Vingt-et-un mois, et un France-Italie (35-22) du 9 février 2020, que le XV de France attendait de pouvoir communier à nouveau avec ses supporters. Ces derniers n'ont pas laissé passer l'occasion, offrant à leurs joueurs un accueil et un soutien sans faille durant 80 minutes.
Jaminet, la botte tranquille
Dans le bourbier de la première période dans laquelle ont pataugé les Bleus, Melvyn Jaminet aura surnagé. Par ses relances, par son habileté sous les chandelles, par sa fougue. Une fougue toutefois parfaitement canalisée lorsqu'il s'agissait de taper entre les perches. Auteur d'un sept sur huit dans cet exercice, après 41 points en trois matchs contre l'Australie cet été, le jeune arrière a confirmé qu'il était peut-être ce buteur tant désiré par le XV de France.
Flament n'est pas un peintre
On savait le jeune deuxième ligne particulièrement doué, il l'a prouvé en inscrivant l'essai qui a fait passer les Bleus devant. Même si tout n'a pas été parfait et qu'il a parfois semblé chercher ses repères, Thibaud Flament ne s'est pas caché pour sa première sélection. Il a fini meilleur plaqueur des Bleus avec 11 plaquages. Sa mobilité et son adresse ballon en main, des qualités de plus en plus recherchées à son poste, en font un candidat plus que crédible pour les mois et les années à venir.
Des Pumas fidèles à leur réputation
Six défaites en autant de matchs dans le Rugby Championship, des joueurs éreintés mais une grinta toujours là. Surtout lorsqu'il s'agit de faire déjouer les Français. Pugnaces, accrocheurs, provocateurs, parfois limite truqueurs, les Argentins ont fait honneur à leur légende.
ON N'A PAS AIMÉ
Des coqs sans tête
Oubliées les promesses de l'aube des toutes premières minutes de ce match. Très vite, trop vite, les Français ont été pris au lasso par les gauchos, tombant trop facilement dans le piège de leur provocation. Les prises de colbacks ont été beaucoup plus nombreuses que les prises d'intervalles et les pénalités ont plombé les Bleus. Ces derniers ont perdu la maîtrise de leurs nerfs, mais aussi celle de leurs fondamentaux.
Une victoire plus physique que technique
Souvent enfoncés en mêlée, les hommes de Fabien Galthié ont particulièrement souffert en troisième-ligne où l'absence de Charles Ollivon et la non titularisation de Grégory Alldritt ont pesé lourd et mis Antoine Dupont, et toute l'animation tricolore, sur le reculoir.
De même, les partenaires de Gaël Fickou ne pourront pas se permettre certaines erreurs qui s'avéreraient rédhibitoires face aux Blacks, le 20 novembre. On pense à ce renvoi de Jalibert, directement dans les pattes des Pumas qui marquaient dans la foulée, ou ces quelques imprécisions coûteuses dans le dernier geste. Le haut niveau, et en particulier la Nouvelle-Zélande, ne pardonnent pas cela.
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