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Tournoi des Six Nations : ce que l'on sait du cluster au sein du XV de France

Depuis plusieurs jours, le XV de France croule sous les cas positifs à la Covid-19. Une situation très délicate pour les Bleus mais également pour les organisateurs du Tournoi des Six Nations. De la révélation des premiers cas à l'inquiétude autour du variant britannique, voilà ce que l'on sait du cluster au sein de la sélection tricolore.
Article rédigé par Alexandra Lopez
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le sélectionneur du XV de France, Fabien Gatlhié, ici à l'entraînement avec son groupe. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

• Galthié et Dupont positifs, le début de la crise

Début des ennuis dans le XV de France. Mardi 16 février, le sélectionneur Fabien Galthié fait partie des deux premiers cas positifs à la Covid-19, suite aux tests réalisés deux jours après la victoire des Bleus face à l’Irlande. L’identité de l’autre cas n’a jamais été révélée. Après cette annonce, les deux hommes ont directement été placés à l’isolement mais il était déjà trop tard. Si à cet instant, tous les autres membres du staff et les joueurs ont été testés négatifs, ils ne sont pas restés longtemps épargnés.

Trois jours plus tard, le coronavirus s’est discrètement faufilé au sein de l’effectif du XV et a même touché la star des Bleus, le demi de mêlée, Antoine Dupont. À la suite de ce nouveau cas positif, le joueur a, comme la procédure l’oblige, été mis à l’isolement pour une durée minimum de sept jours. Cependant, et suite à un examen de la situation, le Comité médical de la FFR n’a qualifié aucun autre joueur de "cas contact", ne les obligeant donc pas à rester isolés.

• La période d'incubation pointée du doigt

Les Bleus étant placés sous une bulle sanitaire stricte, comment le virus a-t-il pu si rapidement se propager ? Selon le professeur Eric Caumes, chef du service d’infectiologie à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et conseiller de la FFR, la période d’incubation, qui est de 14 jours maximum, est en cause. Si les Bleus ont appliqué la procédure sanitaire à la lettre, c’est en raison d’un joueur testé négatif, qui a pu entrer dans la bulle alors qu’il était en période d’incubation, que tout a commencé. "Malheureusement il y a un joueur qui s’est glissé entre les gouttes, c’est-à-dire qui avait un test PCR négatif mais qui était dans la période d’incubation" nous a expliqué le Pr Caumes

• La bulle sanitaire percée, Maracineanu demande une enquête

Au fil des jours, les cas positifs n’ont cessé de se multiplier. Du premier recensé le 16 février, il y en avait quinze, six jours plus tard. Le capitaine des Bleus Charles Ollivon n'a pas été épargné. Testé positif le 22 février tout comme quatre autres joueurs, il était annoncé forfait à seulement six jours de la rencontre France-Ecosse qui devait avoir lieu le dimanche 28 février. Alors que l’ensemble du groupe devait être sous une bulle sanitaire, la rapide multiplication des cas a inquiété la ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu qui a demandé au président de la FFR, Bernard Laporte, d’ouvrir une enquête.

L’objectif : "comprendre de quelle manière la chaîne de contaminations s'est constituée au sein de l’équipe de France et dans la bulle sanitaire mise en place par la FFR autour de la délégation, permettant ainsi un retour d’expérience indispensable à l’amélioration des protocoles en vigueur", a déclaré le ministère des Sports. Cette enquête devra être remise d’ici le 4 mars.

• Après une rechute, France - Ecosse reporté

La question a longtemps fait débat. Le match entre le XV de France et le XV du Chardon initialement prévu dimanche 28 février devait-il avoir lieu alors que quinze joueurs de l'effectif français étaient positifs à la Covid-19 ? Il a fallu attendre le seizième cas pour qu’une réponse négative à cette question soit apportée. Jeudi 25 février les organisateurs du tournoi ont annoncé le report de la rencontre suite aux recommandations du comité médical. Une nouvelle date est à l’étude pour ce match qui doit se dérouler au Stade de France.

• Le variant britannique à l'origine du cluster

La chaine de contamination risque d’être difficile à briser d’autant plus que selon le Professeur Eric Caumes, le variant britannique est en cause depuis la contamination d’un joueur issu du rugby à 7. Un virus donc plus contagieux qui sera difficile à stopper sauf mesure radicale de quarantaine, ce qui semble impossible pour le sport en équipe à haut niveau. "C’est la seule manière pour que les bulles soient totalement efficaces, totalement étanches. Dans des équipes de compétition c’est impossible à faire", a-t-il déclaré. Si aucun nouveau cas a été recensé depuis hier, tous les joueurs ont été renvoyés à leur domicile et placés à l’isolement jusqu’à nouvel ordre.

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