Six nations 2024 : retrouver de l'allant offensif, soigner la touche et les ballons hauts... Les clés du match entre la France et l'Italie

Après deux premiers matchs approximatifs, les Français reçoivent les Italiens, dimanche après-midi à Lille.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Charles Ollivon lors d'Ecosse-France le 10 février 2024. (PAUL ELLIS / AFP)

L'heure d'enfin se débrider. Après deux premières sorties poussives contre l'Irlande (17-38) et l'Ecosse (20-16), puis quinze jours sans match, le XV de France retrouve le Tournoi des six nations contre l'Italie, dimanche 25 février à Lille (à 16 heures sur France 2 et france.tv). Face à l'adversaire le moins relevé de la compétition sur le papier, le staff n'a retouché son équipe qu'à la marge. "On a le droit aussi d'être un peu moins fort individuellement, a justifié Fabien Galthié avant la rencontre. Ce sont simplement des êtres humains."

Les Bleus doivent se libérer offensivement

Mais où sont passés les chasseurs d'essais ? Lors du dernier Tournoi, les Bleus affichaient plus de quatre essais de moyenne, avec pour point d'orgue la démonstration en Angleterre (53-10). Sur les deux premiers matchs, les standards ont diminué de moitié. Pire, la production offensive globale a déçu, et la France a usé de son jeu de dépossession jusqu'à la caricature. "On attend un peu la faute de l’adversaire mais c’est risqué, à ce niveau-là tu ne peux pas que défendre", lance Dimitri Yachvili, consultant pour France Télévisions.

"On veut à chaque match être plus performant dans notre jeu offensif, dans nos circuits", a admis en conférence de presse Patrick Arlettaz, nouvel entraîneur de l'attaque. "On a besoin de confiance pour faire les choses, a-t-il poursuivi. Dès qu'on a un peu de doutes, tous les rouages en prennent un coup." L'Italie ressemble à l'adversaire idéal pour se remettre d'aplomb. Après tout, les Bleus ont inscrit 60 points et huit essais lors de la dernière confrontation. C'était il y a moins de quatre mois au Mondial, et avec 12 des 15 titulaires du jour sur le pré au coup d'envoi.

Régner dans les airs

Depuis le quart de finale du Mondial (28-29 contre l'Afrique du Sud), c'est une constante. Défaillants sur les ballons hauts, les Bleus sont souvent ciblés sur ce secteur. En Ecosse, Matthieu Jalibert a particulièrement souffert dans les duels aériens. "C'est embêtant car, l'une des métamorphoses du rugby moderne, c'est qu'il y en a de plus en plus, regrette Patrick Arlettaz. On travaille beaucoup sur ce secteur, en vidéo, en déverrouillant la parole."

"Il faut qu'on soit meilleurs sur notre capacité à monter en l'air, sur le timing", poursuit l'entraîneur de l'attaque des Bleus. Le triangle arrière, à composé de Matthis Lebel - remplaçant de dernière minute de Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud et Thomas Ramos, sera attendu. Il aura l'avantage, dimanche, d'évoluer dans un stade avec un toit fermé. Le vent et la pluie de constitueront donc pas un obstacle pour les deux équipes. Lors des deux premières journées du Tournoi, l'Italie affiche le plus faible nombre de coups de pied dans le jeu courant (47, contre 61 pour les Bleus).

Régler la touche une bonne fois pour toutes

En grande difficulté face à l'Irlande, la touche française s'est ressaisie en Ecosse avec le retour de Cameron Woki. Mais les Bleus ont tout de même perdu deux munitions et n'ont pas excellé au contre. Ils paraissent encore en rodage dans ce secteur historiquement fiable. "On veut être plus précis, se libérer sur cette phase de jeu", acquiesce le capitaine Charles Ollivon. "Il ne faut pas s'alarmer parce qu'on a perdu quelques ballons, nuance Jérôme Thion, ancien deuxième ligne international et consultant pour Canal +. La touche, c’est beaucoup de communication et d'adaptation, il faut se laisser le temps de trouver les bons réglages."

"Il y a de nouvelles combinaisons et un temps d'adaptation avec le nouveau staff", renchérit Dimitri Yachvili, 61 sélections, alors que Laurent Sempéré a remplacé Karim Ghezal dans ce secteur. Là encore, cette Italie friable dans les airs (8 touches perdues, un seul contre sur lancer adverse lors des deux premiers matchs) ressemble à l'adversaire idoine pour panser les plaies. D'autant que deux excellents sauteurs figurent sur le banc français : Alexandre Roumat (1 sélection) et Esteban Abadie, jamais capé.

L'Italie, chantier ouvert

Cela ne fait aucun mystère, l'Italie est, sur le papier, l'équipe la moins redoutable du Tournoi. Elle démarre un nouveau cycle avec Gonzalo Quesada, ex-manager du Stade Français, après une Coupe du monde délicate. Accrocheurs face à l'Angleterre (24-27), les Italiens n'ont rien pu faire en Irlande (0-36). "Par rapport à avant, ils ne jouent plus n'importe où et n'importe comment, constate l'ex-international Mirco Bergamasco pour l'AFP. Gonzalo [...] essaie de donner confiance aux joueurs pour comprendre quand il faut jouer, comment il faut jouer, plutôt que d'envoyer du jeu à tout prix."

Malgré cette progression dans la gestion, les Transalpins continuent d'avoir quelques trous d'air et n'ont, pour l'heure, pas prouvé leur capacité à résister durant 80 minutes. Ils sont encore en rodage et vont titulariser une troisième charnière différente, avec Martin Page-Relo (Lyon) et Paolo Garbisi, tout fraîchement transféré à Toulon. Malgré les approximations françaises du moment, une première victoire italienne en France dans le Tournoi paraît très improbable.

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