Six nations 2024 : une victoire et du soulagement, mais des lacunes tenaces dans ce XV de France

Le XV de France s’est imposé dans les dernières minutes de son match en Ecosse (20-16), samedi après-midi. Mais le scénario de la victoire ne cache pas les limites rencontrées par les Bleus pendant la majorité du match.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport - envoyée spéciale à Edimbourg
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Louis Bielle-Biarrey au contact avec l'Ecossais Harry Paterson lors du match entre la France et l'Ecosse, au Tournoi des six nations, le 10 février 2024. (PAUL ELLIS / AFP)

"C’est l’une de mes plus belles victoires avec le XV de France". Vainqueurs (20-16) dans les dernières minutes de l'Ecosse, les Bleus ont échappé de peu à la défaite, samedi 10 février. Quelques minutes après le coup de sifflet final et une fin de match de folie, l’heure était au sourire pour Grégory Alldritt. Au point de définitivement mettre derrière eux la mauvaise passe post-Coupe du monde et de lancer pour de bon ce Tournoi des six nations ?

A en croire Fabien Galthié, peu enclin à discuter des erreurs et des fautes, ses Bleus ont même livré un match plein sur la pelouse de Murrayfield. "Le contenu, quand vous gagnez en Ecosse, de quatre points, ça me va, a-t-il botté en touche, interrogé sur le sujet en conférence de presse. Vu le niveau de l'Ecosse, ça me va. Vu le contexte, ça me va. C'est parfait", a ajouté le sélectionneur tricolore, qui ne veut retenir que la victoire.

La victoire des Bleus, magnifiée par le scénario et l’ambiance, vient certes avec son lot de satisfactions, du formidable essai de Louis Bielle-Biarrey pour sauver les siens et se relancer, à la prometteuse entrée de Nolann Le Garrec pour la dernière demi-heure de jeu. Mais elle ne doit pas effacer les 70 premières minutes très difficiles du XV de France - et même son relâchement en toute fin de match -, clairement dominé et loin du coup.

Une touche et une discipline qui laissent encore des regrets

Les Français ont longtemps montré dans plusieurs secteurs les mêmes limites que face à l'Irlande il y a une semaine. En touche, alors que le retour parmi les titulaires du spécialiste Cameron Woki devait venir la renforcer, les Bleus ont peiné. Au bord de la pelouse, l’alignement français a perdu deux touches (sur 10 lancers), et en a mal négocié plusieurs autres (25e, 42e) qui ont mené à des pertes de balle et des situations dangereuses pour l’Ecosse dans la moitié de terrain française. Les Ecossais, pour leur part, ont attendu la 47e minute pour perdre le premier de leurs deux ballons sur leurs 14 lancers.

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Le carton jaune de Uini Atonio . (.)

Les Bleus n'ont pas non plus corrigé leur problème de discipline. Dans une première période compliquée, ils ont été sanctionnés à sept reprises (contre deux côté écossais), loin des exigences internationales, jusqu'au carton jaune de Uini Atonio pour un mauvais plaquage et une position de hors-jeu. Ils ont certes redressé la barre en deuxième période (deux pénalités), mais après ce deuxième match, ils ont déjà concédé trois cartons, soit autant que sur toute l'édition 2023.

La charnière Jalibert-Lucu encore malmenée

Symbole du manque de maîtrise tricolore : la charnière Matthieu Jalibert-Maxime Lucu. Comme face aux Irlandais, elle n'a pas pesé. Ciblé par les Ecossais pour ses difficultés sur les ballons hauts, le demi d'ouverture est le joueur français qui est le plus parti à la faute (quatre turnovers et deux pénalités concédées). Son compère de l'UBB, Maxime Lucu, effacé, a souffert du contraste avec la prestation de l'entrant Nolann Le Garrec, passeur sur l'essai décisif de Louis Bielle-Biarrey.

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Charles Ollivon . (.)

Dans le sillage de la charnière, le jeu proposé par le XV de France sur ses deux dernières sorties, marqué par un manque de créativité et de folie, continue d'interroger. Les longues séquences de ping-pong rugby à Edimbourg n'ont rien arrangé, pour susciter, en zone mixte, de nombreuses questions sur l'adaptation du groupe au nouveau staff. Sans réponses tranchées.

Charles Ollivon, qui a fini capitaine après la sortie sur blessure de Grégory Alldritt, a reconnu face aux médias que la victoire n'effaçait pas les nombreuses choses "encore à travailler". "On a fait des erreurs à Marseille, on en a fait encore aujourd'hui, différemment [...] On va rester à notre place, on va travailler et essayer d'aller plus loin encore, de régler ce qu'on a à régler pour faire des matchs plus complets", a-t-il précisé.

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Grégory Alldritt . (.)

Ce travail, les Bleus vont pouvoir le mener sur les deux prochaines semaines, avant leur rencontre contre l'Italie le 25 février. Nation qui présente, sur le papier, l'opposition la moins relevée des équipes du Tournoi, la Squadra Azzurra est peut-être l'adversaire idéal pour réaliser un premier match plein en 2024. Mais attention, l'an dernier, lors du premier match du Tournoi 2023, les Bleus avaient été pénalisés à 18 reprises contre les Transalpins pour ne s'imposer que 29-24.

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