Dupont, Dulin, Ollivon, Marchand... Ces Français qui ont marqué le Tournoi des Six Nations 2021
• Antoine Dupont, la saison de la confirmation
Depuis sa première cape contre l'Italie le 11 mars 2017, tout le monde sait qu'Antoine Dupont est un diamant. 32 sélections plus tard, il est bien plus que ça. À 24 ans, le demi de mêlée est le symbole de cette équipe de France redevenue conquérante, séduisante, attachante. À l'issue du Tournoi des Six Nations 2020, il avait été élu meilleur joueur de la compétition. Atteindre des sommets est déjà une gageure, y rester est encore plus fort. Eh bien le Toulousain y est parvenu. Lors du premier match face à l'Italie, il avait inscrit un essai et surtout été décisif sur cinq des sept essais tricolores.
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Si chaque adversaire a tenté avec plus (Angleterre) ou moins (Galles) de succès de limiter son impact avec des plans anti-Dupont, il a encore brillé de mille feux. Au total, trois essais inscrits, des choix de plus en plus affirmés, une capacité toujours impressionnante d'être au bon endroit au bon moment, Antoine Dupont a mené le jeu français vers les sommets. À tel point que Ben Youngs, son vis-à-vis anglais, le considère désormais comme le meilleur demi de mêlée de la planète.
• Charles Ollivon, le garant du jeu et de l'esprit
Il est celui qui fait respecter le cadre sur le terrain. Nommé capitaine provisoire par Fabien Galthié à son arrivée à la tête du XV de France, Charles Ollivon n'a plus jamais lâché le brassard, ni fui ses responsabilités. Lorsque son équipe s'incline à Twickenham le 13 mars dernier, il assène en conférence de presse, quelques minutes après l'issue de la rencontre : "Il faut qu'on reste encore plus dans le système. Il s'est passé des choses qu'on n'avait pas décidées avant le match."
Et lorsque son équipe est réduite à 14 après l'expulsion de Paul Willemse contre les Gallois, il raconte : "Il fallait rester dans le cadre, la structure. On était à 14, il a fallu se resserrer, faire des choses simples, ne pas s’éparpiller." Et c'est même lui qui a inscrit l'essai de la révolte à la 77e minute, celui qui a relancé son collectif vers une victoire presque impossible.
Ce match restera longtemps dans les mémoires. Au-delà de son essai, le Basque avait aussi et surtout livré un combat de tous les instants, réalisant 21 plaquages, soit le plus gros total des Bleus. Défenseur il l'est, mais c'est surtout en attaque que son apport se voit le plus.
Meilleur marqueur d'essais du Tournoi en 2020, distinction rare pour un avant, le troisième-ligne du RC Toulon a fait un peu moins bien cette année (deux essais), mais reste si précieux sur le terrain. Et dire que sa carrière aurait pu s'arrêter il y a quelques années si sa volonté n'avait pas pris le dessus sur des avis médicaux négatifs après de multiples blessures à l'omoplate.
• Brice Dulin, le revenant au firmament
Parmi toutes les images qui resteront de ce Tournoi 2021, il y aura les larmes, celles de Brice Dulin sur la pelouse de l'Aviva Stadium de Dublin. À 30 ans, il est revenu pratiquement de nulle part pour se hisser au sommet de la hiérarchie des arrières français. Une émotion énorme pour l'ancien Agenais, devenu international en 2012, mais qui n'avait pas joué le moindre match sous le maillot bleu de juin 2017 jusqu'à la Coupe d'automne des Nations en novembre 2020. Fin 2017, il avait perdu son père, seulement âgé de 64 ans. Quelques mois plus tard, il avait été victime d'une rupture des ligaments croisées antérieur du genou gauche. La galère, le manque de confiance... la pente a été longue à remonter.
Alors, ce 14 février, à Dublin, l'émotion est trop forte. Car le joueur de La Rochelle sait tout le parcours réalisé pour revenir s'imposer à nouveau en Bleu. Et de quelle manière. Un essai en Italie pour l'ouverture du Tournoi 2021 (après avoir marqué un essai à Twickenham lors de la finale perdue en prolongation de la Coupe d'Automne des Nations), un autre, si décisif, contre le pays de Galles au bout des arrêts de jeu, celui contre l'Écosse qui a donné l'espoir, une omniprésence sur les chandelles adverses, des interventions ciselées sur les relances, des plaquages décisifs...
Oui, Brice Dulin, à 30 ans, a trouvé une seconde jeunesse, des jambes de feu et un enthousiasme juvénile. Ce n'est pas sa relance ratée en fin de match contre l'Écosse qui a mené à un essai synonyme de défaite, qui va assombrir le tableau. Il termine à la première place du Tournoi au tableau des joueurs qui ont gagné le plus de terrain : 489 mètres au total. Le dévoreur d'espace est de retour.
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• Julien Marchand, la pierre-angulaire du pack
On parle toujours de l'épine dorsale d'une équipe. Mais souvent, les projecteurs restent braqués sur le numéro 8, ou sur la charnière, voire l'arrière, rarement sur le talonneur. C'est pourtant lui le premier de cordée. En équipe de France, Julien Marchand porte ce numéro 2 avec efficacité. À 25 ans, il est le socle du pack français, la base des points de conquêtes : les lancers en touche (toujours droits), le talonnage en mêlée (dans un pack plutôt dominateur), et les contests sur les rucks (plusieurs ballons volés ou pénalités récupérées).
Après plusieurs années à voir des avants français reculer, la différence avec cette "génération Galthié" est criante. Le Toulousain n'y est pas étranger. Durant ce Tournoi 2021, il n'a été remplacé avant le dernier quart d'heure que deux fois, contre l'Italie lors du premier match et face à l'Écosse lors du dernier. C'est dire si son engagement, son dynamisme et son apport dans le collectif ne faiblissent pas avec le temps et que le staff tricolore lui accorde une énorme confiance. Autour de lui, le sang neuf est régulièrement injecté autour de l'heure de jeu. Lui demeure.
Mieux encore, depuis le Tournoi des Six Nations 2020, qui a marqué son grand retour en Bleu après sa grave blessure au genou contre le pays de Galles en 2019, Julien Marchand n'a été remplaçant qu'une seule fois. Alors que la succession du capitaine Guilhem Guirado après la Coupe du monde pouvait faire naître de gros appétits, il a écarté toute la concurrence.
Rassembleur, extrêmement performant sur les rucks pour contester le ballon à l'adversaire, extrêmement mobile pour son poste, il est une pierre angulaire de ce XV de France. Peut-être l'un des meilleurs à son poste sur la planète rugby actuellement.
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