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JO 2018 : la flamme de "l'espoir" de paix souffle sur la DMZ entre les deux Corées

La trêve olympique entre les deux Corées se propage-t-elle jusqu'à la DMZ, la zone démilitarisée séparant la péninsule ? franceinfo s'est rendu sur ce point stratégique où la tension semble s'être mise en pause. 

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En février 2018, des barbelés tout au long des 248 km de la DMZ, zone démilitarisée séparant les deux Corées. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

La ville hôte des JO d'hiver 2018, Pyeongchang, se situe à environ 80 km de la ligne de démarcation séparant les deux Corées depuis la fin de la guerre en 1953. Après deux ans d'absence de de dialogue, la diplomatie par le sport est à l’œuvre. Les délégations de la Corée du Nord et de la Corée du Sud défileront côte à côtevendredi 9 février, lors de la cérémonie d'ouverture. Cette trêve olympique se ressent-elle jusqu'à la zone démilitarisée (DMZ) ? franceinfo s'est rendu sur place.

Un décor toujours autant militarisé

À l'arrivée sur la zone apparaît le Tongil Bridge, le pont de la Réunification. La flamme olympique est passée dans ce secteur, il y a deux semaines. La DMZ est une zone tampon d'environ 248 km de long sur 4 km de large qui sépare les deux Corées, surveillée par plus de 700 000 soldats au Nord et 410 000 au Sud.

Un contraste saute aux yeux avec d'un côté, des barrières, des barbelés, des véhicules militaires, et de l'autre côté, des publicités pour les Jeux olympiques de Pyeonchang. Le commandement des Nations unies en Corée (UNC) accueille le groupe de journalistes. L'une des responsables de l'UNC, Hojung Seong, montre, à quelques mètres, la Corée du Nord, et plus précisément une dalle de ciment entre deux baraquements. "C’est la ligne de démarcation militaire", précise-t-elle.

Nous faisons face à la Corée du Nord. Pour le moment, on ne voit pas de soldats nord-coréens, mais ils nous observent depuis l'immeuble situé de l'autre côté.

Hojung Seong, membre de l'UNC

à franceinfo

Plusieurs petites maisons bleues composent les baraquements. "Là, c'est la maison T2, explique Hojung Seong. C'est ici que les discussions entre Corée du Nord et Corée du Sud ont lieu."

Les baraquements bleus et, entre eux, la ligne de démarcation sur la Zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées.  (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

La table des discussions entre les deux Corées est installée exactement à l'emplacement de la ligne de démarcation. "À droite, c'est le Sud et à gauche, c'est le Nord", désigne Hojung Seong, membre de l'UNC.

La table des discussions entre les deux Corées sur la Zone démilitarisée (DMZ).   (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

D'un pas, au milieu de cette salle, on passe de la Corée du Sud à la Corée du Nord. Le général suisse Patrick Gauchat, membre de la Commission des Etats neutres, un organisme qui supervise l'armistice entre les deux pays, explique que le climat a récemment changé. "Depuis le 1er janvier dernier, on sent que la tension est vraiment redescendue. On a vraiment une concentration sur un événement mondial positif", indique le général. 

De "l'espoir" au poste de garde numéro 3 

Le check-point, situé à quelques centaines de mètres de la Corée du Nord, est décrit par le lieutenant-colonel Daniel McShane, officier au commandement des Nations unies. "Ici vous êtes encerclés par la Corée du Nord sur trois côtés."

Le lieutenant-colonel Daniel McShane, officier au commandement des Nations unies, en février 2018, au poste de garde numéro 3 sur la zone démilitarisée entre les deux Corées. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Le lieutenant-colonel Daniel McShane a pris en compte, lui aussi, le ton nouveau donné par les JO. 

Avec un événement comme les Jeux olympiques, quel que soit l'endroit, la sécurité est resserrée. Mais la participation de l’équipe nord-coréenne place ces Jeux dans un cadre olympique normal.

Le lieutenant-colonel McShane, du commandement de l'ONU sur la DMZ

à franceinfo

Selon l'officier, "sans l'équipe nord-coréenne, les tensions seraient plus importantes. Tout pourrait arriver. Nous serions à la merci d'une provocation du régime nord-coréen pendant les JO". Alors qu'au loin retentit la propagande nord-coréenne, le lieutenant-colonel McShane se montre optimiste : "Il y a beaucoup d'espoir. Les Jeux olympiques peuvent aider à améliorer les relations."

Le reportage de Benjamin Illy sur la DMZ, la zone démilitarisée séparant les deux Corées, à l'heure des JO 2018

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