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ENTRETIEN. "On n'a pas compris ce qui se passait", admet Alicia Toublanc après la seconde période ratée face à la Norvège

L'aillière de 25 ans, qui disputait son premier grand tournoi avec l'équipe de France, est revenue sur son expérience en finale du championnat du monde de handball.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louise Le Borgne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Alicia Toublanc prend son envol lors du quart de finale du Mondial de handball entre la France et la Suède, le 15 décembre 2021, à Granollers. (PAU BARRENA / AFP)

Lorsque qu'elle décroche son téléphone, on distingue les bruits étouffés de l'aéroport. Validation des tickets, embarquement... Depuis le début du Mondial à Granollers (Espagne), la carrière d'Alicia Toublanc a elle aussi décollé. Encore peu connue du grand public il y a peu, l'ailière de 25 ans a su tirer son épingle du jeu au championnat du monde de handball, grâce à sa qualité de jeu et ses tirs stratosphériques pour une première compétition internationale avec les Bleues.

Après une compétition intense, la Tricolore dresse pour franceinfo: sport un bilan mitigé mais optimiste de son Mondial. Pas loin de réaliser un doublé historique, après le titre olympique remporté aux Jeux de Tokyol'équipe de France s'est inclinée en finale du championnat du monde face à la Norvège (22-29), dimanche 19 décembre. Une première compétition internationale couronnée d'argent pour la joueuse brestoise, qui se projette déjà sur sa prochaine destination.

Franceinfo: sport : Après un premier acte conquérant en finale du Mondial de handball, l'équipe de France semble avoir complètement perdu pied en seconde période. Que s'est-il passé ?

Alicia Toublanc : C'est vrai que ce qui nous est arrivé est très bizarre. On a vraiment surfé sur un nuage pendant toute la première période, on a été très en réussite. On les a fait déjouer avec la sensation de les bloquer, de ne pas leur permettre de jouer leur handball. Puis, en deuxième période, c'est un peu de notre côté que c'est arrivé. On s'est pris la Norvège dans toute sa splendeur sur le terrain et ça n'a pas pardonné. Quand je repense à la finale, c'est forcément avec un sentiment mitigé. C'est frustrant, mais ça montre aussi qu'un titre de championne du monde ce n'est pas gratuit, il faut vraiment être à fond jusqu'au bout. 

Pendant 10 minutes, entre la 41e et la 52e minute, la France ne marque plus aucun but alors qu'elle était en pleine réussite jusque-là. Qu'est-ce qui explique ce trou noir ?

Au fur et à mesure de la deuxième période, la gardienne nous a fait sortir de notre match. J'avais la sensation que, quand on trouvait des solutions, elle parvenait quand même à nous empêcher d'atteindre les filets. Les Norvégiennes, elles, continuaient à marquer. Et nous, on était derrière, on n'arrivait pas à revenir, c'était très frustrant. On ne comprenait pas trop ce qui se passait. Comment a t-on pu passer d'un état à l'autre aussi rapidement ? C'était vraiment difficile.

"Après la victoire en demi-finale, mon cerveau a explosé"

Est-ce que c'est aussi physiquement que ça a péché en finale, pour revenir face aux Norvégiennes ?

Physiquement, dès l'échauffement, on a senti que c'était plus dur, qu'il fallait se remobiliser à fond. Mais d'un autre côté, il y avait aussi le côté adrénaline, qui était présent à 200%. On a envie de se donner à fond jusqu'à la dernière goutte de sueur. Mais oui, on n'a vraiment eu aucun match facile dès le début, avec une poule très compliquée, très dense, avec des adversaires de haut niveau. La Norvège a eu la chance d'avoir des matchs où elle pouvait se permettre de gagner 46 à 18 contre le Kazakhstan. Ce sont des petits détails, mais sur une finale, ça joue aussi. 

Cette médaille d'argent reste l'aboutissement d'un parcours exceptionnel. Quel regard portez-vous sur ce Mondial ?

Je ressens énormément de fierté. C'est ma première compétition et je reviens avec la médaille d'argent. Du championnat du monde ! Ca me rend hyper fière. Ce n'est pas l'or, mais quand même. Toutes les joueuses signeraient pour ce résultat. Toute ma famille était dans les tribunes et les voir me soutenir comme ça, c'était très fort. Depuis la demi-finale, toutes les émotions étaient décuplées. Quand on réalise qu'en gagnant la demi-finale, vraiment à l'arraché, on va avoir une médaille, je crois qu'à ce moment là, mon cerveau a explosé. C'est vrai que c'était très difficile de dormir, mais il fallait rester concentrée, rester dans le projet à fond pour préparer la finale. Je suis vraiment très, très fière de cette médaille. Maintenant, j'espère retourner chez les Bleues pour gagner un titre européen l'année prochaine.

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