Ligue des champions : un PSG passé maître dans l'art du contraste

Tenu en échec par Newcastle, le club de la capitale est ressorti autant frustré que soulagé de sa soirée, mardi, perpétuant son début de saison contrasté.
Article rédigé par Andréa La Perna - Au Parc des Princes
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'entraîneur du PSG Luis Enrique lors de la rencontre face à Newcastle le 28 novembre 2023, comptant pour la 5e journée de la Ligue des champions (FRANCK FIFE / AFP)

Voir Kylian Mbappé célébrer avec tant de rage pour revenir à 1-1 face à une équipe qui n'avait plus disputé de Ligue des champions depuis vingt ans, dans une soirée au Parc des Princes, aurait pu paraître disproportionné. Mais en transformant le penalty qui a évité la défaite à son PSG, mardi 28 novembre, l'international français a tout changé et permis à son équipe de garder son destin entre ses mains avant la dernière journée de la phase de groupes. À un but près, Paris passait troisième et aurait dû compter sur un raté de Newcastle, en plus d'un succès à Dortmund, pour voir les huitièmes de finale. 

"Arriver à la dernière journée et pouvoir décider de notre destinée, c'était un de nos objectifs", a insisté Luis Enrique en conférence de presse d'après-match. Au terme de cette soirée "frustrante", les émotions étaient encore ambivalentes une heure après le coup de sifflet final, entre la satisfaction d'être toujours virtuellement qualifié pour le prochain tour et le constat que Paris aurait déjà assuré son billet pour la phase finale avec un but de plus. 

Un PSG à deux visages sur tous les plans

Contraste et paradoxe sont deux mots qui collent à la peau des premiers mois de l'ère Enrique à Paris et qui prennent encore plus de sens les soirs de Ligue des champions. Son équipe affiche le plus faible total de points après cinq journées de phase de groupes de C1 depuis l'arrivée des investisseurs qatariens en 2011 (7) et, pourtant, elle n'est qu'à une victoire de terminer première de son groupe. Ses deux oppositions contre Newcastle ont parfois donné l'impression qu'elle avait parfois disparu du match, mais, les deux fois, Paris s'est montré très dangereux d'après les statistiques.

D'après les Expected Goals (une statistique qui calcule le nombre de buts qu'aurait dû marquer une équipe en fonction de la dangerosité de ses tirs), le PSG aurait par exemple dû marquer 4,8 buts mardi soir. Ce qui est à la fois la preuve de la cohérence du plan d'attaque de Luis Enrique et le témoignage de grandes lacunes face au but adverse. "Des fois, le ballon ne veut pas rentrer dans les cages", s'est contenté de répéter le coach espagnol.

Dans cette "poule de la mort", qui n'est finalement peut-être pas aussi relevée que prévu, difficile de jauger le réel niveau de ce PSG. Il est "encore loin de ce que [Luis Enrique veut] qu'il soit dans le futur". Les repères des observateurs sont complètement brouillés par la révolution opérée à l'intersaison. Le PSG d'Enrique prend la direction opposée de celui de ses prédécesseurs. Fini de se reposer sur des individualités pour faire la différence, l'organisation collective est tellement stricte que le coach a par exemple déclaré que Kylian Mbappé pouvait "mieux faire" dans la foulée de son triplé contre Reims.

Un épais brouillard à dissiper

Mais ce changement a un prix puisque Paris éprouve beaucoup plus de difficultés à faire sauter les verrous défensifs. Si Mbappé est au rendez-vous d'un point de vue statistique, avec désormais 17 buts en 17 matchs depuis le début de la saison, son placement plus excentré sur le terrain et la perte de ses rampes de lancement qu'étaient Lionel Messi et Neymar donnent l'impression qu'il n'est plus autant capable de créer de différences par lui-même.

L'apport d'Ousmane Dembélé sur le terrain est aussi indéniable que son inefficacité face au but (1 but en 17 matchs). Le fait de pouvoir compter sur un jeune aussi talentueux que Warren Zaïre-Emery (blessé à la cheville droite avec l'équipe de France et indisponible jusqu'à la fin de la trêve hivernale) est une aubaine, mais qu'un joueur de 17 ans soit aussi essentiel dans une équipe hautement ambitieuse n'est pas forcément quelque chose de rassurant. Après seulement trois mois de compétition, il est évident que tout ne peut pas être parfait, mais derrière chaque bonne nouvelle se cache toujours un bémol et inversement. Plus qu'à la fin du premier tour de Ligue des champions, il faudra sûrement dresser le bilan à l'issue de la saison. D'ici là, le clair-obscur qui entoure le PSG se sera peut-être évaporé. 

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