Football : les joueurs "proches" d'une grève selon Rodri, la fronde s'organise pour dénoncer un calendrier toujours plus surchargé
"Oui, je pense qu'on en est proche". Interrogé, mardi 17 septembre, sur la possibilité de voir les joueurs faire front commun et organiser une grève pour protester face au calendrier surchargé, lié notamment au nouveau format de la Ligue des champions, la réponse de Rodri, milieu de terrain de Manchester City, a été directe.
"Si cela continue comme ça, à un moment, on n'aura pas d'autres choix. Mais je ne sais pas ce qui va se passer. En tout cas, c'est quelque chose qui nous inquiète, parce que c'est nous qui souffrons", déclaré l'international espagnol en conférence de presse, à la veille du match entre le club anglais et l'Inter Milan lors de la première journée de C1.
La nouvelle formule de la plus prestigieuse compétition européenne prévoit huit matches et non plus six avant la phase à élimination directe. Le calendrier, qu'alourdira davantage encore la Coupe du monde des clubs l'été prochain – 32 équipes, dont 12 européennes, pour un mois de tournoi – risque donc d'être insoutenable, à écouter le champion d'Europe. En 2023-2024, il a déjà disputé près d'une soixantaine de matches en 2023-2024, club et sélection confondus.
"C'est l'argent qui parle"
Ces derniers jours, il n'est pas le seul joueur à s'être prononcé sur son inquiétude quant à la multiplication du nombre de rencontres. Début septembre, un autre joueur de Manchester City, Kevin De Bruyne, allait plus loin dans la critique : "On sait qu'en 2025, il n'y aura que trois semaines entre la finale de la Coupe du monde des clubs et la première journée de Premier League. Tu as trois semaines pour prendre des vacances et faire la préparation pour jouer encore 80 matches (...) Le problème est que l'UEFA et la FIFA font des matchs en plus et on peut essayer de dire quelque chose, aucune solution n'a été trouvée. Ils s'en foutent. C'est l'argent qui parle."
"Nous devons prendre soin de nous, nous sommes les personnages principaux de ce sport, ou de ce business, peu importe comment vous l'appelez. Si les gens veulent voir un meilleur football, il faut qu'on puisse se reposer. Plus le nombre de matchs augmente, plus le niveau et la qualité baissent."
Rodri, milieu de terrain de Manchester Cityen conférence de presse
Le Belge et l'Espagnol ont été rejoints la semaine dernière par l'international français Dayot Upamecano. "Bien sûr, il y a beaucoup trop de matchs, a confirmé le défenseur du Bayern Munich en conférence de presse avant la victoire des Bleus face aux Diables Rouges (2-0). Ça va être compliqué de faire du beau jeu (...) J’espère qu’ils vont comprendre un jour. Ce calendrier surchargé amène des blessures partout. De notre côté, on a perdu deux joueurs durant ce rassemblement [Loïc Badé et Warren Zaïre-Emery]. Si ça ne se calme pas, il y aura plus de blessures."
Même l'entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, interrogé par L'Equipe, a exposé ses réticences, en particulier sur cette Ligue des champions nouvelle formule : "Le problème, c'est que le calendrier devient beaucoup trop chargé et exigeant (...) Si les dirigeants du foot, qui mettent en place ce genre de compétition, ne commencent pas à comprendre que les joueurs se blessent parce qu'ils jouent trop, c'est problématique."
Avant de défier Gérone mercredi soir avec le PSG (21 heures), le capitaine parisien, Marquinhos, a tenu, lui aussi, à faire passer un message en conférence de presse : "On fait ce qu'on aime, donc on ne va jamais dire non pour un match et pour une compétition aussi belle. Mais ce sont des matchs en plus, un calendrier chargé. Si on ajoute la sélection, les voyages, des matchs tous les trois jours... Ça enchaîne vraiment. On n'est pas les experts du calendrier, mais c'est important de savoir ce que les joueurs pensent (...) Il va falloir s'asseoir entre joueurs et décideurs", pour trouver des solutions.
Au début du mois, le syndicat mondial des footballeurs, la FIFPro, a réclamé des mesures de protection pour les joueurs, soumis à une charge de travail excessive dans un calendrier qui ne cesse de s'alourdir.
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