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Bordeaux-Saint-Etienne : entre fulgurances et défaillances, un match à l'image de la saison des deux relégables

Flamboyants par séquences, inquiétants par moments, Bordelais et Stéphanois ont concédé un nul qui n'arrange personne, mercredi.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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La détresse des Bordelais Rémi Oudin, Jimmy Briand et Enock Kwateng, après le nul concédé par Bordeaux contre saint-Etienne (1-1), le 20 avril 2022. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Il est rare qu'un match reflète à ce point l'ensemble d'une saison. Mercredi 20 avril, Bordeaux-Saint-Etienne (2-2 pour le compte de la 33e journée de Ligue 1) a été le parfait miroir de l'ensemble des prestations des deux clubs depuis le début de l'exercice. Capables de fulgurances épisodiques, redoublant d'envie par séquences, Stéphanois (18es) et Girondins (19es) ont aussi montré, leur principale limite : la continuité.

Dans le jeu, d'abord. Après une première demi-heure tonitruante, ponctuée par des buts de Sékou Mara (15e) et Junior Onana (22e), les Bordelais ont lentement levé le pied. Jusqu'à laisser l'ASSE égaliser, alors que les Foréziens ont attendu la 31e minute pour décocher leur premier tir. "Ils ont eu deux tirs cadrés pour deux buts", a constaté amèrement David Guion, le coach bordelais, en conférence de presse.

Mais le technicien, arrivé sur les bords de la Garonne en février, a, surtout, pointé d'autres errances. "L'équipe a été très fébrile techniquement et n'a pas su garder le ballon. Mais cela se joue aussi sur des aspects mentaux", a détaillé Guion. L'ex-Rémois n'a fait que confirmer l'impression générale laissée par les siens, sitôt la fin du match sifflée. Stoïques et médusés, ses joueurs sont restés de longues minutes sur le terrain, avant de saluer le Virage Sud. Comme à Lyon quatre jours plus tôt (défaite 6-1), à Reims (5-0), Rennes (6-0) ou Strasbourg (5-2), ils ont plongé après le premier but encaissé, en l'occurrence par Denis Bouanga (31e). Incapable de garder le ballon de la 45e à la 75e minute, Bordeaux a même frisé la correctionnelle. Mais la tête d'Arnaud Nordin, déjà buteur deux minutes plus tôt, a été repoussée par la barre transversale (66e).

19e point décroché par Saint-Etienne après avoir été mené

Signe d'une partie décidément difficile à lire, les Girondins ont quand même "tout fait pour l'emporter, il y a eu une grosse débauche d'énergie, a souligné Guion. Ça s'est joué à un talon… " Celui de Mbaye Niang, en position de hors-jeu sur un but inscrit par Jimmy Briand dans le temps additionnel. Le stade a alors chaviré, le remplaçant Paul Baysse fondu sur la pelouse et les ultras ont craqué un fumigène… pour rien. La VAR est passée par là. Avant ce sursaut d'orgueil, les Bordelais avaient été dépassés par l'intensité mise par des Stéphanois revanchards.

"Mes joueurs ont accroché leur 19e point en étant menés [sur 31]. Cela prouve que cette équipe a la santé, mais il faut qu'elle règle ses problèmes défensifs. La première mi-temps était désordonnée."

Pascal Dupraz, entraîneur de Saint-Etienne

en conférence de presse d'après-match

Contre Brest samedi (2-1), les Verts avaient déjà renversé une situation mal embarquée. L'ASSE a, aussi, fait preuve d'engagement. Ses six cartons jaunes en sont un révélateur, même si certains ont été dus à une nervosité mal canalisée. "C'était un match engagé, un bon match de bas de tableau, pas du football en tutu. C'est un sport de contact", a ironisé Pascal Dupraz, lui-même averti en fin de match. Fidèle à sa réputation, le technicien haut-savoyard a beaucoup gesticulé depuis sa zone technique, ne cessant d'haranguer ses joueurs. Sa poigne a drastiquement tranché avec le calme d'un David Guion au caractère plus mesuré, souvent assis sur son banc. Au final, ce sont bien ses joueurs qui ont réagi, lorsqu'ils ont été mis dos au mur.

"Il va falloir gagner tous les matchs, et notamment à l'extérieur", répète un entraîneur bordelais "déçu par le résultat". La victoire de Clermont, sur le fil à Troyes (0-1), n'arrange pas les Marines et Blancs : ils accusent désormais quatre points de retard sur le barragiste. Une position désormais occupée par Saint-Etienne, même si Pascal Dupraz ne "regarde pas le classement" : "C'est un point contre un concurrent direct, s'est réjoui l'ancien entraîneur toulousain, pour son 'seul point mathématique'. Les journées s'égrènent, nous avons toujours quatre points d'avance plus une différence de buts favorable sur Bordeaux." Et de glisser : "Avec 31 points, on ne se maintient pas en L1. J'ai plus que de l'espoir, j'ai des certitudes, ce sont les miennes, mais l'ASSE va se maintenir."

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