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Bordeaux-Saint-Etienne : "Les deux clubs ont perdu leur identité", regrette Elie Baup, ancien coach des Girondins et des Verts

Les Girondins de Bordeaux reçoivent Saint-Etienne au Matmut Atlantique, mercredi, dans un match de la peur pour le maintien.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Elie Baup sur le banc de l'Olympique de Marseille, en 2012. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Ce sont deux monuments en péril qui vont se retrouver sur la pelouse du Matmut Atlantique, mercredi 20 avril. Bordeaux, 19e, reçoit Saint-Etienne, 17e, pour le compte de la 33e journée de Ligue 1 aux enjeux multiples, dans une opposition capitale dans la course au maintien. L'ancien entraîneur des Girondins et de l'ASSE Elie Baup analyse pour franceinfo: sport la situation difficile des deux équipes et leurs perspectives pour la fin de saison.

Franceinfo: sport : Comment ces deux institutions du football français sont-elles arrivées dans cette position délicate ?

Elie Baup : Ce sont les conséquences de plusieurs mois, voire de plusieurs années de difficultés. Cela fait plusieurs saisons que les Girondins de Bordeaux sont sur la corde raide, qu’il y a des difficultés à la fois financières et sportives. Saint-Etienne, depuis quelques saisons, c’est sur courant alternatif, une fois ça va, une fois ça ne va pas. Surtout, les clubs perdent leur identité, et à force, ils se retrouvent dans des situations comme celle-là. On a laissé la part à une forme de football-business, avec du trading, de l’importance accordée à la performance financière. Le football n'a pas toujours été le principal centre d’intérêt.

Ce sont aussi deux clubs qui ont fait parler extra-sportivement ces derniers temps, avec des questions de vente, de changement d’actionnaires…

Dans ces moments, il faut une grande unité, que tout le monde soit autour du projet sportif, le terrain doit être la préoccupation essentielle. Or, dans ces deux clubs, depuis quelques temps, entre la vente pour Saint-Etienne, et le changement d’actionnaire pour les Girondins, on a perdu l’identité et les priorités. Ce sont aussi deux clubs qui avaient des formations solides, qui s’appuyaient sur les jeunes, et là, on en voit moins émerger, on perd cette force-là, cette envie de défendre le maillot sous lequel tu as été formé.

Comment les Girondins peuvent aborder psychologiquement cette rencontre, après la gifle reçue dimanche à Lyon (6-1) ?

Ils sont très irréguliers, et ils sont dans cette situation depuis quelques temps. C’est un peu comme avant leurs matchs contre Lille et Metz, ils restaient sur plusieurs défaites mais ils ont su se remobiliser. Les joueurs ont reçu cette claque contre Lyon, il faut se remettre dans le sens de la marche, se dire qu’en cas de victoire, la lutte pour le maintien, ou au moins être barragiste, est encore possible. C’est tout le travail psychologique, collectif, technique, tactique, à tous les niveaux. C’est un travail que Saint-Etienne a peut-être su faire de son côté, après avoir lourdement perdu contre Lorient, avec aussi le contexte de tout un stade qui pousse derrière eux. Dans ces moments-là, il faut que les supporters soient à l’unisson derrière le club. Il y a péril en la demeure pour les deux équipes, et le soutien des supporters, du public, de tous ceux qui aiment le club est primordial.

"Les deux clubs sont en danger, il faut que les joueurs se projettent jusqu’à la fin de saison, et trouvent une forme de régularité pour y croire."

Elie Baup, ancien entraîneur de Bordeaux et de Saint-Etienne

à franceinfo: sport

Sur quelles forces en présence pourront s’appuyer les deux clubs, chacun de leur côté ?

Saint-Etienne va s’appuyer sur ses derniers résultats, cette dynamique qui est en train de se construire. Le club a réussi à mettre sur pied une forme de solidarité dans la difficulté, avec son entraîneur, Pascal Dupraz, qui est un vrai meneur d’hommes dans ces situations-là. Bordeaux va devoir être dans la révolte après ce match contre Lyon, une réaction sera obligatoire. Mais il faudra la prolonger, ce n’est pas suffisant de réagir sur un match. 

Un mauvais résultat scellerait-il le sort d’une des deux équipes ?

Ce serait très compliqué pour les Girondins s’ils venaient à perdre. Mais à l’inverse, en cas de victoire, ils reviendraient à un point de Saint-Etienne. Et si les Verts gagnaient, ils feraient une petite différence avant le sprint final.

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