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Éliminatoires de la Coupe du monde 2022 : la vie sans Kylian Mbappé, un mal pour un bien ?

Pour la première fois depuis près d’un an, le buteur du Paris Saint-Germain va rater un match des Bleus. L’occasion pour Didier Deschamps de tester face à l'Ukraine de nouvelles options en attaque.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Kiev
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Didier Deschamps dans le stade olympique de Kiev à la veille du match contre l'Ukraine, le 3 septembre (FRANCK FIFE / AFP)

Sur la pelouse du stade olympique de Kiev vendredi 3 septembre, les visages des Bleus ne laissaient pas de place au doute. À la veille d’une rencontre décisive contre l’Ukraine dans la course à la qualification pour la Coupe du monde 2022, sourires et franches marrades étaient au menu de l’entraînement de veille de match. Comme si cette équipe de France avait déjà oublié qu’elle vient de perdre sur blessure son numéro 10.

Il faut dire qu’au-delà de Kylian Mbappé, Didier Deschamps a du choix dans son effectif. Le réservoir bleu est loin d’être vide et le sélectionneur a toujours plusieurs atouts dans sa manche. Mais il lui manque l’un des premiers, représenté sans conteste par l’attaquant du Paris Saint-Germain. S’il n’a marqué qu’un but lors de ses onze dernières sélections – contre le pays de Galles en amical en juin dernier (3-0) -, Mbappé reste un élément moteur. Contre la Bosnie mercredi (1-1), il a été l’attaquant le plus en vue, malheureux dans le dernier geste.

Dans la froideur d’une soirée de fin d’été à Kiev ce samedi, Deschamps va donc devoir se passer de Mbappé, touché au mollet droit. Affecté par cette nouvelle, le sélectionneur ? Pas nécessairement. Car depuis le retour de Karim Benzema en équipe de France, le constat est net et sans bavure : le trio Benzema-Mbappé-Griezmann ne produit pas les étincelles qu’on attendait de lui.

Un retour au 4-4-2 ?

Parmi les trois précités, Griezmann est celui que l’on voit le moins. Plus en retrait, moins organisateur, davantage excentré sur son côté droit, l’attaquant, qui a validé son retour à l’Atlético de Madrid dans les dernières heures du mercato, pèse moins sur le jeu des Bleus. En l’absence de Mbappé, il pourrait revenir au cœur de l’animation offensive tricolore.

Pour cela, le sélectionneur pourrait s’inspirer du dernier match que ses poulains ont disputé sans Mbappé. C’était au Portugal en novembre 2020, lors d’un match de Ligue des Nations. L’équipe de France livrait alors une prestation totalement maîtrisée (victoire 1-0), dans un système en 4-4-2. Alors Deschamps serait-il tenté de craquer pour revenir à la formule qui avait permis aux Bleus de remporter la Coupe du monde 2018 ?

Une option alléchante mais pour faire quoi ? Alors que la préoccupation majeure des Bleus concerne davantage la solidité défensive - l'équipe de France a concédé l'ouverture du score lors de ses quatre derniers matchs -, il apparaît peu probable que le sélectionneur aligne deux attaquants et deux ailiers. À droite, Kingsley Coman est celui qui peut marquer le plus de points face à l'Ukraine.

Coman, une chance à saisir

Que Deschamps décide de maintenir le 4-3-3 ou de repasser en 4-4-2, le joueur du Bayern Munich a une carte à jouer. Très remuant contre la Bosnie lors de son entrée en jeu, Coman a surtout l’occasion de démontrer qu’il n’est pas qu’un simple remplaçant de luxe quand le trio Benzema-Mbappé-Griezmann bégaie son football.

"Ça fait des années qu’il est en équipe de France. Il a l’habitude du haut niveau, de la concurrence que ce soit chez les Bleus ou au Bayern Munich. (…) Il est capable de mettre en difficulté l’adversaire et pour le match de demain, je ne sais pas encore s’il sera aligné, mais il est là, il se tient prêt", expliquait Hugo Lloris, hier en conférence de presse.

Kingsley Coman face à la Bosnie, le 3 septembre à Strasbourg (JEAN CATUFFE / JEAN CATUFFE)

Sur le côté gauche, le sélectionneur pourrait être tenté par Adrien Rabiot, comme il l'a déjà fait par le passé. Mais le Turinois n’a joué que 55 petites minutes depuis le début de la saison. "Il a joué une heure sans souci. Il est mieux. Il est là et il se sent bien", a éludé Deschamps quand il fut questionné vendredi sur la possible titularisation du milieu arrivé en cours de rassemblement.

Thomas Lemar est une autre option. Mais le joueur de l'Atlético de Madrid s'est entraîné à part hier sur la pelouse du stade olympique de Kiev, avec un léger footing. Loin d'être rassurant sur son état de forme. Restent Moussa Diaby et Anthony Martial. À défaut de débuter, ces deux-là se verront offrir l'opportunité de jouer davantage en l'absence de Mbappé, ce que le trio d'attaque empêchait jusque-là.

Benzema pour peser différemment

En conférence de presse vendredi, Hugo Lloris indiquait ainsi que, sans Mbappé,  "l’opportunité se présenterait à d’autres joueurs de pouvoir s’exprimer". Voire à Benzema de le faire différemment. Depuis le premier match amical contre le pays de Galles en juin dernier, date du retour du Madrilène chez les Bleus, Mbappé et KB(1)9 n’ont cessé de se rechercher sur le terrain, de manière automatique et parfois en oubliant leurs partenaires. L’occasion est belle pour Benzema de s’émanciper du numéro 10 et de peser différemment sur le jeu des Bleus.

Cette rencontre face à l’Ukraine sera forcément intéressante au niveau de l’animation offensive, qui ne convainc toujours pas. À un peu plus d’un an de la Coupe du monde 2022, cette absence forcée de Mbappé sur blessure pourrait révéler d’autres options au sélectionneur. Et si le trio Benzema-Mbappé-Griezmann semble indéboulonnable sur le papier, peut-être que Deschamps aura trouvé une solution de repli à utiliser en cours de match à l’issue de ce déplacement en Ukraine.

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