Cyclisme : sans Van Aert ni Van der Poel, la voie royale pour Tadej Pogacar sur les classiques ardennaises ?
A eux trois, ils ont vampirisé le début de saison 2023. Mathieu van der Poel s'est offert deux des trois premiers Monuments, à savoir Milan-San Remo puis Paris-Roubaix. L'autre est tombé dans l'escarcelle de Tadej Pogacar, plus fort que tout le monde sur le Tour des Flandres. Actif dans chaque bataille, Wout van Aert a dû se contenter des places d'honneur (au pire 4e). Sur les classiques ardennaises, qui ont débuté avec la Flèche brabançonne mercredi et dont le premier gros rendez-vous est l'Amstel Gold Race, dimanche 16 avril, seul le Slovène sera de la partie.
Sans ses deux principaux adversaires, le champ semble libre pour que ce dernier continue à étendre les frontières de son empire. Le prodige de 24 ans n'a pas encore brillé sur La Flèche wallonne (au mieux 9e en 2020), ni sur l'Amstel (qu'il n'a jamais terminée). Sur le papier, il dispose de toutes les qualités requises pour faire la différence dans les montées raides typiques des Ardennes, comme le Mur de Huy, ou alors de régler la concurrence au sprint en cas d'arrivée en petit groupe.
Conquérir l'Amstel et la Flèche, reconquérir la Doyenne
Surtout que, derrière Pogacar, la concurrence n'est pas aussi relevée que prévu. Julian Alaphilippe a d'ores et déjà déclaré forfait pour l'Amstel Gold Race et sera dans le meilleur des cas amoindri sur les autres courses. Recordman de victoires sur La Flèche (5), Alejandro Valverde ne fait plus partie du peloton professionnel. Enfin, les deux grimpeurs de la Jumbo-Visma, Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, ont d'autres objectifs.
"Le printemps est déjà un grand succès pour nous, mais nous avons encore faim en vue des classiques ardennaises. Nous voulons en repartir avec un gros résultat, à commencer par l'Amstel", a prévenu l'intéressé sur le site de l'équipe UAE Emirates, qui s'attend à une "course longue et difficile" samedi. L'appétit est encore là, malgré les dix succès déjà glanés en 2023. Il n'est pas encore question de Monument, mais le Slovène a coché la course néerlandaise. Il n'a participé ni à Paris-Roubaix, ni à la Flèche brabançonne, pour économiser ses forces.
Derrière lui, les adversaires ambitieux ne manquent pas, mais "Pogi" semble un cran au-dessus de tout le monde, que ce soit le vainqueur des Strade Bianche Thomas Pidcock, le Français Benoît Cosnefroy (2e sur l'Amstel l'an dernier) ou le Belge Tiesj Benoot (3e en 2022). Sur Liège-Bastogne-Liège, le premier Monument qu'il a accroché à son palmarès (en 2021), la concurrence sera un peu plus relevée, les grimpeurs faisant le déplacement en masse. Pogacar tentera de détrôner un autre prodige, Remco Evenepoel, qu'il n'a que très peu affronté pour le moment.
Les classiques ardennaises sont le dernier gros bloc de courses du Slovène avant l'échéance la plus importante de sa saison : le Tour de France, sur lequel il espère rétablir son règne après avoir cédé face à Jonas Vingegaard l'an dernier. En face, la concurrence le considère déjà comme l'ogre du peloton, malgré ses 24 ans. Le manager de l'équipe Cofidis, Cédric Vasseur, en fait même "le Eddy Merckx de notre époque". Si "Pogi" est fait du même bois que le "Cannibale", comptez sur lui pour ne laisser aucune miette dans les Ardennaises.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.