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Liège-Bastogne-Liège 2023 : Remco Evenepoel, sauveur d'un printemps morose pour la Soudal Quick-Step

Remco Evenepoel a remporté Liège-Bastogne-Liège, dimanche, pour la deuxième année consécutive, et met fin à la disette de son équipe sur les classiques cette saison.
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Julian Alaphilippe mène le peloton lors de Liège-Bastogne-Liège, devant son leader et futur vainqueur, Remco Evenepoel, le 23 avril 2023. (JASPER JACOBS / BELGA)

De l’arc-en-ciel vient l’éclaircie dans un printemps morose. La Soudal Quick-Step s’est encore reposée sur son champion du monde, Remco Evenepoel, pour ne pas terminer bredouille à l’issue de la campagne des classiques. Le Belge a triomphé sur Liège-Bastogne-Liège, dimanche 23 avril, pour redonner le sourire à sa formation, sur ses terres, alors qu’elle n’a jamais été en mesure de disputer la victoire sur les autres courses d’un jour.

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Certes Wout van Aert, Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar ne laissent que des miettes à leurs concurrents, mais même ces miettes, la Soudal Quick-Step n’en a pas picoré sur les différentes classiques de la saison, en Italie, ou dans les Flandres. Le Wolfpack n’a réussi à placer certains de ses membres dans le top 5 qu’une seule fois, sur Bruges-La Panne, avec Yves Lampaert (troisième) et Fabio Jakobsen (cinquième). Kasper Asgreen a aussi réussi à accrocher une septième place sur le Tour des Flandres, Davide Ballerini est entré dans le top 10 sur l’Omloop Het Nieuwsblad et A travers la Flandre, puis Andrea Baglioli a terminé sixième de l’Amstel Gold Race.

Loin des strandards de l'équipe

Mais ces places d’honneur restent loin des standards auxquels était habituée l’équipe belge, qui a compté dans ses rangs la plupart des meilleurs spécialistes de l’histoire, avec Johan Museeuw (trois Paris-Roubaix et trois Tour des Flandres), Tom Boonen (quatre Paris-Roubaix et trois Tour des Flandres) ou encore plus récemment Niki Terpstra et Philippe Gilbert (un Paris-Roubaix et un Tour des Flandres chacun). Sans oublier ces dernières années Julian Alaphilippe, ses trois victoires sur la Flèche wallonne et son sacre sur Milan-San Remo, voire Kasper Asgreen (un GP de l'E3 et un Tour des Flandres).

"Lors des classiques flandriennes, nous n’avions pas de leader. Personne ne pouvait faire avancer les choses", a tenté d’expliquer Patrick Lefevere, le manager de l’équipe, dans une chronique pour le quotidien belge Het Nieuwsblad. Julian Alaphilippe aurait dû jouer ce rôle, mais le Français a abandonné sur le Grand Prix E3 et n’avait pas les jambes sur A travers la Flandre et le Tour des Flandres. Il n’a ensuite pas participé à l’Amstel Gold Race et était forfait sur la Flèche wallonne, laissant son équipe sans réel leader capable de jouer la gagne.

"Je suis désolé pour Remco"

En 2022 déjà, la Soudal Quick-Step avait connu une campagne de classiques flandriennes et ardennaises sans victoire et même sans podium… jusqu’au succès de Remco Evenepoel, sur Liège-Bastogne-Liège. Une nouvelle fois, le Belge, de retour d’un stage de deux mois en altitude, se présentait donc avec la pression de la victoire sur les épaules, pour la dernière classique du printemps. "Nous en sommes arrivés à une situation que je n’espérais pas. Si Remco ne gagne pas dimanche, ce ne sera pas assez. Est-ce à lui de sauver notre printemps ? Il y a beaucoup de pression sur ce garçon, et j’en suis désolé pour lui", regrettait le manager de l’équipe, Patrick Lefevere, dans sa chronique pour Het Nieuwsblad.

Heureusement pour lui, son coureur ne se montre jamais aussi performant que quand des responsabilités lui sont accordées, comme sur la Vuelta, qu’il a remportée en 2022. Pour l’aider, le Wolfpack a aligné ses plus fidèles lieutenants à ses côtés, avec Ilan van Wilder, Louis Vervaeke, Pieter Serry et Julian Alaphilippe, déjà présents sur le Tour d’Espagne, même si les deux derniers avaient été contraints à l’abandon en cours d’épreuve. Tous se sont une nouvelle fois complètement dévoués pour leur leader, "qui était très fort, assez impressionnant, et qui se loupe rarement quand il se sent comme cela", à en croire les mots de Julian Alaphilippe à la fin de la course.

La Soudal Quick-Step va désormais pouvoir se tourner vers la saison des grands tours, à commencer par le tour d’Italie, à partir du 6 mai. Des épreuves sur lesquelles elle entend désormais peser, grâce à sa pépite belge, qui avait mis fin à 19 ans d’attente en remportant le premier grand tour pour son équipe, sur la Vuelta en 2022. Aligné sur le Giro cette saison, Remco Evenepoel permettra peut-être l’évolution de la Soudal-Quick Step, en phase de passer d’une équipe de classiques à une formation de courses à étapes. 

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