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Jeux paralympiques 2021 : Marie-Amélie Le Fur, Stéphane Houdet... Quelles sont les chances de médailles d'or françaises à Tokyo ?

À Tokyo, ils seront 138 athlètes à représenter les couleurs de la France. 

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - Elias Lemercier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Sandrine Martinet, Ugo Didier et Marie-Amélie Le Fur (de g. à d.) sont autant de chances de médailles françaises aux Jeux paralympiques de Tokyo. (MILLEREAU Philippe / KMSP / AFP / Nicolas Vallauri / John Walton / MAXPPP)

Après les 28 médailles remportées aux Jeux paralympiques de Rio en 2016,  plaçant la France au 12e rang mondial, la délégation tricolore s'est fixée l'objectif ambitieux de ramener 35 breloques dans les bagages tricolores. Forte de 138 athlètes, la délégation française pourra compter sur ses têtes d'affiche qui ont déjà marqué l'histoire à Rio en 2016 et à Londres en 2012, et sur des novices qui, pour leurs premiers Jeux, ont les capacités pour briller à Tokyo. À la veille du début des Jeux paralympiques, franceinfo: sport fait le point, de manière non-exhaustive, sur les chances françaises de médaille d'or.

Para-athlétisme : Marie-Amélie Le Fur, un quatrième titre pour se retirer avec les honneurs

La Française aux mille et une vies, Marie-Amélie Le Fur, est de retour pour participer à ses quatrièmes et derniers Jeux. Médaillée à huit reprises depuis ses premiers Jeux à Pékin en 2008, Marie-Amélie Le Fur a remporté trois médailles d'or dans la catégorie T64, sur 100 m, 400 m et en saut en longueur, la plaçant parmi les athlètes les plus polyvalentes du circuit. Entre-temps, elle est aussi devenue présidente du comité paralympique et sportif français en 2018, et réélue en 2021. Enfin, son record du monde du saut en longueur, réalisé en février dernier à 6,14 m la propulse naturellement comme favorite dans cette discipline. 

Para-athlétisme : Mandy François-Elie veut sa revanche, Nantenin Keïta le doublé

Elles n'ont pas les mêmes motivations mais bien la même ambition. Mandy François-Elie et Nantenin Keïta visent toutes les deux le titre paralympique, elles qui ont déjà goûté à l'or lors des précédents Jeux. Championne paralympique en 2012 à Londres, sur 100 m, dans la catégorie T37, Mandy François-Elie a perdu son titre quatre ans plus tard en ne récoltant "que" la médaille d'argent à Rio. L'objectif à Tokyo est simple : renouer avec l'or.

Nantenin Keïta (T13) sera elle dans le rôle qu'a connu Mandy François-Elie il y a cinq ans. Médaillée d'or sur 400 m à Rio, elle est, à 36 ans, en quête du doublé paralympique. Elle figure dans le bon wagon puisque lors des championnats d'Europe en 2021, elle a ramené le bronze sur la distance. 

Para-triathlon : Alexis Hanquinquant veut compléter son palmarès 

Il est l'un des favoris de cette épreuve, et le Normand en est conscient. D'ailleurs, il ne vise que l'or. Depuis 2017, Alexis Hanquinquant (PTS4) est quasi invaincu et s'est constitué un beau palmarès : quatre fois champion de France, triple champion d'Europe et triple champion du monde. Pour celui qui court à 18 km/h, monter sur la première marche du podium pour ses premiers Jeux apparaît comme la dernière étape de son parcours.

Para-tennis : Stéphane Houdet, la quête du doublé 

Il est l'un des meilleurs joueurs de tennis-fauteuil au monde et portera le drapeau tricolore lors de la cérémonie d'ouverture, le 24 août. À 50 ans, Stéphane Houdet a encore soif de titres. Double champion paralympique en double (à Pékin et à Rio) et vice-champion paralympique en simple à Londres, l'ancien numéro 1 mondial veut conquérir l'archipel nippon en simple et en double pour signer un doublé historique et remporter le seul titre qui lui manque encore : l'or paralympique en simple. 

Para-judo : Sandrine Martinet pour boucler la boucle

Accompagnée de Stéphane Houdet, Sandrine Martinet sera la porte-drapeau tricolore lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux. À 38 ans, la championne paralympique en titre veut terminer sa carrière avec un doublé, au Japon, dans le pays qui a vu naître sa discipline. Après la moisson de l'équipe de France olympique de judo le mois dernier, huit médailles ramenées à la délégation française, Sandrine Martinet veut elle aussi contribuer au succès du judo tricolore. La judokate concourra dans la catégorie des moins de 48 kilos.

Para-taekwondo : Bopha Kong pour un dernier titre majeur

Quadruple champion du monde, triple champion d'Europe, Bopha Kong (K43, - 61 kg), Français d'origine vietnamienne fait partie des grands espoirs de titres à Tokyo. Monter sur la première marche du podium serait pour lui une consécration puisque l'or paralympique est le seul titre majeur qui lui manque encore (le para-takewkondo fait son entrée au programme paralympique à Tokyo).

Para-natation : Ugo Didier, la passe de trois 

À 19 ans seulement, il n'a qu'un objectif : croquer l'or à Tokyo. Nouvelle pépite française des bassins, Ugo Didier a déjà un palmarès bien garni, avec neuf médailles récoltées aux championnats du monde et d'Europe. Cette année, il a même glané quatre médailles au championnat d'Europe (deux en or, deux en argent). Engagé sur le 400 m nage libre (S9), le 100 m dos et le 200 m quatre nages à Tokyo, le Haut-Garonnais ne veut pas faire les choses à moitié et vise trois titres paralympiques pour ses premiers Jeux.

Para-tennis de table : Fabien Lamirault, un maître dans son domaine

À 41 ans, Fabien Lamirault a déjà une belle collection de breloques à son actif. Triple champion du monde, quatre fois médaillé aux Jeux paralympiques, dont deux fois en or à Rio en classe 2, Fabien Lamirault domine sa discipline que ce soit en individuel ou en équipe. Double champion d'Europe en titre, il n'a pas d'autres objectifs que de réitérer à Tokyo son doublé individuel-équipe d'il y a cinq ans à Rio.

Para-cycliste : Dorian Foulon et Marie Patouillet, deux novices à l'assaut 

Dans cette discipline, les chances de titres pourraient bien être nombreuses. D'abord avec Dorian Foulon (C5). Depuis un an, le Breton a franchi un cap. Pour la première fois de sa carrière, il a remporté deux médailles d'or au championnat du monde sur piste en 2020 en poursuite et en omnium ainsi que le bronze au kilomètre. Et cette année, Dorian Foulon est devenu vice-champion du monde de contre-la-montre. Celui qui reste le premier et le seul cycliste en situation de handicap à avoir fait le Tour de l'Avenir (en 2019) et qui rêve de faire le Tour de France, tentera ainsi de confirmer son nouveau statut mondial à Tokyo. 

Comme Dorian Foulon, Marie Patouillet (C5) est en pleine montée en puissance. Pour ses premiers championnats du monde sur piste en 2019, elle avait remporté le bronze sur le 500 m arrêté. Dès l'année suivante, elle s'est améliorée et a décroché l'argent sur la même épreuve ainsi que sur l'omnium. Une ascension fulgurante qui pourrait encore surprendre à Tokyo. 

Eux aussi pourraient briller à Tokyo

Au-delà des titres paralympiques, les chances de médailles françaises sont nombreuses. Dimitri Pavadé, spécialiste du saut en longueur (T64), est bien placé pour s'offrir l'argent pour ses premiers Jeux. Elise Marc (C3), la coureuse aux multiples vies, qui a déjà remporté des titres mondiaux en para-triathlon et en aviron indoor, est devenue vice-championne du monde sur route du contre-la-montre cette année, alors qu'elle débute seulement dans la discipline. Une adaptation vertigineuse qui sera intéressante à observer à Tokyo.

Enfin, à 22 ans, Nélia Barbosa (KL3) pourrait bien créer la surprise. Amputée au-dessus du genou des suites d'une maladie invalidante il y a trois ans, la para-kayakiste a réussi l'exploit de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Tokyo. Si son objectif est de remporter le titre à Paris en 2024, la vice-championne d'Europe 2019, championne de France 2020, et vainqueure de la Coupe du monde la même année, pourrait bien monter sur le podium dès Tokyo. 

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