JO 2022 : Pékin face au défi du Covid-19
Pour réussir ses Jeux olympiques d'hiver à Pékin en pleine pandémie de Covid-19, la Chine a fait de sa bulle sanitaire son arme de dissuasion massive. Résultat : des JO fermés à double tour, les plus surveillés de l’histoire.
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![Un bus affrété pour des médias à l'aéroport de Pékin (Chine), le 5 janvier 2022. (KAZUKI WAKASUGI / YOMIURI / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/HyrAvCk8HUQnj8J_wRXOWGcJyEw/0x0:1023x577/432x243/2022/01/06/phpw3DSo0.jpg)
Hermétique : "Se dit d’une fermeture aussi parfaite que possible", selon le Robert. Se dit aussi de la bulle sanitaire mise en place par les autorités chinoises à l’occasion des Jeux olympiques 2022.
On y entre dès l’embarquement de l’avion à destination de Pékin sur la base de tests PCR négatifs, de l’installation de l’application controversée MY2022 avec son monitoring santé dûment rempli, de son schéma de vaccination complet et in fine de QR codes, visas indispensables de ces nouveaux voyages olympiques. Pour ceux qui étaient à Tokyo lors des Jeux d’été en août dernier, tout est monté d’un cran. Idem pour la bulle qui est devenue inhérente aux grands événements sportifs internationaux.
Museler les risques de propagation
Avec l’arrivée de milliers d’étrangers sur son sol, potentiellement vecteurs du virus, la Chine a utilisé les grands moyens. Pas question de gâcher ses efforts face au Covid-19. Hormis dans des foyers sporadiques, le virus a été mis sous l’éteignoir depuis mars 2020 grâce à des mesures fortes (confinements localisés, quasi-fermeture des frontières, dépistages, suivi des déplacements, etc.).
Pendant la période des Jeux, le principe est simple : isoler les participants du reste de la population. Pour ceux qui débarquent à Pékin, direction une bulle fermée où aucun contact n’est possible avec les Chinois. Des transports aux sites olympiques en passant par les hébergements, la digue est physique.
"Il y a des chances que ces mesures soient efficaces", estime Yanzhong Huang, spécialiste des questions de santé au cabinet américain Council on Foreign Relations, selon des propos rapportés par l'AFP. Si aucun cluster n’a été découvert jusqu’ici, de nombreux cas positifs ont été enregistrés à l’arrivée en Chine. Plusieurs fois négatifs à leur départ, de nombreux étrangers accrédités ont vu leur test PCR virer au positif. En cause : la sensibilité des tests réalisés à l’aéroport et notamment la valeur du cycle seuil (CT) du test utilisé. Le CT représente le nombre de cycles effectués afin de déterminer si le Covid-19 est présent et en quelle quantité dans l’échantillon recueilli. La Chine fixe à 40 le CT pour détecter une infection quand de nombreux pays occidentaux se base sur un CT à 30 ou 35.
Les sportifs angoissés
Pékin a rectifié le tir ces derniers jours. Seules les personnes positives avec un CT inférieur à 35 seront placées à l’isolement dans des chambres dédiées. Elles seront testées toutes les 12 heures contre un test salivaire quotidien pour tous ceux qui participent aux JO.
Chaque personne positive après un test PCR de valeur CT supérieure ou égale à 35 sera considérée comme "cas contact proche" et pourra travailler. "A l'intérieur de la boucle fermée, nous allons mettre en place des mesures sanitaires très strictes, dont des tests quotidiens de dépistage du Covid-19, pour s'assurer que les cas de contamination sont rapidement détectés", a expliqué à l'AFP Zhao Weidong.
La responsable de la communication du Comité d’organisation l'assume : ces règles "risquent de perturber les Jeux. Une équipe entière peut être placée en quarantaine si un des membres est positif." La crainte du test positif représente une épée de Damoclès pour les sportifs à quelques jours d’un objectif préparé depuis des années. Face au Covid-19 et à ses conséquences, la réussite des JO et des sportifs est peut-être à ce prix.
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