JO d'hiver 2030 : officialisation, budget, sites... Quatre questions sur le projet des Alpes françaises, seules en lice pour l'organisation de l'événement

Le Comité international olympique (CIO) a annoncé, mercredi, entrer en "dialogue ciblé" avec la France pour l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030.
Article rédigé par Quentin Ramelet, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une épreuve de ski de fond à La Clusaz, en Haute-Savoie. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Décidément, la France vit bien son passage à l'heure olympique. Le CIO a annoncé, mercredi 29 novembre, entrer "en dialogue ciblé" avec les Alpes françaises, candidates pour organiser les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030. La France, qui avait lancé le projet il y a moins d'un an, est désormais seule en lice alors que la Suède et la Suisse, également candidates, ont vu leur projet écarté.

Pour autant, la dernière ligne droite s'annonce décisive : d'ici à juillet 2024, date à laquelle le CIO annoncera officiellement l'hôte des Jeux de 2030, la France devra finir de convaincre l'instance olympique. Franceinfo: sport répond aux quatre questions que pose cette candidature tricolore alors que l'Hexagone s'apprête déjà à accueillir les prochains Jeux d'été à Paris.

Est-ce que la France est assurée d'obtenir l'organisation des Jeux d'hiver 2030 ?

Non, dans les faits, les Alpes françaises ne sont pas encore officiellement désignées comme hôte des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030. Pour autant, sauf cataclysme ou retrait volontaire du pays, l'événement devrait bel et bien se dérouler dans l'Hexagone. En entrant "en dialogue ciblé" avec le CIO, autrement dit en négociations exclusives avec l'organisme olympique, la France se prépare ainsi à affiner sa candidature dans les prochains mois. 

Il s'agira alors de "répondre aux obligations techniques, juridiques et financières du CIO" a expliqué David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). La première échéance est donc fixée à mars 2024. "Toutes les garanties" sont attendues à cette date, avant la visite des sites, prévue en avril. Il y a une excellente base. Il faut reconnaître à la France sa capacité à organiser des grands événements. Elle doit encore faire ses devoirs d'ici le mois de mars", a tout de même relevé Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques. 

Quel est le budget prévisionnel de la candidature des Alpes françaises ?

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, l'avait déjà précisé : la France souhaite mettre en place un "cadre budgétaire le plus maîtrisé et le plus rigoureux possible" alors qu'aucune estimation officielle n'a pour l'instant été communiquée. David Lappartient a juste laissé entendre que le budget ne devrait pas dépasser celui des Jeux de Milan-Cortina en 2026, soit 1,5 milliard d'euros. Un chiffre qui sera évidemment déterminé et évalué durant cette période de "dialogue ciblé".

Dans son communiqué, mercredi, le CIO avait souligné le "solide soutien" de la part des "collectivités régionales, les deux présidents de région [Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes et Renaud Muselier pour Provence-Alpes-Côte d'Azur] se portant garants du financement du budget des Jeux". Par ailleurs, Laurent Wauquiez a assuré que "17 partenaires de Paris 2024 avaient exprimé leur intérêt" pour accompagner la candidature des Alpes françaises ainsi "qu'une cinquantaine d'autres groupes" privés.

Est-ce que la France dispose déjà de toutes les infrastructures nécessaires ?

Presque. Cette candidature des Alpes françaises a également convaincu le CIO parce que le projet tricolore, qui peut compter sur les infrastructures des JO d'Albertville 1992, entend se baser sur 95% d'installations existantes. En l'état, il n'en manque que deux : une patinoire supplémentaire, déjà budgétée et qui doit être construite à Nice. Et surtout un anneau de patinage de vitesse, celui de 1992 n'étant plus praticable. C'est probablement le dossier le plus problématique (tant financièrement que pour son emplacement) mais le patron du CNOSF l'assure : "Différentes options existent. A l'étranger, ou de manière temporaire en France. Des contacts ont été pris, les discussions en cours."

De façon concrète, le projet français s'articule autour de quatre pôles géographiques majeurs, qui disposeront chacun de leur village olympique : Nice Côte d'Azur, Briançonnais, Savoie et Haute-Savoie. La cité niçoise et ses alentours accueilleront les sports de glace (patinage artistique, hockey, short track et curling). Dans le Briançonnais (à Serre Chevalier et Montgenèvre), on retrouvera la totalité des épreuves de ski freestyle et de snowboard.

La Savoie sera, elle, réservée au ski alpin puisque l'ensemble des épreuves se dérouleront à Courchevel (hommes) et Méribel (femmes) comme lors des Mondiaux en février dernier. Elle organisera aussi toutes les disciplines disputées dans le stade de bob de La Plagne (bobsleigh, skeleton, et luge) alors que le tremplin de Courchevel pourra accueillir le saut à ski et le combiné. Enfin, le ski nordique se déroulera en Haute-Savoie, au Grand-Bornand (Biathlon) et à La Clusaz (ski de fond).

Quand le CIO attribuera-t-il officiellement l'organisation de l'événement ?

Le CIO a annoncé, mercredi, que l'attribution définitive des Jeux d'hiver 2030 serait annoncée à l'occasion de sa 142e et prochaine session officielle, programmée en juillet 2024 à Paris. Selon toute vraisemblance, elle aura lieu quelques jours avant la cérémonie d'ouverture des Jeux d'été, prévue le vendredi 26 juillet.

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