Euro 2024 : l'ambitieuse Angleterre, la France revancharde, une Allemagne expérimentée… Qui sont les favoris et les outsiders de la compétition ?
Vingt-quatre pays, 51 matchs pour un vainqueur final : l'Euro de football démarre le 14 juin en Allemagne. Pour sa dix-septième édition, le tournoi s'annonce relativement ouvert, avec plusieurs prétendants crédibles au sacre, sans compter les surprises que réserve toujours l'Euro, à l'image de la victoire inattendue de l'Italie en 2021. Sur la ligne de départ, on dénombre ainsi au moins une demi-douzaine de candidats, dont l'équipe de France, évidemment.
Grands favoris : Angleterre, France
Vice-champions du monde en titre, les Bleus de Didier Deschamps ont atteint les finales de trois des quatre dernières compétitions majeures qu'ils ont disputées (Euro 2016, Mondial 2018, Mondial 2022). Depuis dix ans, la France s'est imposée comme la nation la plus régulière du football mondial, et donc européen. Cette régularité, les Bleus la tirent d'un vivier inépuisable, avec une liste actuelle de 25 joueurs qui compte quatre rescapés de l'Euro 2016, sept champions du monde 2018 et 18 vice-champions du monde 2022.
Malgré ce renouvellement d'effectif, les hommes de Didier Deschamps s'avancent avec la force de l'habitude et une envie de revanche, après la défaite en finale du Mondial et l'élimination dès les huitièmes du dernier Euro. Une ambition partagée par la FFF, qui a fixé le dernier carré comme objectif. Ce qui sera aussi celui de l'Angleterre, l'autre grande favorite de cet Euro selon la presse internationale et les études statistiques, dont celle d'Opta qui place même les Anglais devant les Bleus avec 19,9% de chances de victoire finale.
Il faut dire que les Three Lions ont de solides arguments. Finalistes malheureux de l'Euro 2021 (battus aux tirs au but par l'Italie), éliminés en quarts de finale du dernier Mondial par les Bleus, les Anglais compteront notamment sur un quatuor offensif étincelant avec Jude Bellingham (Real Madrid), Harry Kane (Bayern Munich), Bukayo Saka (Arsenal) et Phil Foden (Manchester City), quatre joueurs majeurs de la saison écoulée. Avec un sélectionneur en poste depuis huit ans, l'Angleterre s'appuie aussi sur une stabilité inhabituelle, elle qui n'a perdu qu'un seul de ses 18 derniers matchs d’Euro sans prendre en compte les tirs au but (contre l’Islande en 2016).
Outsiders : Allemagne, Espagne, Portugal
Un cran en dessous de l'Angleterre et de la France, le Portugal fait toutefois figure d'épouvantail dans cet Euro. Avec son effectif aussi dense que complet, la Seleçao, sacrée en 2016, s'avance pleine d'ambition après une Coupe du monde frustrante. Sauf que, depuis, le Portugal a revu sa copie. Certes, Cristiano Ronaldo est toujours là, à 39 ans, mais les Portugais sont désormais coachés par Roberto Martinez. L'ancien sélectionneur de la Belgique, qu'il avait menée en demies du Mondial 2018, a des principes de jeu offensifs qui collent beaucoup plus à l'effectif que son frileux prédécesseur, Fernando Santos.
Autre nation très attendue à cet Euro : l'Espagne. Vainqueurs de la dernière Ligue des nations, les Espagnols retrouvent peu à peu leur rang. Avec 25 buts inscrits, ils ont ainsi été la troisième meilleure attaque des éliminatoires, derrière le Portugal et la France. Certes privée du Barcelonais Gavi, la Roja s'avance avec du talent à tous les postes, malgré sa jeunesse.
Du talent, l'Allemagne n'en manque pas non plus. Mais le pays hôte – toujours attendu – s'appuie aussi sur le deuxième effectif le plus âgé du tournoi (28,6 ans de moyenne d'âge). A domicile, les Allemands espèrent retrouver leur rang, eux qui n'existent plus sur la scène internationale depuis leur demi-finale de l'Euro 2016 (deux éliminations dès la phase de groupes au Mondial en 2018 et 2022, sortie en huitièmes de finale de l'Euro 2020). Pour cela, der NationalElf s'appuiera notamment sur sa jeunesse dorée (Florian Wirtz, Jamal Musiala...) et sur ses tauliers (Toni Kroos, Ilkay Gündogan, Manuel Neuer, Joshua Kimmich...). En battant les Bleus puis les Pays-Bas en amical en mars, les Allemands de Julian Nagelsmann ont rappelé qu'ils pouvaient regarder n'importe qui dans les yeux.
Surprises : Italie, Pays-Bas, Belgique
Tenante du titre, l'Italie a un statut à assumer dans cet Euro. Pourtant, avec seulement huit rescapés de ce sacre dans l'effectif, la Squadra Azzurra affiche de modestes ambitions à l'heure de poser le pied en Allemagne. Car s'ils sont champions d'Europe en titre, les Italiens ont manqué les deux dernières Coupes du monde, et font face à un creux générationnel, notamment offensif.
Le renouvellement de génération, c'est aussi un sujet en Belgique. La génération dorée belge s'efface peu à peu, et Kevin De Bruyne et Romelu Lukaku en sont les derniers représentants. Mais les Diables rouges peuvent s'appuyer sur une nouvelle vague talentueuse (Loïs Openda, Jérémy Doku, Leandro Trossard...). C'est aussi le cas des Pays-Bas, éliminés en huitièmes de finale lors du dernier Euro puis en quarts du dernier Mondial, mais qui peuvent toujours rivaliser avec les grandes nations. Au Qatar, ils étaient ainsi passés tout proches de la qualification face aux futurs champions du monde argentins.
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