Euro 2021 : l’Italie sacrée, le triomphe des idées
Vainqueur de l’Euro 2021, l’Italie a respecté un plan de jeu bien établi tout au long de la compétition. Avec au centre du projet, le collectif.
Il y a un mois tout pile, en ouverture de la compétition, l’Europe du football se réveillait avec de jolis souvenirs. L'Italie avait obtenu la veille une victoire convaincante en match d’ouverture devant son public à Rome, face à la Turquie (3-0). Loin d’être favorite sur le papier, alors que se présentaient la Belgique, la France, le Portugal ou l'Allemagne, la Squadra Azzurra dévoilait à ses concurrents directs son collectif soigneusement huilé, son plan de jeu bien défini et une bonne gueule d’outsider pour la victoire finale.
La route a été longue mais un mois plus tard, Roberto Mancini et ses joueurs sont parvenus à décrocher le deuxième Euro de l’histoire de l’Italie, après 1968, à l’issue de leur victoire en finale face à l’Angleterre dimanche soir (1-1, 3-2 t.a.b.). Il fallait alors voir la réaction des joueurs, tous enchevêtrés sur leur héros Gianluigi Donnarumma, et les pleurs du sélectionneur, pour comprendre tout le chemin parcouru par cette sélection depuis 2018 et le traumatisme d’une absence à la Coupe du monde.
Un projet de jeu respecté jusqu'en finale
Depuis sa nomination en mai 2018, Mancini s’est évertué à faire du collectif la véritable star de cette équipe. Pendant cet Euro, l’Italie s’en est tenue à un plan de jeu bien précis travaillé depuis maintenant trois ans : un jeu chatoyant, tourné vers l’offensive et un pressing haut avec pour objectif de pousser l’adversaire dans ses retranchements.
Même face à l'Angleterre en finale, dans son stade de Wembley et devant 65 000 supporters des Three Lions prêts à fêter la première victoire de leur équipe à l'Euro, Mancini souhaitait respecter ces principes, comme il l’expliquait en conférence de presse d’avant-match samedi : "Nous allons essayer de faire ce que nous avons fait jusqu’à présent et ce qui nous a amené ici. Nous ne pouvons pas changer maintenant."
53 - L'Italie remporte son deuxième championnat d'Europe 53 ans après son 1er sacre (en 1968), le plus grand écart entre deux succès dans la compétition. Vainqueur. #EURO2020 #ITA #ENG pic.twitter.com/3Pzo973Qlb
— OptaJean (@OptaJean) July 11, 2021
Du travail et des automatismes
Cette équipe d’Italie qui remporte l’Euro, c’est également un formidable pied de nez à tous ces entraîneurs et observateurs qui déplorent le fait qu’en sélection, il n’y a pas assez de temps pour travailler. Les Italiens n'ont pas eu plus de temps que les autres équipes présentes dans cet Euro pour répéter leurs automatismes mais ont fait preuve de davantage de cohérence.
Alors que dans certains tournois, les individualités ont primé sur le collectif, l’Italie a démontré le contraire pendant quatre semaines et reste toujours invaincue après 34 matchs de suite sans défaite. L’Italie a donc basé son succès sur un milieu de terrain solide, avec des prestations de très haut niveau de Jorginho et Marco Verratti.
L'Italie a également su souffrir
Et qu’importe que Ciro Immobile ait déçu tout au long de la compétition, celui-ci était secondé par Lorenzo Insigne en début de tournoi, et Federico Chiesa en fin d’Euro. La paire de centraux composée de Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci a impressionné, surtout dans les moments où l’Italie a souffert, toujours en équipe.
Car la Squadra Azzurra, qui avait donc ses idées de jeu, a également su s'en remettre à ses qualités défensives lorsqu'elle s'est trouvée en difficulté et que le résultat se trouvait au bout du tunnel. Ce fut le cas contre la Belgique en deuxième période en quarts de finale, puis contre l’Espagne en demie. Signe que l’Italie a su s’adapter, sans oublier dans un coin de sa tête ses idées.
Dans cet Euro, l’Italie avait le projet de jeu le plus cohérent. En 2016, Antonio Conte était également venu avec des idées lors de l’Euro français, mais un plan plus restrictif. Cela n’avait pas permis à la Nazionale de dépasser le stade des quarts de finale, avec une élimination face à l’Allemagne (1-1, 6-5 t.a.b.). Cette fois, l’issue s’est avérée plus heureuse. Cette fois, l’Italie est sur le toit de l’Europe.
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