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Euro 2021 : qui est Pedri, la nouvelle merveille de la sélection espagnole ?

Le maître à jouer de la Roja est l’une des révélations de la saison et sera certainement titulaire contre la Suisse vendredi en quarts de finale.

Article rédigé par Coralie Salle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Pedri contre la Slovaquie, le 23 juin 2021. (JAVIER SORIANO / AFP)

Le renouveau espagnol porte un nom et un visage juvénile : celui de Pedro Gonzalez Lopez, dit Pedri. Titulaire lors des quatre premiers matchs de l’Euro, le jeune joueur de 18 ans s’est imposé comme l’une des pièces maîtresses de l’Espagne. Contre la Suisse, vendredi 2 juillet, le joueur du FC Barcelone va être l’un des acteurs principaux de ce quart de finale.

Une progression fulgurante

Il est passé de l’ombre à la lumière en une fraction de seconde. Il faut dire qu'il y a seulement un an et demi, seuls les suiveurs aguerris de football connaissaient ce phénomène. Formé à Las Palmas, le jeune milieu de terrain évoluait en seconde division espagnole lors de la saison 2019-2020 et jouait avec les moins de 17 ans en sélection. Mais aux Canaries, Pedri brûlait déjà les étapes. À seulement 16 ans, 9 mois et 25 jours, il est devenu le plus jeune buteur de l’histoire de Las Palmas. Forcément, son potentiel et ses performances l’ont mené vers la Catalogne.

Arrivé au Barça à l’été 2020, Pedri a littéralement explosé cette saison. Auteur d'un début d'exercice canon, le créateur a été exposé comme la figure du rajeunissement tant désiré par le club catalan, avec Ansu Fati. Comme un symbole, les deux acolytes sont devenus les premiers joueurs de moins de 18 ans à marquer lors d’une même rencontre en Ligue des champions, contre Ferencváros (5-1, le 20 octobre).

Rapidement propulsé comme un titulaire indiscutable, le petit Espagnol (1m74) a été le joueur le plus utilisé par Ronald Koeman cette saison (52 matchs). Plus qu’Antoine Griezmann (51 matchs), Sergio Busquets (50) ou encore Lionel Messi (47). Dans un club où l’avenir est le présent, le jeune milieu canarien a réussi à se faire une place. Et peut encore voir plus haut.

Pedri et Ansu Fati, les nouveaux visages du FC Barcelone, contre le Real Madrid, le 24 octobre 2020.  (LLUIS GENE / AFP)

À la chasse aux records en sélection

Forcément, grâce à ses prestations avec Barcelone, Pedri a attiré l’œil de Luis Enrique. Il est appelé avec la Roja pour la première fois le 15 mars 2021 lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Tout s’est ensuite enchaîné pour le meneur de jeu. Convoqué par le sélectionneur pour disputer l’Euro, le magicien du Barça a gravi les échelons à une vitesse folle.

Présent dans le onze de départ contre la Suède (0-0) le 14 juin, Pedri, 18 ans et 201 jours, a dépassé Cesc Fabregas, 19 ans et 41 jours (Coupe du monde 2006), en devenant le plus jeune à disputer une rencontre d’un tournoi majeur avec l’Espagne.

Défini comme un "joueur unique" par Luis Enrique, le maître à jouer espagnol est devenu l'un des éléments majeurs de la sélection et enchaîne les grands matchs. Titulaire lors des quatre premières rencontres, il a battu le record de précocité de Wayne Rooney en étant le plus jeune titulaire à disputer un match à élimination directe de l’Euro. Contre la Suisse, il sera attendu pour permettre à la Roja d'atteindre le dernier carré pour la première fois depuis 2012, année de son ultime sacre. 

Technique et élégant comme Iniesta

Avec son style de jeu si particulier, le petit prodige des Îles Canaries est déjà comparé à sa plus grande idole, Andrés Iniesta. Il faut dire que les deux joueurs ont des profils assez similaires. Elégant balle au pied, Pedri excelle dans les petits espaces et a déjà un sens de la passe très aiguisé. N'hésitant pas à se projeter constamment vers l'avant avec ses dribbles, le milieu de 18 ans, à la vision du jeu affûtée, est le joueur qui a réussi le plus de passes dans le dernier tiers du terrain dans cet Euro (114).

Aussi, et comme l'ancien héros du FC Barcelone, Pedri sait contrôler l'espace et le temps. En effet, il dicte le rythme de son équipe et décide s'il faut accélérer le jeu ou, au contraire, le ralentir. Des qualités que le prodige détient depuis qu'il est petit. "Enfant, il ne cherchait pas à faire un petit pont ou une feinte : il recherchait le bon choix, c’est-à-dire le plus simple. Il était différent, dans la façon dont il voyait le football, dont il comprenait le jeu, dont il trouvait des espaces que personne ne pouvait trouver", analyse Ruben Delgado, l'un de ses premiers entraîneurs.

Ce dernier n'hésite pas à pousser la comparaison avec l'ancien magicien de l'Espagne et du club catalan : "Comme Iniesta, il est à la recherche de la simplicité. Et ça, dans le football, ce n’est pas très courant. C’est un cadeau," explique-t-il dans une interview accordée au site, The Athletic. Des éloges qui doivent rendre Pedri heureux. Mais pour garder les pieds sur terre, il va devoir prendre exemple sur l'une des qualités de son modèle de toujours : sa simplicité. 

Pedri à la lutte avec Kristoffer Olsson lors du match Espagne-Suède, le 14 juin 2021.  (URBANANDSPORT / AFP)

Refusé par le Real Madrid

Le club de la capitale doit s’en mordre les doigts. Comme d’habitude, quand un jeune Espagnol brille dans les catégories de jeunes, il est de suite convoité par les deux mastodontes, Barcelone et le Real Madrid. Avant de débuter avec Las Palmas, le petit prodige avait passé des tests avec les "Merengues".

Mais, ces derniers avaient décrété qu'il n’avait pas le niveau et ont refusé de l'accueillir dans leurs rangs. "J'ai passé une semaine de tests à Madrid. Ils m'ont dit que je n'avais pas le niveau. Ils m'ont emmené dans un bureau et ils m'ont dit que j'étais un peu foutu, mais cela m'a aidé à continuer à travailler et à m'améliorer", a expliqué la pépite du FC Barcelone à la Cadena Ser.

Et le choix du Real Madrid n’a pas peiné Pedri. En effet, il a expliqué qu’il n’appréciait pas forcément de porter la tunique des "Merengues". "Dès que j'ai porté ce maillot, j'ai regardé l’écusson et j'ai su que quelque chose n'allait pas. Finalement, je me suis retrouvé dans l'équipe que je voulais", a avoué le Canarien. L'international espagnol a certainement fait le bon choix. Et avec autant de talent à revendre, il fera les beaux jours du FC Barcelone pendant plusieurs années. 

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