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Infographie "Anatomie d'une chute", septième Palme d'or à dépasser le million d'entrées en salles en France depuis 2000

Article rédigé par Pauline Paillassa
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La réalisatrice Justine Triet pose avec sa Palme d'or, le 27 mai 2023, à Cannes (Alpes-Maritimes). (ROLAND MACRI / AFP)
Seuls deux autres films français palmés à Cannes ont fait mieux : "La Vie d'Adèle" en 2013 et "Entre les murs" en 2008.

Avec près de 400 000 entrées en une semaine, puis quelque 600 000 en deux semaines, Anatomie d'une chute avait déjà réalisé un excellent démarrage après sa sortie au cinéma, le 23 août. Mais le film de Justine Triet continue d'atteindre des sommets. La Palme d'or du dernier Festival de Cannes a dépassé le million de spectateurs en salles, samedi 23 septembre, a annoncé son distributeur. "Bravo Justine Triet, Merci aux spectateurs", a écrit la productrice Marie-Ange Luciani sur Instagram.

"Il faut le dire : c'est une véritable performance. Une Palme d'or qui passe le million d'entrées, ce n'est déjà pas si fréquent, et ça l'est encore moins quand il s'agit d'une Palme d'or française", souligne Thomas Gastaldi, consultant en distribution de films et spécialiste du Festival de Cannes. Sur les vingt dernières années, Anatomie d'une chute n'est en effet que le septième film à dépasser le cap symbolique du million d'entrées en France après avoir reçu la plus prestigieuse des récompenses sur la Croisette. Et seulement le troisième tricolore à réunir ces deux critères, après La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche en 2013 (1 037 560 entrées) et Entre les murs de Laurent Cantet en 2008 (1 773 905 entrées). 

S'inspirant de faits-divers, Anatomie d'une chute retrace le procès d'une autrice allemande, accusée aux assises du meurtre de son mari, dans leur chalet des Alpes françaises. Atteindre le million d'entrées avec un tel film, "ce n'était pas gagné, c'est un film long (2h30), exigeant", ajoute le créateur du site Wask.fr, consacré au Festival. "Quand on passe le million d'entrées, on devient un phénomène de société. Clairement, quelque chose s'est passé. Le film s'est largement ouvert à un autre public, pas seulement celui des habituels amateurs de Palme d'or, avec notamment son personnage principal très fort incarné par l’immense Sandra Hüller. L'histoire a clairement touché beaucoup de femmes."

Une réussite qui s'exporte

Un succès en France donc pour la réalisatrice Justine Triet, mais aussi hors de nos frontières. Le film, déjà à l'affiche en Suisse, en Belgique, en Grèce et en Slovénie, va bientôt arriver aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas. Selon Unifrance, l'organisme en charge de l'exportation du cinéma français dans le monde, la Palme d'or 2023 est toujours dans le top 5 en Belgique, et il devance même le mastodonte hollywoodien Oppenheimer en Grèce. Le long-métrage figure aussi parmi les cinq films les plus regardés en Suisse en septembre.

"Ce qui est formidable, c'est qu'en parts de marché, on monte tous les jours", se réjouissait sur franceinfo Jean Labadie, le distributeur du film, au moment de la sortie. "Il y a eu des fiascos dans l'histoire de la Palme d'or, mais il y a eu aussi énormément de très bons résultats."

Seule ombre d'un tableau presque parfait : la non-sélection du film pour la cérémonie des Oscars, aux Etats-Unis, en mars 2024. C'est La passion de Dodin Bouffant, de Tran Anh Hung, qui a finalement été choisi pour représenter la France. Il n'empêche, estime Thomas Gastaldi, "même si on est sur la fin de l'exploitation, le film de Justine Triet devrait encore profiter d'un regain de visibilité au moment des César en France. Ce qui pourrait lui permettre de dépasser La Vie d'Adèle et de se rapprocher encore un peu du score d'Entre les murs."

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