BD : Pénélope Bagieu, Julie Doucet, Catherine Meurisse, un trio féminin en lice pour le Grand Prix 2022 du Festival d'Angoulême
Pour la première, ce sont trois autrices qui sont nommées pour la finale du Grand Prix du festival international de la bande dessinée d'Angoulême.
Pénélope Bagieu, Julie Doucet et Catherine Meurisse sont les trois finalistes du Grand Prix 2022 du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, ont annoncé les organisateurs dans un comuniqué. "Un premier trio de nommées, dans l'histoire du Grand Prix du Festival, exclusivement composé d'autrices", précise le communiqué.
Julie Doucet est nommée pour la première fois, tandis que c'est pour Pénélope Bagieu, une seconde nomination et pour Catherine Meurisse une troisième.
Depuis 2014, le Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême est attribué à la suite d’un vote de la communauté des autrices et auteurs professionnels de bande dessinée. Le premier tour s'est déroulé entre le 21 et 27 février. Le même collège d'auteurs et d'autrices devra se prononcer lors d'un deuxième tour, du 2 au 8 mars, pour élire le Grand Prix 2022, qui sera annoncé le 16 mars prochain.
Pénélope Bagieu, une autrice féminine et féministe
Pénélope Bagieu, presque quarante ans, s'est d'abord fait connaître en 2007 avec Ma vie est tout à fait fascinante, un blog dessiné dans lequel elle racontait sa vie quotidienne avec humour. Elle publie ensuite une série d'albums Joséphine, qui connaît un gros succès de librairie.
En 2015, elle publie sa première biographie, California Dreamin' (Gallimard BD) qui lui vaudra un Harvey Award en 2018. La dessinatrice se lance un an plus tard dans un nouveau projet, Les Culottées, dans lequel elle retrace en quelques traits l'existence de femmes ayant changé le monde.
Traduits en 20 langues et couronnés d'un Eisner Award en 2019, les deux volumes de Culottées sont été adaptés en version animée par France Télévisions.
En 2020, Pénélope Bagieu adapte en bd le célèbre roman de Roald Dahl, Sacrées Sorcières et en 2022 elle publie Les Strates, sa première bande dessinée autobiographique.
Catherine Meurisse, artiste prolixe
Catherine Meurisse, 42 ans, est une autre figure majeure de la bd en France. Dessinatrice, autrice, caricaturiste, reporter et illustratrice d'albums pour la jeunesse, Catherine Meurisse a dessiné pour la presse pendant une quinzaine d'années, collaborant avec Le Monde, Libération, Les Échos, L'Obs... et Charlie Hebdo. La dessinatrice publie également des albums, comme Mes Hommes de lettres, Le Pont des arts (Sarbacane), Moderne Olympia (Futuropolis) et Drôles de femmes (Dargaud, avec Julie Birmant).
En 2016, un an après l'attentat de Charlie Hebdo auquel elle a échappé de peu, elle publie La légèreté, un album dans lequel elle raconte son expérience et surtout sont retour à la vie, à travers le dessin et l'art. Elle a depuis publié Les Grands Espaces (Dargaud), évocation de son enfance à la campagne, puis en 2019, Delacroix, une adaptation graphique des mémoires d'Alexandre Dumas, grand ami du peintre Eugène Delacroix.
Son nouvel album, La Jeune Femme et la Mer interroge la place de l'Homme dans la nature et le recours à l'art pour saisir les paysages qui disparaissent. En 2020, une grande rétrospective lui a été consacrée à la BPI du Centre Pompidou, et elle est devenue, la même année, la première autrice de bande dessinée à entrer à l'Académie des beaux-arts.
Julie Doucet, "précurseure d'un nouveau féminisme en bande dessinée"
Née en 1965 à Montréal, Julie Doucet est "l'une des autrices de bande dessinée les plus importantes de la fin du siècle dernier", affirme le communiqué de presse du Festival d'Angoulême. La dessinatrice fait ses débuts en bd avec un fanzine photocopié : Dirty plotte, dans lequel elle raconte en français et en anglais sa vie quotidienne, ses rêves, ses angoisses. Ce journal intime en bd est publié sous le même titre en 1991 par l'éditeur Drawn & Quarterly à Montréal.
Après avoir vécu à New York, Seattle et Berlin, la dessinatrice revient à Montréal et se tourne vers une expression plus picturale, "plus proche des arts graphiques", avec des collages, de la poésie, des romans-photo. "L'essayiste Anne-Elizabeth Moore a publié en 2018 une étude sur l'œuvre de Julie Doucet (Sweet Little Cunt: The Graphic Work of Julie Doucet), qu'elle perçoit comme précurseure d'un nouveau féminisme en bande dessinée", précise le Festival d'Angoulême.
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