Tour de France 2024 : "Un parcours qui me correspond bien", assure Jonas Vingegaard, double tenant du titre
On connaissait déjà le lieu du Grand Départ, à Florence (Italie) et de l'arrivée, à Nice, téléscopage avec les JO de Paris oblige. On connaît désormais la totalité du parcours du Tour de France 2024, qui a été dévoilé, mercredi 25 septembre. Sans Tadej Pogacar ou Julian Alaphilippe, Jonas Vingegaard était la principale attraction au moment de recueillir les premières réactions des coureurs. Et le double champion sortant s'est montré satisfait du tracé. "Je pense que c'est un bon parcours, ça a l'air très dur, notamment en troisième semaine, mais je pense que ça me correspond bien", a expliqué le Danois.
Avec trois premières étapes dans le nord de l'Italie, l'organisateur a concocté un parcours très vallonné sur les deux premières étapes, à l'instar du parcours 2023 au Pays basque. De quoi ravir les favoris et grimpeurs, comme le Français Clément Berthet (AG2R-Citroën). "Je suis content que le départ soit dur. Ça écrème tout de suite un peu plus quand les parcours sont difficiles", dévoile celui qui avait terminé 5e au sommet du Puy-de-Dôme en 2023. De quoi imaginer dès le 26 juillet une première explication entre favoris, comme autour de Bilbao cette année ? "Oui, je pense. Il y aura une bataille d'entrée, il faudra être prêt dès le départ car ce sera une étape très dure, comme les étapes 2 et 4", renchérit Jonas Vingegaard.
Tous les coureurs s'accordent sur un point : ce parcours paraît très dur, malgré une longue procession d'étapes au milieu qui devraient avantager les sprinteurs et baroudeurs. "Ces dernières années, on avait surtout des étapes de haute montagne qui n'étaient pas vraiment très, très dures. Ce qui ressort cette année, c'est qu'il y a vraiment des étapes de plat, mais dès que ça monte, ce sont des enchainements de cols sans cesse", analyse le Brestois Valentin Madouas, lieutenant de David Gaudu. "Je pense que les grosses étapes de l'année prochaine seront peut-être un petit cran plus dur. Dans tous les cas, on sait que c'est toujours très difficile et c'est aussi l'adversité qui fait la dureté de la course", abonde Clément Berthet.
En remontant jusqu'à Troyes, point le plus au nord de cette édition, les coureurs passeront par 14 secteurs de chemins blancs, un revêtement déjà vu lors du passage dans le plateau des Glières en 2018 et 2020. "C'est un nouvel élément qui est appréciable, mais c'est aussi le jour où tu peux perdre le Tour. Si un favori venait à perdre cinq minutes sur cette étape, ce serait, selon moi, vraiment dommage", affirme Jonas Vingegaard.
Alors que la montagne ne sera que ponctuelle dans les deux premières semaines (la 4e étape dans les Alpes et la 11e à la station Le Lioran dans le Massif central), elle sera très concentrée sur la deuxième partie, avec les Pyrénées puis les Alpes du sud quasiment à suivre. "C'est un parcours inédit, avec une variation des domaines montagneux : on va beaucoup dans les Alpes du sud, qu'on a un peu moins l'habitude de voir. Ça va donner un peu d'attraction avec des nouveaux cols dans le Tour de France", assure Aurélien Paret-Peintre, le grimpeur de la formation AG2R-Citroën.
Une troisième semaine de tous les dangers
Au milieu de ce dédale de cols, deux étapes ont particulièrement marqué les coureurs : la 15e étape qui arrive au Plateau de Beille, et qui accuse 4800 mètres de dénivelé positif. "Je pense que ce sera la journée la plus difficile du Tour. L'enchainement avec de nombreux cols pour finir avec le Plateau de Beille, qui est très dur, c'est LA grosse étape de montagne du Tour. C'est en tout cas celle qui ressort sur le profil. Après on sait tous qu'entre le profil et ce qui se passe, c'est toujours différent", précise Valentin Madouas. "Globalement, beaucoup d'étapes ont l'air d'être très dures, ce qui me convient", rappelle Jonas Vingegaard.
Mais aussi la 19e étape, qui se termine à Isola 2000 après avoir franchi le plus haut sommet français accessible en voiture, le col de la Bonnette (2802 m). "Quand on voit la difficulté des étapes auparavant, il y aura clairement des écarts énormes sur celle-ci, et un Tour peut se retourner sur ces dernières étapes", prophétise le Breton de la Groupama-FDJ.
"Ce sera tout l'enjeu de ce Tour de France : il faudra être prêt à monter le col du Galibier dès le 4e jour, mais être prêt aussi au 19e pour monter à la Bonnette. Ça promet trois semaines haletantes."
Aurélien Paret-Peintre, coureur AG2R-Citroënà franceinfo: sport
Avec six étapes de montagne sur les huit dernières, la troisième semaine s'annonce, une nouvelle fois, gargantuesque, et demandera une bonne gestion du pic de forme. "Les trois dernières journées en plus du chrono, ça fait quatre journées super exigeantes, ça va faire une dernière semaine très, très difficile", résume Aurélien Paret-Peintre.
La dernière nouveauté que le peloton découvrira sera une dernière étape à Nice, et non sur les Champs-Elysées, habituel théâtre sans grande saveur sportive de l'arrivée finale depuis 1975. Qui plus est, ASO en a fait un contre-la-montre de 34 km avec deux bosses placées au milieu. "Normalement, le Tour est fini la veille de l'arrivée. C'est comme si on avait un jour de plus de course cette année. Ça va être une belle expérience, il faudra quand même faire un bon chrono", prévient sobrement Jonas Vingegaard. "Ça ne change pas énormément de choses pour nous dans l'approche. C'est un chrono pour les leaders qui sera encore hyper déterminant jusqu'au dernier jour, où normalement c'est un peu plus relax. Ça permet aussi de faire une "parade", donc je pense que ce sera sympa", conclut Aurélien Paret-Peintre.
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