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Voile : pour Olivier de Kersauson, le record de Thomas Coville est "d'une beauté unique"

Le navigateur Thomas Coville est arrivé à Brest lundi en fin de matinée, après avoir battu le record du tour du monde à la voile. Sur franceinfo, Olivier de Kersauson, recordman en 1989, applaudit son exploit.

Article rédigé par franceinfo
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Thomas Coville lors de son arrivée à Brest, le 26 décembre 2016. (DAMIEN MEYER / AFP)

Invité de franceinfo lundi 26 décembre, le marin Olivier de Kersauson a salué l'exploit "colossal" de Thomas Coville, qui a battu le record du tour du monde à la voile en multicoque, en solitaire et sans escale. Dimanche, le navigateur de 48 ans a bouclé son périple en 49 jours, soit huit jours de moins que le précédent record, détenu par Francis Joyon. 

franceinfo : Pourquoi le tour du monde à la voile est-il plus compliqué en multicoque ?

Olivier de Kersauson : C'est l'horreur, mais c'est magnifique. Avec un multicoque, si vous vous trompez, vous êtes mort. Ça chavire tout de suite. C'est bien plus rapide et plus pointu qu'un monocoque. C'est épuisant. C'est pourquoi le record de Thomas Coville est d'une telle beauté.

Thomas Coville n'a pas battu le record de n'importe qui. Il a battu Francis Joyon, une grosse pointure de ce sport. Il a bénéficié d'un excellent bateau et d'un excellent sponsor. Quand un homme donne tout, à un moment ça passe.

Physiquement, que représente un tel défi ?

C'est colossal. On le voyait à son visage. Quand les gens sont à la limite de l'épuisement, tenus par une force supérieure énorme, et qu'ils donnent tout ce qu'ils ont, les efforts peuvent être illimités. Le mot est peut-être fort, mais du point de vue de l'effort et de la manœuvre, c'est à la limite du miracle et de l'impossible. 

Avez-vous toujours cru dans les possibilités de Thomas Coville ?

J'ai trouvé que son parcours était long. Mais j'ai toujours pensé qu'il arriverait à quelque chose. Il y a chez lui une sorte d'intelligence réelle à l'égard de ce sport. À mon avis, il lui manquait de la brutalité. Là, il vient de faire preuve d'une brutalité énorme. Un tour du monde en multicoque, c'est d'une violence extraordinaire. C'est l'épreuve suprême de ce sport.

Ce tour du monde vous rappelle-t-il des souvenirs ?

Nous n'avions pas de GPS ni d'instruments météorologiques quand j'ai réalisé mon tour du monde. Mais le navigateur d'aujourd'hui doit se donner autant que nous le faisions. Il faut une énorme énergie pour gagner. Ce n'est pas comparable, parce qu'il y a trente ans d'écart entre nous deux. Mais ce n'est pas dénaturé. Quand on voit sa gueule à l'arrivée, on sait qu'il n'y a pas d'imposture.

"Quand on voit sa gueule, on sait qu'il n'y a pas imposture" estime Olivier de Kersauson

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