Ecologie : pour être moins prise "en étau" vis-à-vis des enjeux climatiques, Flora Artzner, championne du monde de wingfoil, organise une compétition dans le Var
Comment concilier l'organisation de compétitions sportives et la défense de l'environnement ? La question est devenue un véritable enjeu, y compris pour les champions. Mais au-delà d'une Coupe du monde de football au Qatar et de Jeux olympiques en Chine, les interrogations touchent toutes les disciplines, comme les sports de glisse où les athlètes prennent l'avion toute l'année pour disputer leurs épreuves. La Française Flora Artzner, championne du monde en titre de wingfoil, un dérivé du kitesurf, organise à partir désormais sa propre compétition, chez elle, à Hyères (Var) : la Roca Cup pour sensibiliser les sportifs à cet enjeu écologique.
Car Flora Artzner le reconnaît : c'est une question sensible. Le wingfoil est un sport en pleine croissance, avec cette saison par exemple deux fois plus d'épreuves que l'an passé, sur tous les continents. Ce qui provoque donc des déplacements en avion supplémentaires. Alors, cette ingénieure en environnement a décidé de disputer un autre circuit, moins prisé peut-être, mais avec moins de voyages, sans pour autant être exemplaire.
"Je prends quand même l'avion. Je suis avec un sponsor qui est à l'étranger et qui peut me demander à tout moment de faire un shooting à l'autre bout du monde. Et comme c'est lui qui me soutient, je ne suis pas vraiment censé refuser... Donc si, aujourd'hui, je voulais vraiment être complètement verte sur cette question-là, il faudrait que j'arrête", confie Flora Artzner.
"On se prend de plus en plus de plastique"
Et c'est bien le dilemme pour ces athlètes qui doivent se plier à des décisions qui les dépassent :"En tant que sportifs, on se trouve un peu pris en étau entre notre envie de carrière et après les décisions qui sont prises par des organisateurs et organisatrice d'événements", ajoute la Varoise de 29 ans. Et pourtant, en wingfoil comme dans d'autres sports nautiques, l'impact de la pollution des océans se fait ressentir presque à chaque sortie, comme le constate Flora Artzner : "On se prend de plus en plus de plastique dans le foil ou dans les ailerons, après certaines pluies, on va à l'eau, c'est pollué et on chope des otites..."
Flora Artzner a conscience qu'avec la Roca Cup qu'elle organise, elle ne va pas changer la face du monde, mais entend simplement apporter sa petite pierre à l'édifice.
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