Cet article date de plus d'un an.

Wimbledon 2023 : l'Ukrainienne Elina Svitolina, transformée par la naissance de sa fille et par la guerre, ne craint plus personne

La 76e mondiale, de retour vers les sommets, a battu la numéro un mondiale, Iga Swiatek, mardi, au terme d'un match intense de près de trois heures.
Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Wimbledon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'Ukrainienne Elina Svitolina a battu Iga Swiatek, numéro un mondiale, le 11 juillet 2023, et s'est ainsi qualifiée pour les demi-finales de Wimbledon. (MAXPPP)

Elle confirme son retour au plus haut niveau mondial. Neuf mois après la naissance de sa fille, Elina Svitolina coche les cases les unes après les autres. Après avoir effectué son retour sur le circuit en avril, puis remporté un titre à Strasbourg (WTA 250) fin mai, et atteint les quarts de Roland-Garros en juin, l'Ukrainienne, 76e mondiale, a rejoint, mardi 11 juillet, les demi-finales de Wimbledon. Une victoire avec la manière face à la Polonaise Iga Swiatek, numéro un mondiale, en trois sets (7-5, 6-7 [5], 6-2) et près de trois heures de combat, ont confirmé ce retour en "grass". 

Une victoire qui signifie beaucoup de choses pour Elina Svitolina, elle qui avait déjà atteint le dernier carré à Londres en 2019. "Je ne m'attendais vraiment pas à être en demi-finale. Je sais que beaucoup de gens en Ukraine me regardent. J'ai reçu un très grand nombre de messages lors du dernier tour. Je n'ai pas encore vérifié mon téléphone aujourd'hui, mais je pense qu'il y en aura encore beaucoup. Je suis heureuse de pouvoir apporter un peu de bonheur au peuple ukrainien", a réagi la joueuse en conférence de presse.

"Plus de temps à perdre"

Depuis son retour sur le circuit, Elina Svitolina n'a "plus de temps à perdre". "Pour l'instant, je me dis simplement que je ne sais pas combien d'années je vais encore pouvoir jouer. Je dois foncer. Aujourd'hui, par exemple, je me promenais sur le chemin qui mène au Centre Court, et j'ai vu le poids de l'histoire. On se rend compte qu'on s'entraîne pour ce genre de moments. Je me suis dit : 'Allez, donne le meilleur de toi-même, vas-y !' Cela m'a vraiment aidée et m'a un peu calmée", a confié la native d'Odessa. 

Si Elina Svitolina est pressée, elle est aussi dans une nouvelle démarche depuis plusieurs mois. En mars, elle a annoncé travailler avec Raemon Sluiter, ex-entraîneur de l'ancienne numéro 4 mondiale Kiki Bertens. Une nouvelle collaboration qui a été un "déclic" pour elle. 

"Avec Raemon, même avant mon retour, nous parlions beaucoup de mon style de jeu, et de celui des différentes joueuses, de la façon dont je devrais m'entraîner pour améliorer certaines choses ici et là. Tout s'est mis en place. Et jusqu'à présent, ça marche bien."

Elina Svitolina, 76e mondiale

en conférence de presse

Surtout, Elina Svitolina ressent et démontre un supplément d'âme sur le terrain, qui n'est pas étranger au contexte géopolitique actuel. "La guerre m'a rendu plus forte, notamment mentalement. Je relativise beaucoup plus. Je suis plus calme. Je pense aussi que, parce que je viens de recommencer à jouer, j'ai une pression différente. Bien sûr, je veux gagner. J'ai cette motivation, une énorme motivation, de revenir au sommet. Mais je pense que le fait d'avoir un enfant et la guerre ont fait de moi une personne différente. Je vois les choses un peu différemment", a expliqué celle qui est très engagée médiatiquement dans le conflit.

Au prochain tour, Elina Svitolina devra prendre le meilleur sur la Tchèque Marketa Vondrousova (42e mondiale) afin de se qualifier pour la première fois de sa carrière en finale d'un tournoi du Grand Chelem. "J'essaie juste de prendre un match à la fois. Je veux continuer dans cette voie. J'ai devant moi un grand défi à relever. Mais je suis vraiment fière de la façon dont j'ai joué contre des adversaires difficiles." Des victoires qui lui ont permis de marquer sa propre histoire et porter haut les couleurs de l'Ukraine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.