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Tennis : "Je ne vais pas rattraper Djokovic"... Qu'attendre du retour à la compétition de Rafael Nadal ?

L'Espagnol a annoncé, vendredi, la date de son retour. Il sera présent lors du tournoi ATP 250 de Brisbane (Australie) en janvier, près d'un an après son dernier match officiel.
Article rédigé par Antonin Courchay, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le tennisman espagnol Rafael Nadal, le 16 janvier 2023, à l'Open d'Australie. (WILLIAM WEST / AFP)

Après l'annonce de l'imminence de son retour il y a deux semaines, Rafael Nadal a dévoilé la date, vendredi 1er décembre, à laquelle il retrouvera les courts via une vidéo postée sur X (ex-Twitter). L'ancien numéro un mondial, aujourd'hui 663e au classement ATP, participera au tournoi ATP 250 de Brisbane en Australie, qui se déroulera du 31 décembre au 7 janvier prochain, près d'un an après son dernier match officiel. "S’il l’annonce, c’est qu’il a certaines certitudes", assure Arnaud Clément, consultant pour Franceinfo: sport. 

Rafael Nadal, lui, prépare déjà le terrain en évitant de créer de trop grosses attentes. "Je ne vais pas gagner plus de Grands Chelems que Novak Djokovic (qui en compte 24, contre 22 pour Rafael Nadal), mais je vais me donner la possibilité de m'amuser à nouveau. Je m'entraîne, je suis heureux", avait prévenu l'Espagnol le 15 novembre lors d'un point presse. Il faut dire qu'un gros point d'interrogation entoure l'état de forme du "Taureau de Manacor". Ce dernier n'a plus mis le pied sur un court depuis janvier 2023 et une blessure à l'ilio-psoas de la jambe gauche à l'Open d'Australie.

Un programme aménagé et des ambitions à la baisse ?

Surtout, les pépins physiques s'enchaînent pour celui qui est également touché par une maladie dégénérative et irréversible, le syndrome de Müller-Weiss. "Elle provoque une compression de l'os naviculaire qui va entraîner sa nécrose, c’est-à-dire sa mort", décrivait le chirurgien Gilbert Versier en juin 2022. A l'époque, le spécialiste expliquait à Franceinfo: sport que la pathologie de Rafael Nadal ne se trouvait "pas à un stade avancé", puisqu'elle l'empêcherait tout simplement de jouer. La question est de savoir à quel niveau reviendra l'homme de 37 ans.

A titre d'exemple, l'un de ses plus grands rivaux, Roger Federer, a connu une situation similaire en 2016 avec une blessure au genou qui l'a éloigné des terrains pendant six mois. Le Suisse, 35 ans à l'époque, avait fait un retour triomphal lors de l'Open d'Australie en battant Rafael Nadal. "Rafa" va faire son retour avec deux ans de plus au compteur et après une absence deux fois plus longue. "Je ne pense pas qu'il a en tête l'idée de redevenir numéro un mondial", juge Arnaud Clément.

"Un retour au top, c'est compliqué à imaginer."

Arnaud Clément, ex-numéro 8 mondial

franceinfo: sport

2024 pourrait être la dernière saison de sa carrière. Il a émis cette hypothèse lui-même en septembre dernier. "L'idée n'est pas de revenir pour gagner Roland-Garros ou l'Open d'Australie", avait-il assuré. "Cela sera secondaire pour lui", ajoute Arnaud Clément. Notre consultant imagine un retour étape par étape, via un programme aménagé pour reprendre après une longue indisponibilité, totalement contraire à son habitude de réaliser des saisons pleines.

"Ce qui semble difficile à imaginer, c'est qu'il puisse programmer toute une saison sur terre battue comme il l'a quasiment toujours fait." Arnaud Clément ne le voit pas enchaîner Monte-Carlo, Barcelone, Madrid, Rome et Roland-Garros en deux mois, mais plutôt se rendre en Amérique du Sud en février, avant Indian Wells et Monte-Carlo. Moins gêné par les blessures, Novak Djokovic a lui-même consenti à réduire la voilure en 2023, malgré la levée des restrictions liées au Covid-19, pour ménager son corps de joueur de 36 ans.

Le programme de 2024 comptera également les Jeux olympiques de Paris, dont le tournoi se déroulera à Roland-Garros. Une double dose de Rafael Nadal sur la terre battue qui lui a permis d'écrire une partie de sa légende et un joli symbole pour Arnaud Clément. Après tout, le Majorquin arrive au crépuscule de sa carrière. Qu'il l'arrête dans un an ou plus tard, les occasions de le voir fouler l'ocre parisienne ne sont plus légion.

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