Roland-Garros 2022 : pourquoi l'élimination de Daniil Medvedev en huitième de finale n'est pas une si grande surprise
Balayé par Marin Cilic au quatrième tour du tournoi parisien, lundi, le Russe a notamment payé son manque de préparation sur terre battue.
Il s'est éclipsé à la vitesse de la lumière. A peine a-t-il eu le temps de serrer la main de son adversaire et de l'arbitre de chaise, de ranger ses raquettes dans son sac et de ramasser ses serviettes à la va-vite que, déjà, Daniil Medvedev était dans les coursives du court Philippe-Chatrier.
D'un pas pressant, le Russe a dévalé les escaliers, encore dépité de la rouste encaissée, lundi 30 mai, en huitième de finale de Roland-Garros face à Marin Cilic (6-2, 6-3, 6-2). Pas de passage en conférence de presse non plus. Le numéro deux mondial n'a que peu goûté cette défaite cuisante en mondovision lors de laquelle il ne s'est procuré aucune balle de break et a accumulé 28 fautes directes sur l'ensemble du match. Pourtant, si l'ampleur du score peut étonner - quoique vu le niveau de jeu de Marin Cilic - elle était en partie prévisible.
Une déroute programmée
Avant d'arriver à Paris, c'est peu dire que le Russe était en manque de préparation sur terre battue. En tout et pour tout, il n'avait disputé qu'un match à Genève à la mi-mai contre Richard Gasquet (défaite 6-2, 7-6 [7-5]) avant d'arriver porte d'Auteuil. La faute à une opération d'une "légère hernie" début avril, qui a énormément contrarié sa campagne sur la surface ocre, au point de remettre en doute sa participation au tournoi du Grand Chelem français.
Hi everyone. The last months I have been playing with a small hernia. Together with my team I have decided to have a small procedure done to fix the problem. I will likely be out for the next 1 - 2 months and will work hard to be back on court soon. Thanks for all the support.
— Daniil Medvedev (@DaniilMedwed) April 2, 2022
Finalement, après trois tours aboutis - durant lesquels il n'a pas perdu le moindre set - avant cette lourde défaite en huitièmes, la question se poserait presque à l'inverse : Daniil Medvedev n'a-t-il pas réalisé un mini-exploit à Roland ? Une interrogation pas si excessive d'autant que la terre battue n'a jamais eu ses faveurs.
Medvedev et la terre, une histoire compliquée
Preuve en est, il s'agit de la surface où il affiche le moins de résultats probants depuis le début de sa carrière (69 victoires, 40 défaites, 63,3% de succès). Et ses propos après sa défaite contre Aslan Karatsev à Rome (6-2, 6-4) l'an dernier résonnent encore : "Comment ne pas m’énerver contre cette surface ? Vous aimez, vous, être dans la saleté comme un chien ? Je ne juge pas". Une sortie qui retrouve un peu d'écho ce lundi soir.
Sa rencontre face à Cilic était sa cinquième de la saison sur terre battue. Et, s'il fallait trouver quelques excuses supplémentaires au vainqueur du dernier US Open et finaliste du dernier Open d'Australie, elle est intervenue en session de soirée, avec des conditions de jeu différentes que jusqu'alors. Rebond plus bas que d'habitude, face à un joueur qui utilise moins le lift que les grands terriens... Autant de paramètres qui, à la lumière du résultat, sont également à prendre en compte.
Reste à voir de quoi l'été du Russe sera fait. Privé de Wimbledon, sa saison sur gazon pourrait être écourtée - voire inexistante ? - avec dans l'idée de défendre son titre à Flushing Meadows. En cas de succès, il deviendrait le premier depuis Roger Federer (2004, 2005, 2006, 2007, 2008) à remporter deux fois consécutivement le Majeur américain.
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