Sports d'hiver : le "snowfarming", une méthode pour recycler la neige qui séduit les stations françaises
Face au changement climatique, cette méthode présentée comme écologique mais aussi décriée, se développe, comme dans la station de ski des Saisies, en Savoie.
![](https://www.francetvinfo.fr/pictures/Xa1sKcbnIB1duXSXJuEM-LVuaEU/100x100/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
![Deux skieurs sur un télésiège (photo d'illustration). (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/SxzzxoVEJ9c9BLJEWnARMz6pEso/0x253:6026x3640/432x243/2022/12/26/phpFPtPh6.jpg)
Face au changement climatique, le recours au "snowfarming" s'est dĂ©veloppĂ© dans les stations de ski françaises ces dernières annĂ©es. Cette pratique, qui consiste Ă conserver de la neige d'une annĂ©e sur l'autre, est prĂ©sentĂ©e comme Ă©cologique, puisque la neige est recyclĂ©e, mais elle est aussi dĂ©criĂ©e.Â
Pour comprendre ce qu'est le "snowfarming", il faut marcher jusqu'aux pistes de ski de fond de la station de ski des Saisies, en Savoie. "On en a un ici et après un deuxième", indique le patron de la station, Michael Tessard, en pointant du doigt les deux canons Ă neige qui permettent de constituer des stocks pour l'annĂ©e prochaine. "On vient crĂ©er deux gros tas qu'on vient recouvrir d'une protection, comme une coquille avec de la sciure de bois, comme un sarcophage, explique-t-il. Cela nous permet Ă peu près de conserver 70% du volume de neige de le saison prĂ©cĂ©dente. Donc lĂ , on est d'ores et dĂ©jĂ en train de constituer le stock de l'annĂ©e prochaine." Â
![Michael Tessard, patron de la station de ski des Saisies, station qui a recours au "snowfarming". (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/U6luJiOADfWglMB_4iKVlw2D5bY/fit-in/720x/2022/12/26/phpBiz2KV.jpg)
Au total, près de 12 000 mètres cubes de neige artificielle vont passer le printemps et l'été à l'abri dans ce cocon de sciure de bois. À l'automne prochain, les machines s'activeront pour créer une piste de deux kilomètres.
"La neige que l'on produit a une capacité de résistance et une densité qui est bien meilleure que la neige naturelle"
Michael TessardĂ franceinfo
N'utiliser que de la neige naturelle, c'est aussi passer de longues heures à la "travailler" à la machine "pour garantir qu'elle va résister", selon lui.
Permettre aux athlètes de s'entrainer dès la mi-novembreÂ
Pour la station, l'objectif c'est surtout d'ouvrir son domaine de ski nordique aux athlètes dès la mi-novembre, avant mĂŞme que la neige ne tombe du ciel. "On souhaite ĂŞtre capable de leur proposer un lieu d'entrainement qui leur permette de rechausser les skis en dĂ©marrage de saison. C'est une technique qui permet de livrer l'outil au moment de l'Ă©vènement ou des entraĂ®nements qui sont attendus par les athlètes", affirme le patron de la station des Saisies.Â
Parmi ces événements, il y a la coupe du monde de biathlon. La troisième manche a été disputée en décembre au Grand Bornand, une station qui a aussi recours au "snow-farming". Les conditions d'organisation avaient provoqué l'indignation d'habitants et d'associations."Ce qui a choqué aussi c'est qu'on a vu ces camions redescendre de la neige alors qu'il n'y avait vraiment pas du tout de neige en bas. Il y avait un côté un peu artificialisation maximale de la pratique", avance Corentin Mélé, chargé de mission chez France Nature Environnement.
"Ce n'est peut-ĂŞtre pas très pertinent que le Grand Bornand accueille la compĂ©tition mi-dĂ©cembre, sachant qu'il y a rarement de la neige sur la zone de compĂ©tition Ă ce moment-lĂ . Est-ce que ça ne vaudrait pas le coĂ»t de changer un peu ce calendrier ?", s'interroge-t-il. De leur cĂ´tĂ©, les stations rappellent que l'impact carbone du "snowfarming" reste dĂ©risoire comparĂ© Ă celui des skieurs qui prennent leurs voitures pour profiter de la montagne.Â
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