Top 14 : les six choses à savoir sur la nouvelle saison
La saison de Top 14 débute samedi par plusieurs rencontres chocs, dès la première journée, dans un championnat de France qui se veut de plus en plus dense et marqué par plusieurs nouveautés.
Nouvelle saison et nouveaux défis pour les clubs de Top 14, dès samedi 4 septembre, avec la reprise du jeu sur le terrain et le retour du public dans les tribunes. De nouvelles têtes et des cadors toujours plus enclins à rivaliser avec le Stade Toulousain, double vainqueur en titre (le championnat 2019-2020 avait été interrompu en raison du Covid-19), sans compter de nouvelles règles qui pourraient changer le jeu et le rendre encore plus offensif. Tour d'horizon des différentes clés de cette saison 2021-2022 pour tout savoir avant le début des hostilités.
Toulouse, un doublé à défendre
Réaliser deux doublés consécutifs, personne ne l'a fait. Auteur, en 1996, du premier doublé championnat-coupe d'Europe, le Stade Toulousain l'a reproduit vingt-cinq ans plus tard. Entre temps, seul Toulon, sous l'ère Bernard Laporte, l'avait réalisé en 2014, mais personne ne l'a répété une deuxième année consécutive. Voilà le défi XXL auquel se mesurent les Rouge et Noir cette saison, marqués par les départs de plusieurs cadres dans l'effectif (Yoann Huget, Jérôme Kaino et Cheslin Kolbe), mais toujours prêts à s'appuyer sur son réservoir de jeunes issus de la formation.
Une faculté à se régénérer et à se réinventer prônée par l'entraîneur Ugo Mola, en digne héritier des Pierre Villepreux ou Guy Novès avant lui. "Se reposer sur notre statut serait une erreur monumentale [...] Si notre équipe est en éveil, on continuera à être performants. Si elle s'endort, elle deviendra ordinaire. Il ne s'agit même pas pour les joueurs de se remettre en question, mais d'assumer le statut qui est le leur aujourd'hui", annonçait-il vendredi en conférence de presse. Une mise en garde pour un club habitué à être attendu sur tous les terrains de France et dont la tradition de la formation et du beau jeu lui a souvent permis d'avoir un temps d'avance sur les autres.
Kuridrani, Laumape, Nakarawa, Jaminet... Les nouvelles têtes d'affiche
Une nouvelle génération de joueurs français a vu le jour lors de la tournée estivale du XV de France en Australie. Le capitaine et troisième ligne aile Anthony Jelonch (25 ans) passé de Castres au Stade Toulousain sera l'une des principales têtes d'affiche de la saison avec un nouveau statut à confirmer. Même chose pour celui qui n'a jamais disputé la moindre minute dans l'élite jusque-là, mais qui a lui aussi impressionné cet été en Bleu avec l'arrière de l'USAP Melvyn Jaminet (22 ans), si déterminant la saison dernière en Pro D2. Au rayon des ouvreurs, plusieurs talents sont également annoncés avec Léo Berdeu (LOU), Joris Segonds (Stade Français) ou encore Antoine Hastoy (Pau).
L'intersaison a aussi permis de renouveler certains effectifs avec une tendance habituelle à se tourner vers les joueurs en provenance du Super Rugby et de l'hémisphère Sud. Les arrivées clinquantes du centre australien Tevita Kuridrani (30 ans) chez le promu Biarritz pour sa première expérience en Europe, et du All Black Ngani Laumape (28 ans) au Stade Français sont les plus significatives. Sans compter celles du surpuissant deuxième ligne fidjien Leone Nakarawa (33 ans) à Toulon et du demi d'ouverture néo-zélandais Lima Sopoaga (30 ans) pour donner un visage encore plus offensif au Top 14.
Cheslin Kolbe, le transfert en forme de révolution
Son transfert précipité fin août de Toulouse pour la Rade de Toulon a fait jaser. À 27 ans, Cheslin Kolbe, l'ailier springbok aux 18 sélections, a décidé de donner un nouveau tournant à sa carrière. Au-delà de son propre choix, la manière et le montant ont porté à discussion pour un sport accoutumé à voir ses joueurs partir à la fin de leur contrat. Un transfert très important dans le monde du rugby, négocié pour racheter les deux dernières années de contrat du champion du monde 2019, qui fait suite à celui de Gaël Fickou en fin de saison dernière.
Passé en avril dernier du Stade Français au Racing 92, soit en plein milieu de la saison, le trois-quarts centre des Bleus avait déjà fait grand bruit dans le microcosme de l'ovalie. Au micro de RMC, le président toulonnais Bernard Lemaître avait simplement expliqué : "On n'ouvre pas une nouvelle ère. Elle est déjà ouverte. Nous recrutons Kolbe avant le début de la saison, c'est un transfert tout à fait normal." Concrètement rien n'interdit ce type de mutations en cours de saison, seuls les habitudes s'en trouvent bouleversés : celles d'un système ancien et tenace où tout contrat reste la clé de voûte entre un joueur et son club.
Le retour du public dans les stades
La nouvelle était attendue des fans de rugby, elle est maintenant bien effective. Rendu possible par la fin des jauges au 30 juin dernier et l'extension du pass sanitaire, le grand retour du public à 100 % dans les stades sera à coup sûr un des moments forts de ce premier week-end de Top 14. Une atmosphère retrouvée qui devrait apporter un supplément d'âme aux équipes à domicile comme le Stade Rochelais et son fervent public de Marcel-Deflandre.
Avant la coupure due au Covid-19 en mars 2020, les Maritimes disposaient d'un taux de remplissage de 100 % sur les 16 000 places de l'enceinte rochelaise. Vice-champion de France et d'Europe, les Rochelais vont sans doute retrouver leur 16e homme à même de leur faire franchir un cap. Un second souffle également pour les finances perturbées des clubs de l'élite, dont certaines étaient plus qu'en danger l'an dernier après une saison quasi-entière à huis clos.
La règle du 50:22 et son influence sur le jeu
Chaque année, une série de règles fait son apparition en Top 14. Parmi les cinq nouveautés introduites par World Rugby depuis le 1er août, la règle du 50:22 est sans doute la plus débattue. Promue pour fluidifier le jeu et donner un avantage aux équipes portées sur l'offensive, cette nouveauté est plutôt simple à comprendre : la formation qui tape indirectement en touche depuis sa moitié de terrain dans les 22 mètres adverses, ou depuis ses 22 mètres dans la moitié de terrain adverse, aura le lancer en sa faveur.
Testée la saison dernière en Super Rugby, cette règle devrait inciter les défenses à répartir leurs joueurs de manière plus homogène et moins concentrée sur une zone du terrain. Du côté des contradicteurs, les craintes sur un jeu d'occupation à rallonge et de coups de pieds à tout va sont bien vivaces. Premier élément de réponse, samedi à 14 h, pour le match d'ouverture de la saison entre Biarritz et Bordeaux-Bègles.
Perpignan et Biarritz, le retour de deux places fortes
Deux clubs de renom et dont la superbe renaissent de leurs "cendres". Piliers des années 2000 et du début de la décennie 2010, l'USAP (champion de France en 2009, finaliste en 2010) et le Biarritz Olympique (champion de France en 2002, 2005, 2006) font leur retour dans le grand bain. Deux ans après l'avoir quitté, les Sang et Or retrouvent les terrains de Top 14 avec la ferme intention de ne pas répéter les erreurs du passé. Un vécu de champion de Pro D2 et un collectif peu modifié pour se concentrer rapidement sur un seul objectif : le maintien. Amenés par son capitaine Mathieu Acebes, les Catalans veulent démarrer fort pour faire mieux que les deux seuls succès acquis lors de sa dernière expérience dans l'élite.
Une remontée que n'attendait pas forcément le Biarritz Olympique la saison dernière. Après un barrage d'accession rocambolesque face à Bayonne au stade Aguilera (6-6, 6-5 t.a.b), le 12 juin dernier, les Basques ont opté pour un recrutement à la hauteur de leurs espérances (Kuridrani, Cronin, Herron). Sept ans après leur dernière saison dans l'élite, leur retour s'annonce périlleux, eux qui espèrent comme Perpignan jouer les rôles d'arbitre face aux grosses écuries pour les places en phases finales de Top 14.
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