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France-Italie : ce qu'on a aimé, moins aimé, de la victoire bonifiée du XV de France en ouverture du Tournoi des six nations

L'équipe de France s'est imposée (37-10) pour son entrée en matière dans le Tournoi des six nations, dimanche.

Article rédigé par franceinfo: sport - Léo-Pol Platet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Cyril Baille charge dans la défense italienne, le 6 février 2022.  (FRANCK FIFE / AFP)

Ce n'est pas la meilleure nation de la compétition sur le papier, mais l'Italie aura donné du fil à retordre aux Bleus. Pour leur entrée dans le Tournoi des six nations, dimanche 6 février, les joueurs du XV de France se sont imposés avec le bonus offensif (37-10) mais ont connu bien des peines à se défaire d'adversaires accrocheurs de bout en bout. Tantôt brouillons ou désorganisés, les coéquipiers d'un Gabin Villière omniprésent, comme en témoigne son triplé, ont assuré le service minimum. Au soir de la première journée, et avant de recevoir l'Irlande le week-end prochain (samedi, 17h45), ils sont en tête du Tournoi.

ON A AIMÉ

Des Italiens accrocheurs

Face à l'Italie, le match commence généralement dès les hymnes. On y mesure déjà l'envie et la hargne des joueurs de la Squadra Azzurra. Cela a été ensuite d'autant plus le cas sur les premières minutes de la partie. Imperméables en défense et ultra agressifs dans les rucks, les Italiens ont rapidement imposé leur rythme. Un rythme soutenu, suffisant pour étouffer les Français et annihiler les quelques situations dangereuses des Blancs d'un jour. C'est d'ailleurs les Bleus d'Italie qui ont inscrit le premier essai de la partie par l'intermédiaire de Tommaso Menoncello après une diagonale au pied bien sentie par Paolo Garbisi. Un essai dignement célébré, avant d'en encaisser cinq sans jamais baisser les bras pendant la rencontre. 

Cyril Baille et Julien Marchand : deux première-lignes omniprésents 

Non, les première-ligne ne sont pas bons qu'à pousser en mêlée et à envoyer des grands coups d'épaules dans les rucks. Sur la pelouse du Stade de France, les Toulousains Cyril Baille et Julien Marchand se sont signalés dans un tout autre registre, se montrant particulièrement offensifs et adroits de leurs mains dans la défense transalpine. Pour son retour avec le maillot tricolore après avoir manqué le succès historique face aux All Blacks en novembre, Julien Marchand s'est montré partout.

Dans le jeu, le talonneur a multiplié les charges pour épuiser le rideau défensif transalpin comme il a multiplié les couses : douze jusqu'à sa sortie à la 58e minute. Seul son n°8, Grégory Alldritt a fait mieux (21 courses). 

C'est dans ce même registre que son acolyte Cyril Baille a épaté, dimanche. Tout autant hyperactif, le natif de Pau a parcouru 21 mètres ballon en main. Peu après la demi-heure de jeu, le duo s'est même régalé d'un "une-deux" version offload pour s'engouffrer dans la défense italienne. Et puisque la prérogative première d'un joueur de première-ligne demeure la mêlée, les deux Toulousains et leur troisième larron Uini Atonio ont été intraitables dans l'exercice. 

Quatre essais pour les deux ailiers 

Il avait inscrit son premier essai en sélection face à l'Italie, en octobre 2020. Dimanche, Gabin Villière a une nouvelle fois montré que cette sélection lui allait plutôt bien. D'abord bien placé pour conclure une belle action collective, l'ancien septiste a ensuite mystifié son vis-à-vis d'un cadrage, débordement, feinte de coup de pied aussi inédit qu'efficace. L'essai du triplé est finalement intervenu en toute fin de match, une nouvelle fois à la conclusion d'un mouvement collectif. 

Avec ce triplé, Gabin Villière porte son total à six essais en neuf sélections. Un ratio impressionnant et même plus fort que celui de son homologue à l'autre aile, Damian Penaud, auteur de son 14e essai en 29 sélections. 

ON N'A PAS AIMÉ

L'indiscipline des Français

Une victoire bonifiée, cinq points et une première place au classement. Si l'on s'en tenait au simple bilan comptable, l'opération serait une réussite. Elle l'est bien moins en revanche dans le contenu. Parmi les secteurs en souffrance, l'indiscipline aurait pu coûter cher aux Français. Pénalisés à quatorze reprises, les joueurs de Fabien Galthié ont confirmé leurs défauts dans ce secteur.

Au micro de France 2, à l'issue de la rencontre, Julien Marchand a reconnu cette faiblesse collective : "Je pense qu'on a fait un peu trop de fautes. Il ne faudra pas reproduire ça lors des prochains matchs parce que les autres équipes vont engranger des point sur ce genre de fautes".

Le jeu au pied d'occupation

Très rapidement en première période, les observateurs ont pu comprendre la stratégie d'occupation souhaitée par le XV de France. Antoine Dupont, Romain Ntamack et Melvyn Jaminet, les trois "pieds" des Bleus ont multiplié les coups de pied en première période. Pas toujours de la meilleure des manières. Pour cause, de nombreux ballons ont ainsi été rendus "gratuitement" au troisième rideau italien, pas toujours prompt à en profiter. Au retour des vestiaires, Ntamack et les siens ont progressivement délaissé le jeu au pied d'occupation profitant d'une équipe italienne faiblissante pour l'acculer dans son camp, ballon en main. 

Le manque de maîtrise 

On avait quitté des Bleus souverains face aux All Blacks en novembre, pour les retrouver bien moins sûrs de leurs forces, dimanche. Longtemps malmenés par Michele Lamaro et consorts, les locataires du Stade de France ont multiplié petites approximations et balbutiements en tout genre. Supérieurs dans tous les secteurs du jeu, presque irréprochables en conquête (4/5 en mêlées, 17/18 en touches) ils n'ont pour autant pas toujours semblé totalement maîtres de leur destin. Même le meilleur joueur du monde, Antoine Dupont, a parfois marché à côté de ses pompes, bien moins dangereux qu'à l'accoutumée.

L'homme au désormais célèbre peignoir jaune et ses coéquipiers devront veiller à mieux tenir leur match dans une semaine. Facile vainqueur du pays de Galles pour son entrée dans le Tournoi, l'Irlande avec son impressionnant pragmatisme devrait faire encore plus mal.

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