Le défi corsé du Brésil
A l’instar des principaux prétendants à la victoire finale, le Brésil ne s’est jusqu’ici pas montré impérial. L’écrasant succès de la dernière Coupe des Confédérations semble désormais dater de plusieurs années-lumière. Passée tous près de la catastrophe nationale face au Chili (1-1 ap, 3 tab à 2), la Seleçao n’a pas le droit à l’erreur. Rongée par la pression, dans un match haché, elle a même dû subir la domination de l’équipe chilienne, notamment en fin de match. Miraculés après le tir sur la barre transversale de l’attaquant chilien Pinilla, les Auriverde n’auront pas la tâche facile ce soir.
Loin d’être convaincante dans le jeu, la bande à Scolari a laissé entrevoir ses limites et devra montrer un tout autre visage face à une séduisante équipe colombienne. Les attitudes de nombreux joueurs, avant la séance de tirs aux buts, a également poussé l’encadrement à agir. Il a ainsi appelé en renfort un psychologue du côté de Teresópolis, le centre d’entrainement des quintuples champions du Monde. Personnellement visé par les critiques, le capitaine Thiago Silva s’est longuement défendu en conférence de presse.
La fulgurante ascension colombienne
Devenue le principal outsider du tournoi, la Colombie se présente en pleine confiance face au Brésil. Malgré de nombreux absents (dont la star planétaire Radamel Falcao), los Cafeteros ont fait forte impression jusqu’ici en remportant leurs quatre premières rencontres. Face à l’Uruguay en huitièmes (2-0), ils ont encore une fois impressionné, de par leur jeu tout en équilibre et en maîtrise. Solides défensivement et efficaces dans la surface adverse, nul doute que les Colombiens sont en mesure de poser de nombreux problèmes au pays hôte.
Cette affiche est également l’occasion de voir Neymar, finalement rétabli pour cette rencontre, aux prises avec le meilleur buteur de la compétition, James Rodriguez (5 buts). La jeune pépite brésilienne devra sortir le grand jeu pour sortir son équipe du piège tendu par la révélation de ce Mondial. A 22 ans, ces deux joueurs se retrouvent déjà au sommet du football mondial et prennent date pour les années à venir.
De nombreux réglages à peaufiner
Le Brésil tout entier retient son souffle avant ce choc prometteur. Sans Luiz Gustavo, suspendu, Luis Felipe Scolari pourrait abandonner son 4-2-3-1 habituel pour le 3-5-2, formule gagnante lors du Mondial 2002. Le sélectionneur se doit également de remédier aux nombreux problèmes offensifs, qui parasitent le rendement du jeu auriverde. Un vrai casse-tête pour Scolari, habituellement peu enclin à changer son onze de départ.
A noter que six joueurs brésiliens, dont Neymar et Thiago Silva, sont sous le coup d’une suspension en cas de carton jaune, contre trois côté colombien. Un paramètre de plus à gérer pour une équipe déjà fragilisée par la pression. Los Cafeteros, qui réalisent le meilleur parcours de Coupe du Monde de leur histoire, ont de leur côté tout à gagner. Ils pourront également compter sur le soutien indéfectible de leurs supporters, dans une atmosphère qui s’annonce irrespirable.
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