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Des favoris à la peine

A l’issue des huitièmes de finale, bien malin qui peut prédire le nom du prochain vainqueur. Ce début de phase à élimination directe a en effet donné lieu à des rencontres pleines de suspens et pour le moins disputées. Dans ce contexte, aucun des principaux prétendants au sacre mondial n’a réellement impressionné avant la suite des hostilités, à suivre dès vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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A l’image d’un premier tour particulièrement prolifique, ces huitièmes se sont disputés sans calcul et sur un rythme soutenu, chaque protagoniste dépensant une énergie folle à la récupération du ballon. Marquée par les prouesses des portiers, cette Coupe du Monde apparaît comme celle de tous les dangers pour les grands favoris, chahutés depuis le début de la compétition. Si tous les premiers de groupe sont parvenus à se hisser en quarts, nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises. « Lundi, c'était l'Allemagne, dimanche les Pays-Bas, aujourd'hui l'Argentine, en football tout est difficile. Il n'y a pas d'adversaire facile ». A travers cette confidence en zone mixte après le match, Javier Mascherano a parfaitement résumé l’état d'esprit qui règne sur ce Mondial brésilien.

La langueur argentine

L’Argentine a en effet dû patienter jusqu’à la 118ème minute et le plat du pied d’Angel Di Maria pour faire la différence contre une Suisse accrocheuse (1-0). Malgré les prouesses de Leo Messi (quatre fois homme du match), l'Albiceleste ne fait que jouer avec le feu, avec quatre premiers matchs remportés à l’arrachée par un petit but d’écart. A force de se reposer sur ses individualités, les coéquipiers de la Pulga n’ont pas levé les nombreux doutes qui pèsent sur eux, à l’aube d’affronter la révélation belge en quarts. Même le prodige barcelonais s’est dit « nerveux » pendant une rencontre des plus tendues, au sein d’une sélection argentine ennuyeuse et branchée sur courant alternatif. Toujours privé de Sergio Aguero, l’attaque argentine reste en berne, à l’image d’un Higuain inefficace. En manque de créativité collective, le jeu stéréotypé et sans éclat des Argentins contraste avec celui des autres rescapés, rapide et engagé.

La pression brésilienne

Même constat pour le grand rival, le Brésil, qui est passé tout près de la catastrophe nationale, samedi dernier, face au Chili (1-1 ap, 3 tab à 2). Il faut dire que les Auriverde, à domicile, n’ont pas le droit à l’erreur. Loin d’être convaincante dans le jeu, la Seleçao a même progressivement laissé le cuir aux Chiliens, avant d’être sauvée par la barre, sur un tir de Pinilla, en fin de prolongations. L’attitude du capitaine Thiago Silva, resté en retrait de ses camarades, a également surpris. Dans une rencontre hachée, la bande à Scolari a laissé entrevoir ses limites et devra montrer un tout autre visage face à une séduisante équipe colombienne. Le pays tout entier retient son souffle avant ce choc prometteur et prie pour que Neymar, le jeune dépositaire du jeu brésilien, soit opérationnel. Sans Luiz Gustavo, suspendu, le sélectionneur pourrait abandonner son 4-2-3-1 habituel pour le 3-5-2, formule gagnante lors du Mondial 2002.

La morosité allemande

Enfin, l’Allemagne, autre candidat déclaré à la victoire finale au Maracaña le 13 juillet prochain, a elle aussi déçu. Après des débuts en fanfare contre le Portugal (4-0), la Mannschaft est apparue bien plus laborieuse, notamment il y a deux jours face à l’Algérie (2-1 ap). Bousculés, les hommes de Joachim Löw ont bien du mal à susciter l’engouement dans leur propre pays. Les médias germaniques se montrent en effet très sceptiques à propos du choix de la possession au détriment des attaques rapides, qui n’a pas encore porté ses fruits. C’est donc un sentiment de malaise qui entoure les Allemands à l’aube du quart de finale face aux Bleus. Quant à la défense, friable dans la profondeur, elle devrait compter sur le retour de Mats Hummels, grippé pour les huitièmes. Philippe Lahm pourrait pour sa part être repositionné latéral droit à la place de Mustafi, forfait pour le reste de la compétition. Une forme de reniement pour Löw qui, comme ses confrères, est à la recherche de solutions tactiques pour répondre à ces nombreuses difficultés. La victoire est à ce prix.

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