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Ski handisport : les championnats du monde reportés en 2022, une "grosse déception" pour le clan tricolore

La Norvège a acté la semaine dernière le report en 2022 des championnats du monde de ski handisport, qui devaient se tenir à Lillehammer du 7 au 20 février 2021, en raison de la pandémie liée au Covid-19. Un gros coup dur pour la délégation française tant les Mondiaux constituaient une étape forte dans leur feuille de route vers les Jeux paralympiques de Pékin. Résultat, l'année prochaine ressemblera à une année blanche pour les skieurs français avec peu de compétitions pour se tester.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

C'est l'objectif de l'hiver pour les équipes de France handisport de ski alpin, de ski nordique et de snowboard qui est parti en fumée. L'annonce du report des championnats du monde des parasports de neige, prévus en février à Lillehammer (Norvège), a sonné le glas d'une compétition majeure pour le clan tricolore, notamment pour les chefs de file Benjamin Daviet (biathlon), Arthur Bauchet et Marie Bochet (ski alpin).

Mardi soir, la quadruple médaillée d'or à Pyeongchang en 2018 ne masquait d'ailleurs pas sa déception sur les réseaux sociaux. Car avec ce report des Mondiaux en 2022, c'est non seulement un objectif majeur qui s'envole mais aussi une nouvelle année très compliquée qui s'annonce...

Mondiaux reportés, gros doutes sur le "test event"... Vers une année blanche en 2021 ?

"On ne va pas se mentir, c'est une grosse déception", explique Christian Fémy, directeur des sports d'hiver à la Fédération française handisport (FFH). "On a des champion(ne)s du monde qui venaient défendre leur titre... Le plus dur c'est pour Benjamin Daviet, qui a déjà vu les Mondiaux de biathlon être annulés en mars à la veille de la compétition. C'est une deuxième pilule à avaler pour lui."

Les championnats du monde devaient faire office de véritable test pour mesurer tout le travail technique mis en place depuis les Jeux de 2018. Un événement indispensable, aussi, pour jauger la concurrence. L'inquiétude de ce report gagne du terrain puisque c'est une autre compétition qui menace de ne pas voir le jour en 2021, à savoir le "test event" des Jeux Paralympiques, prévu en mars 2021 à Pékin. "C'est le deuxième gros problème", confirme Christian Fémy. "Les pré-Jeux permettent de visiter le site, de prendre ses marques... Pour nous ce sont deux gros points de repères susceptibles de disparaître alors qu'ils sont très importants dans toute notre planification."

"Les championnats du monde en 2022 feront office de répétition générale car l'objectif numéro un reste les Jeux paralympiques. Ce sera différent, c'est un peu un coup dur"

Arthur Bauchet, 20 ans, a lui aussi accusé le coup. Le quadruple vice-champion paralympique de Pyeongchang (descente, super-G, slalom, super-combiné) "se sentait en forme" après une grosse préparation ces derniers mois. Ce décalage des championnats du monde quelques semaines avant le top départ des Jeux changent un peu la donne selon lui : "ils feront office de répétition générale car l'objectif numéro un en 2022 sera à Pékin. Ce sera différent, c'est un peu un coup dur."

D'autant que les épreuves de Coupe du monde cette saison devront composer avec l'absence de nombreux pays. "On ne va pas pouvoir se mesurer aux Canadiens, aux Américains, aux Chinois, on va plutôt faire des courses entre Européens. Faire une Coupe du monde sans eux, c'est dommage. Je pense qu'il n'y aura même pas de globe cette année". Mais celui qui a brillé en Corée trouve, malgré tout, de quoi relativiser. À commencer par les coupes d'Europe prévues à St. Moritz (Suisse) mi-décembre. "On dit que le ski est un sport d'adaptation, je crois qu'on est en plein dedans ! (rires) Maintenant, à chaque départ on va être à 300% en se disant que c'est peut-être le dernier."

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Innover et former la relève

Christian Fémy préfère également voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Car c'est un nouveau travail d'innovation qui attend le boss des sports d’hiver à la FFH. "On va regarder ce qui est pertinent et ce qu'on peut faire pour arriver au top en 2022. Cela va nécessiter de sortir de notre schéma traditionnel, de ne pas tomber dans la routine. Il faut que l'on trouve des choses stimulantes. Pourquoi ne pas passer plus de temps à faire des compétitions avec les valides par exemple ?"

En ce qui concerne la formation de la nouvelle génération de skieurs et skieuses, cette année de plus sans le couperet des championnats du monde peut avoir du positif dans la préparation. "Plutôt que de savoir s'ils vont se qualifier pour les Jeux un an avant, ils vont devoir continuer leur progression jusqu'en janvier 2022". Touché mais certainement pas coulé, le ski handisport français.

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