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Benjamin Daviet : "le report des championnats du monde est un gros coup de massue"

Double champion paralympique de biathlon en 2018 à Pyeongchang, Benjamin Daviet préparait activement les championnats du monde de parasports d'hiver, prévus en février à Lillehammer (Norvège). L'annonce du report de la compétition la semaine dernière lui a mis un deuxième coup au moral, quelques mois après l'annulation des Mondiaux de biathlon. Pour France TV Sport, il revient sur cette période compliquée avec l'angoisse d'une deuxième année blanche.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (THOMAS LOVELOCK / OIS/IOC)

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de ce report des championnats du monde des parasports de neige (biathlon, snowboard, ski alpin), quelques mois après une première désillusion lors des Mondiaux de biathlon ?
Benjamin Daviet :
"C'est un gros coup de massue après effectivement cet épisode d'Östersund (Suède) en mars, où les Mondiaux avaient été annulés moins de 24 heures avant le début de la course. Il y a un peu cet effet "double-peine" même si cela fait moins mal quand la décision est annoncé trois mois avant."

Est-ce que vous avez encore un oeil sur le calendrier et les prochaines compétitions restantes ?
B.D :
"Pas tellement, non. On aura quatre courses fin janvier, peut-être une Coupe du monde mi-mars au Japon mais pas sûr et le "test event" des Jeux paralympiques à Pékin risque d'être annulé... Il y a une deuxième saison blanche qui se profile en 2021 et mentalement c'est très dur à vivre car derrière on a les Jeux justement. En plus les Mondiaux ont été reportés en janvier 2022, deux mois avant notre échéance principale, ça fait beaucoup. On a l'impression de s'entraîner et de ne faire que ça. On ne peut pas se confronter à nos adversaires principaux, l'Ukraine, la Russie, il y a aussi un Canadien et un Norvégien... Ce ne sera pas évident de se retrouver l'année prochaine sans avoir eu de confrontations avec eux. En termes de préparation, on va essayer, nous dans le nordique, de se rapprocher des athlètes valides."

Le plus compliqué, c'est surtout ce manque de compétitions ? On peut imaginer que c'est difficile d'avoir des repères sans être en conditions de course...
B.D :
"Oui, surtout pour moi parce que plus je cours, plus je suis performant. Je n'ai jamais fait des mois de décembre où j'étais incroyable, j'ai besoin de me confronter à mes adversaires avant pour derrière prendre de la caisse et performer le reste de l'hiver. Là il va falloir aller chercher quelques courses, des marathons, des semi-marathons. Je pars en stage (ce jeudi) à Bessans et je vais faire des chronos avec les valides ce week-end. On va faire un point avec les entraîneurs et Christian Fémy (directeur des sports d'hiver à la Fédération française handisport, NDLR) pour voir ce qu'on peut mettre en place pour performer malgré tout pendant une année. Il ne faudra pas hésiter à parler avec les entraîneurs quand ça n'ira pas."

Vous expliquiez aussi être inquiet quant à vos sponsors...
B.D :
"Disons que pour les valoriser, la période n'est pas évidente. Je viens de signer cet automne avec de nouveaux partenaires, tu leur annonces un programme et là... Bon après ils sont au courant que la crise sanitaire est susceptible de modifier des choses. Mais tu viens de signer avec eux et tu leur envoies des mails tous les 15 jours pour leur dire : "là c'est annulé, là aussi". C'est beau de les représenter mais on ne leur fait que des images d'entraînement. Est-ce qu'ils seront prêts à attendre une année pour continuer le partenariat jusqu'aux Jeux ? La question se pose pour beaucoup d'athlètes, l'inquiétude n'est pas juste sur les compétitions, même si à titre personnel j'ai la chance d'avoir le palmarès qui peut m'aider."

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