Mondial de hand 2023 : face au Danemark, la défense française a coulé
La digue tricolore a finalement cédé au plus mauvais moment. L'équipe de France masculine de handball s'est inclinée face au Danemark (34-29) en finale du Mondial, dimanche 29 janvier, à Stockholm (Suède). Meilleure défense de la compétition, la France a été dépassée pendant soixante minutes par les désormais triples champions du monde, sans jamais trouver de réponse.
Le défi était pourtant connu pour les Bleus, opposés à la meilleure attaque du tournoi : 274 buts avant la finale, soit 34,25 réalisations par match. En transperçant les filets tricolores à 34 reprises, les Danois ont été dans leurs standards habituels. Beaucoup trop pour espérer remporter une finale, d'autant plus à 74% de réussite au tir (34/46). La France avait pourtant des arguments à faire valoir. Elle sortait de son match référence défensivement lors de la demi-finale contre la Suède (31-26).
"Les Danois dans la tranquillité"
Mais dès les premières minutes de la partie, les Scandinaves ont pris l'ascendant offensivement. “Beaucoup de choses entrent en compte, on fait une entame de match qui nous met en difficulté, a regretté le sélectionneur Guillaume Gille sur BeIN Sports. A l’inverse, on laisse les Danois dans la tranquillité, en confiance, ils nous ont mené la vie très dure."
Ils ont très vite pris l'avantage au score en inscrivant les trois premiers buts du match puis en creusant un écart important après seulement sept minutes (6-2). "Le Danemark a fait un un super match. Ils ont eu énormément de réussite en première mi-temps", a confirmé Nikola Karabatic sur TF1. Un avantage que les Français n'ont jamais réussi à renverser.
Preuve du confort dans lequel les Danois ont entamé la partie, il aura fallu attendre douze longues minutes pour voir le gardien tricolore Vincent Gérard arrêter un tir adverse. Avec deux parades successives, on pensait son match enfin lancé mais le soufflé est vite retombé. En feu contre la Suède, le gardien de Saint-Raphaël n'a pas fait de miracles (4/25). Son remplaçant Rémi Desbonnet, entré après un quart d'heure de jeu et héroïque contre l'Allemagne en quarts de finale (35-28), n'a guère fait mieux (3/16).
Un manque d'agressivité fatal face aux talentueux attaquants danois
A leur décharge, la muraille défensive devant la zone a été beaucoup moins performante que contre la Suède. Les Bleus ont manqué d'agressivité pour sortir rapidement sur les artilleurs danois qui n'en demandaient pas tant. Les talentueux Mathias Gidsel (6/11 au tir), élu meilleur joueur de la compétition, Simon Pytlick (9/12) et surtout Rasmus Lauge Schmidt (10/11) se sont régalés des espaces laissés. Le tout sans que la star de 35 ans Mikkel Hansen n'ait besoin de tirer une seule fois dans le champ (1 but seulement, sur penalty). Il a même été cantonné au banc de touche en seconde période.
Les piliers de la défense tricolore, Luka Karabatic et Ludovic Fabregas, n'ont pas eu le poids habituel. De plus, le second a été pénalisé de deux expulsions pour deux minutes avant la mi-temps. Pour éviter une troisième exclusion temporaire, synonyme de carton rouge, Guillaume Gille l'a remplacé par Mathieu Grebille au retour des vestiaires. En vain, même si les Bleus ont eu l'occasion à plusieurs reprises d'égaliser voire de passer devant au score pour la première fois du match.
"On s’est bagarré jusqu'au bout. On n’a pas été efficaces dans les moments de bascule", a concédé Guillaume Gille. A l'instar de sa défense en berne, il a finalement manqué trop d'ingrédients à l'équipe de France pour qu'elle décroche un septième titre mondial.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.