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France-Norvège : efficacité offensive, pertes de balles, solidité des gardiennes... Les clés de la finale du Mondial féminin

La finale des championnats du monde de handball, dimanche en Espagne, devrait se jouer sur des détails entre les Bleues et les Scandinaves.

Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La Norvégienne Stine Oftedal tente de tirer malgré la défense de la Française Pauletta Foppa en finale du championnat d'Europe, le 20 décembre 2020 au Danemark.  (JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

Longtemps, la Norvège a constitué un cap quasi infranchissable pour les Françaises. Mais, depuis les JO de Rio en 2016, le rapport s'est équilibré. Et, comme souvent, cette finale du championnat du monde, dimanche 19 décembre, à 17h30, devrait se jouer à très peu de choses entre ces meilleures ennemies. Olivier Krumbholz a d'ores et déjà prévenu : "Il faudra élever notre niveau en finale. Si on joue comme contre le Danemark, nous ne gagnerons pas". Si l'on traduit les mots de l'entraîneur français, cela passera donc nécessairement par une meilleure maîtrise technique. 

Limiter les pertes de balles

Les Bleues ont longtemps traîné ces "turnovers" comme un boulet face au Danemark. Après 17 minutes de jeu dans cette demi-finale, les joueuses de Krumbholz avaient déjà concédé 8 pertes de balle contre 3 à leurs adversaires ! Un total désastreux qui a bien failli précipiter les championnes olympiques dans l'ornière. Par bonheur, elles ont finalement rectifié le tir au fil du match pour finir à un total plus respectable de 12, le même que les Danoises. 

Mais ce n'est pas parce qu'elles s'en sont sorties une fois que le miracle se reproduira. Surtout face à une équipe comme la Norvège, aussi prompte à exploser en contre-attaque. 

Contrer l'armada offensive norvégienne

Certes, on pourra toujours arguer que les adversaires de la Norvège n'étaient pas du même calibre que celles des Bleues. C'est possible mais cela n'a pas empêché les Nordiques de faire parler le feu en attaque durant cette compétition. Les championnes d'Europe en titre possèdent le meilleur bilan offensif du tournoi avec 295 buts qui se décomposent en 120 réalisations marquées en trois matchs lors du 1er tour, 114 lors du tour principal (3 matchs également) avant de passer 34 buts à la Russie et 27 à l'Espagne. 

Les Tricolores n'ont pas à rougir de la comparaison (271 buts) même si elles ont connu moins de réussite devant la cage lors du 1er tour (83 buts). Si l'on attend monts et merveilles, encore une fois, de la défense tricolore (205 buts encaissés depuis le début de la compétition), celle de l'adversaire tient également la distance (209). Mais là où les Bleues brillent par leur cohésion et leur collectif, les Scandinaves ont pour habitude de se reposer sur des immenses individualités.

Mork, éternellement dangereuse

On a l'impression qu'elle est là depuis toujours. Pourtant, Nora Mork, superstar adulée dans son pays et véritable icône du handball, n'a que 30 ans. Et elle n'a jamais semblé aussi forte qu'en Espagne. L'arrière droite du Vipers Kristiansand n'a pas d'équivalent devant la cages adverse, en témoignent les 38 buts, auxquels il convient d'ajouter 38 passes décisives, qui en font la meilleure marqueuse du Mondial. Si Mork sera bien sûr le danger numéro un pour les Françaises, ce serait sans doute une erreur de ne se focaliser que sur elle.

Sa coéquipière Stine Oftedal, 19 buts et 38 passes décisives, est une demi-centre qui organise parfaitement le jeu. Élue meilleure joueuse du monde en 2019, Oftedal a également l'avantage de bien connaître certaines de ses adversaires françaises puisqu'elle est passée par le Issy-Paris Handball (2013-2017) avant de rejoindre le club hongrois de Gyori. À charge pour Laura Glauser et Cléopatre Darleux de réduire au maximum le venin de ces deux poisons. Par comparaison, l'équipe de France s'appuie offensivement sur Pauletta Foppa (26 buts, 9 passes décisives) et Grâce Zaadi (25 buts, 38 passes décisives), les deux meilleures marqueuses de la sélection tricolore.

Les gardiennes ont les clés

Ce sont sans doute elles, les portières tricolores, et leurs homologues norvégiennes, qui détiennent une partie du sort de cette finale entre leurs réflexes. Ceux des deux gardiennes françaises ne sont plus à démontrer. Avec 88 arrêts sur 256 tirs, Glauser et Darleux sont dans les mêmes eaux que leurs adversaires en finale (103/272), emmenées bien sûr par la légende Katrine Lunde. À 41 ans, la Norvégienne reste redoutable sur sa ligne, même si elle est sans doute un niveau en dessous du duo danois Reinhardt-Toft. Un duo qui n'avait pourtant pas empêché les Françaises de passer... Un bon signe ?  

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